tag:blogger.com,1999:blog-29889029129560193932024-03-28T22:27:37.025-05:00Un bougre du bayouLa Louisiane, en français, en effet.Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.comBlogger113125tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-20765754063634911062023-12-01T06:56:00.001-06:002023-12-01T06:56:51.516-06:00 Congrès Mondial Acadien 2024 : Retour en Acadie, encore une fois. Dans Acadiana Profile déc. 2023-jan.2024<p style="text-align: left;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Les Acadiens du monde entier, leurs descendants et leurs
amis sont conviés à se rassembler l’été prochain pour le 7<sup>e</sup> Congrès
mondial acadien. Cette grande célébration tourne autour du 15 août, la Fête
nationale de l’Acadie, date choisie en 1881 pour coïncider avec la fête de
Notre Dame de l’Assomption, sainte patronne de l’Acadie. En 1994, pendant le
premier CMA dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, plusieurs Louisianais qui y participaient
ont vécu le voyage comme un pèlerinage quasi-religieux vers leurs racines
acadiennes. Tous les cinq ans depuis, le CMA renforce la fierté d’être
Acadien-ne.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: times;"><span style="font-size: medium;"></span></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><p><span style="font-size: medium;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjH8sSpqN3f3W9s3vNqloOCZZ2240HamtYUSHO1bcdNIVAHEE4uJ_qYPzT4Fmem11MsGP2ofOOfDqRMLaQnDfSqqMgSKXw8p7VQK-KiQm9V8HUjOFy-VnSHrqdeN39nQF0NJ1pfEWiwbKnmBMD7BXyQ3EvQhM-VGqeH7ybuWbHPusHVSK3Zx-NTQi29REcA" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="281" data-original-width="281" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjH8sSpqN3f3W9s3vNqloOCZZ2240HamtYUSHO1bcdNIVAHEE4uJ_qYPzT4Fmem11MsGP2ofOOfDqRMLaQnDfSqqMgSKXw8p7VQK-KiQm9V8HUjOFy-VnSHrqdeN39nQF0NJ1pfEWiwbKnmBMD7BXyQ3EvQhM-VGqeH7ybuWbHPusHVSK3Zx-NTQi29REcA" width="240" /></a><span style="font-family: times;"></span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;">Ce n’était pas toujours le plan de se rassembler
régulièrement. Selon la légende, dans la liesse du premier congrès, quelqu’un
de la délégation louisianaise aurait suggéré de continuer la fête en Louisiane
dans cinq ans. Comme par hasard, cela correspondait aux 300 ans de la fondation
de la colonie française de la Louisiane. Lancée presque comme une boutade, cette
invitation était néanmoins prise au sérieux. En 1999, en plein mois d’août, les
Acadiens du nord et d’ailleurs ont débarqué dans la chaleur moite de
l’Acadiana. Selon l’avis général, c’était un succès, mais les participants
n’étaient pas prêts à revenir dans la canicule estivale. Je ne les blâme pas. Dorénavant,
c’est le retour dans les terres ancestrales de l’ancienne Acadie pour le CMA.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;">En août 2024, il se trouvera dans la région sud-ouest
de la Nouvelle-Écosse autour de trois régions principales : Clare,
Yarmouth et Wedgeport. La programmation prévue jusqu’asteur promet d’être extraordinaire.
Le Festival de la journée d’ouverture auront lieu le 10 août dans la région de
Clare à la Pointe-de-l’Église. C’est aussi là où se trouve le campus de
l’Université Sainte-Anne, célèbre pour ses cours d’immersion française auxquels
des centaines de Louisianais ont appris le français. <span style="background: white; color: #1d1d1d;">« Le Congrès mondial acadien est une occasion unique de
célébrer et souligner la culture acadienne dans toutes ses diverses multitudes,
» dit Allister Surette, Président du Comité organisateur. « En rassemblant la
diaspora acadienne des quatre coins du monde, y compris la Louisiane,
l’événement offre une opportunité sans pareil pour des célébrations, découvertes
et retrouvailles. »</span></span></p><p></p></div><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times;">La grande journée, le 15 août évidemment, sera à l’</span><span style="background: white; color: #041e42; font-family: times;">Aéroport de Yarmouth et le spectacle de
clôture aura lieu au musée du Thon de Wedgeport le 18. La grande nouveauté de
cette année, c’est le Party du samedi soir au Mariners Centre de Yarmouth le
17. Entre ces événements phares auront lieu les réunions de famille. La plupart
des familles déjà confirmées sont courantes en Louisiane : Babineau, Boudreau,
Broussard, Comeau, Daigle, Dugas, Martin, Richard, Robichaud et Thibodeau pour
ne nommer qu’eux. Ne soyez pas trompés par les différentes orthographes. Il
s’agit bien d’une seule famille séparée par les distances mais unie par
l’histoire. Parentés par le sang, par le mariage ou par la porte d’en arrière, tout
le monde est la bienvenue. Comme la célèbre charrette de Pélagie qui ramenait
les Acadiens déportés au berceau, remontez le continent vers le nord cet été pour
voir la parenté et les amis acadiens en Nouvelle-Écosse. </span></span></p>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-86287308707939132932023-10-03T09:26:00.001-05:002023-10-03T09:26:58.073-05:00La cuisine française en Acadiana : Un petit coin de la France en Louisiane française. Publié en Acadiana Profile oct-nov 2023<div><span style="font-family: times; font-size: large;">La cuisine française de renommée mondiale est presque entièrement le produit d’un homme, Auguste Escoffier, qui, au XIXe siècle, a inventé plusieurs des plats qu’on associe avec ce qu’on appelle la haute cuisine, le système de brigade qui divise les tâches dans la cuisine et, avec César Ritz, le concept d’hôtellerie de luxe. Vous aimez la pêche Melba, la poire belle Hélène ou la crêpe Suzette? Ce sont tous des desserts inventés par Escoffier en honneur des célébrités de l’époque. Vous avez déjà travaillé en tant que chef, sous-chef ou même plongeur dans un restaurant? Merci, M. Escoffier. Et encore aujourd’hui, le mot Ritz est synonyme de la plus haute qualité possible. Ce n’est pas un hasard qu’on dit « ritzy » en anglais pour « faraud ». <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhC6z7sHRo39HfZmuvwGVFSECR4IFbQmWU1JdxlKlllgk3fv-n9GsUy5cuRpHx2sOrGD2gojyTgxXNGfk779-Ni6NzKe5Kh_zTEEum66TyfGJVrH98Bh_IIWuhkL_61fWiC8rwJr2J1t83QfUjQsIiS7TeQOnbNB6S7bugBPoZMKsGSbzfWjAKiHQYz-Sa5/s1087/french.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1087" data-original-width="870" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhC6z7sHRo39HfZmuvwGVFSECR4IFbQmWU1JdxlKlllgk3fv-n9GsUy5cuRpHx2sOrGD2gojyTgxXNGfk779-Ni6NzKe5Kh_zTEEum66TyfGJVrH98Bh_IIWuhkL_61fWiC8rwJr2J1t83QfUjQsIiS7TeQOnbNB6S7bugBPoZMKsGSbzfWjAKiHQYz-Sa5/s320/french.jpg" width="256" /></a></div></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-family: times; font-size: x-large;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-family: times; font-size: x-large;">De notre côté de l’océan, des influences qui ont contribué à la riche tradition culinaire en Acadiana, celle de la France n’est pas, contrairement à ce qu’on peut croire, la plus importante. Certes, le roux qui est littéralement à la base de beaucoup de nos plats est d’origine française. Paradoxalement, c’est Escoffier qui a éliminé la farine de ses recettes en faveur des bouillons et des réductions de viande. Mais pour le reste, les saveurs venues de l’Afrique et des Caraïbes ont largement contribué aux cuisines cadienne et créole. Même le célèbre mirepoix français composé d’oignon, de céleri et de carotte se trouve transformer en Sainte-Trinité louisianaise avec le remplacement de cette dernière par le poivron, ou le piment doux, originaire des Amériques. Heureusement d’ailleurs car j’aurais du mal à digérer un gombo avec des carottes flottant dedans.</span></div><div><span style="font-family: times; font-size: large;"><br /></span></div><div><span style="font-family: times; font-size: large;">
Tandis qu’on peut trouver à la Nouvelle-Orléans plusieurs restaurants qui perpétuent la vieille tradition de la cuisine française, en Acadiana, le cœur de la Louisiane francophone et francophile, les restaurants authentiquement français sont rares. Jane’s French Cuisine, comme le nom l’indique, à Lafayette et la Truffe Sauvage, en français dans le texte, au Lac Charles offrent des mets français dans un cadre qui n’est pas trop loin de ce qu’on trouverait dans un restaurant de qualité en France.</span></div><div><span style="font-family: times; font-size: large;"><br /></span></div><div><span style="font-family: times; font-size: large;">Dans un petit coin caché parmi des bureaux et des terrains de tennis, la Truffe Sauvage offre une expérience authentique. Chef Mohamed Chettouh a travaillé au Ritz-Carleton à Houston. D’origine algérienne, il a commencé sa carrière à Oran où il est monté les échelons de la brigade. Comme la Louisiane, ancienne colonie française, l’Algérie connaît une forte influence française aussi. Avec son partenaire Arthur Durham, ils ont ouvert la Truffe Sauvage en octobre 1998. Consommé de bœuf, soupe à l’oignon, du veau avec du riz au safran, un vivaneau avec de la viande de crabe et un soufflé de Grand Marnier sont parmi des plats offerts. Jane’s French Cuisine, installé depuis 2019 dans l’ancien magasin de meubles français tenu par la grand-mère du chef cuisinier William Baxter, propose des classiques comme le lapin à la moutarde, la bouillabaisse et le foie gras. Diplômé de l’Institut culinaire français de New York, Baxter est, avec Chettouh, un des héritiers d’Escoffier.
</span></div>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-64067262812290909882023-08-01T15:24:00.001-05:002023-08-01T15:24:33.728-05:00 La Butte des chiens: Le zarico et les chevaux dans un voisinage créole, publié dans Acadiana Profile août-septembre 2023<p>Dans le sud du Lac Charles, sur la
rue Common, il existait un voisinage comme on ne reverra peut-être plus jamais.
Une exception maintenant, les communautés soudées, par nécessité et par choix, était
plutôt la norme à l’époque. Parfois liés par la parenté, souvent par le besoin de
partager le travail et les célébrations de la vie, les habitants de la Butte
des chiens ont formé un de ces groupes uniques. Elle a produit un homme qui s’est
distingué dans deux domaines souvent associés chez les Créoles : le zarico
et les chevaux. Les randonnées à cheval en témoignent du lien intime. Wilson
Chavis, Sr., dit Boozoo, était non seulement un des grands de la musique zarico
avec une carrière en deux volets, mais aussi un entraineur de chevaux de course
hautement recherché. « Mo gain papier dans mon soulier », raconte
l’histoire d’un jeune homme pauvre qui, faute de pouvoir s’acheter de nouvelles
chaussures, mettait du papier dans ses souliers troués. Sortie en 1954, avec
plus 100,000 exemplaires vendus, la chanson était un énorme succès. Malgré sa
popularité, méfiance du côté parfois malhonnête de l’industrie musicale l’a
décidé de quitter la scène et de se consacrer aux chevaux de course pendant une
vingtaine d’année.</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiUJzakdChFQ9YY_JKVv9e3oB8EjCHpBgmbdtonX4zzvxjyrAcDEpCFeGXqouMirNJcseoBltyXSGC6FbjVPZ1XcsU4GglGd-pcE8j5i5CLawiUl8lLyyWNpVR4XUhsET-UPafLHvuQYQaMaii9Z1DCutXQ29M2LKhBoNDzobJO3LUWP7XibS2BRGgg7nR8" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" data-original-height="1786" data-original-width="2381" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiUJzakdChFQ9YY_JKVv9e3oB8EjCHpBgmbdtonX4zzvxjyrAcDEpCFeGXqouMirNJcseoBltyXSGC6FbjVPZ1XcsU4GglGd-pcE8j5i5CLawiUl8lLyyWNpVR4XUhsET-UPafLHvuQYQaMaii9Z1DCutXQ29M2LKhBoNDzobJO3LUWP7XibS2BRGgg7nR8" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Dessin de Sara Willia</td></tr></tbody></table><span lang="FR-CA">Il continuait néanmoins à jouer pour
son plaisir jusqu’au jour où il a remarqué que le zarico passait de plus en
plus à la radio. Selon ses propres dires, cette musique n’était pas aussi bonne
que la sienne. Après un long hiatus, qu’il a repris l’accordéon avec la même
ferveur que pour les chevaux. Habillé de son chapeau de cowboy et de son
tablier imperméable pour protéger son instrument de la sueur, Boozoo était de
retour sur scène. Son voisinage a été immortalisé dans une autre de ses chansons
les plus connues, « La Butte des chiens ». Sortie en 1990, elle a
aidé à relancer sa carrière vers le haut pour atteindre une popularité qu’il
n’avait pas connue auparavant. C’est au sommet que cette carrière a
malheureusement pris fin. En 2001, il a succombé à une crise cardiaque qu’il a
subi sur scène. Comme un vrai cowboy, il est décédé dans ses bottes. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">Le musicien zarico Sean Ardoin se
rappelle avec nostalgie les concerts que Boozoo et sa famille donnaient à la
Butte des chiens. « Il n’y avait jamais de problème. Tout le monde se
respectait. Le respect, ça manque aujourd’hui. » Cette célébration était
toujours le jour de la fête du Travail. Le
fils de Boozoo, Wilson Jr., dit Pancho, raconte, « le monde venait de partout.
C’était devenu tellement grand qu’on a dû<br /> trouver un endroit plus grand. » En
2019, le 35<sup>e</sup> et dernier festival a eu lieu, victime comme tant
d’autres, du COVID. Pour l’instant, il n’y a pas de plans de recommencer mais,
comme dit Pancho, « ce n’est pas hors de question. » En attendant son retour, on peut encore danser
le zarico à « La Butte des chiens, ayoù y a toutes les jolies femmes. » <o:p></o:p></span></p>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-41937096253475791472023-06-08T22:28:00.002-05:002023-06-08T22:55:18.821-05:00 Promenons-nous dans le bois : Se balader en plein air fait du bien. Publié en Acadiana Profile juin-juillet 2023<p> <span style="font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 12pt;">Promenons-nous
dans le bois : Se balader en plein air fait du bien</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;">Il était une fois, il existait un pays magique et
mythique où se passaient de grandes aventures. À la différence d’autres lieux légendaires,
on n’avait pas besoin d’un mot de passe secret, d’une incantation dans une langue
occulte ou même de passer par une garde-robe ou un portail inter-dimensionnel. Croyez-le
ou pas, pour y accéder, il suffisait d’ouvrir la porte de sa maison et de sortir.
Cette contrée de merveilles s’appelait tout simplement le plein air. D’autres
peuples y donnaient d’autres noms comme l’extérieur, le dehors, la campagne,
les bois ou même le grand air. À vrai dire, cet endroit existe encore, mais un
tour de magie maléfique l’a obscurci de nos yeux. La fée technologie a placé un
écran ensorcelé devant nos yeux qui éclipse de vue la vraie réalité. Les
anciens parmi nous se rappellent cette terre pleine de danger et d’amusement
qu’on fréquentait jusqu’au coucher de soleil. Avec les exhortations des parents,
dès le petit-déjeuner avalé, on quittait la maison à pied ou à vélo pendant les
journées interminables d’été. On découvrait des nouvelles espèces d’insecte ou
de serpent; on fréquentait les cabanes qu’on construisait nous-mêmes avec des
planches abandonnées et meublées avec des sièges qu’on retirait des casses
auto. On restait là jusqu’à l’apparition du signe universel qu’il fallait se
précipiter à la maison sous menace de punition : l’allumage des
lampadaires de rue. À ce moment, on rentrait vite car tout le monde savait que
dès la tombée de nuit, le Rougarou sortait.<br /><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;"></span></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiFqkq8Bh1eUG4F_fqF1gxSMfDRgjK90_GMjVtxy-FfKlavabUSFAxWnBFo9q6e6Z-PQkJ9cWOIAVPsGTxmlfYUaS6mgw6j0pilcIhFIFx_ioysgnMwKF_n_3hTDGl56uFZ3-qBtqaHArYYDKClcN4SStBtQJ-5jdL8Eh2nYh6R6yr6usKStP3YAqJpKA" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" data-original-height="1477" data-original-width="966" height="376" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiFqkq8Bh1eUG4F_fqF1gxSMfDRgjK90_GMjVtxy-FfKlavabUSFAxWnBFo9q6e6Z-PQkJ9cWOIAVPsGTxmlfYUaS6mgw6j0pilcIhFIFx_ioysgnMwKF_n_3hTDGl56uFZ3-qBtqaHArYYDKClcN4SStBtQJ-5jdL8Eh2nYh6R6yr6usKStP3YAqJpKA=w246-h376" width="246" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Dessin de Sara Willia</td></tr></tbody></table>Le rapport entre le nombre d’heures passés devant son
écran et les effets néfastes sur son état mental ne reste plus à prouver. Il y
a, néanmoins, un remède avéré contre les blues et ça s’appelle la randonnée,
la promenade dans le bois ou respirer le bon air à plein poumons. Aller dehors,
quoi. « Il existe de plus en plus de preuves, provenant de dizaines et de
dizaines de chercheurs, que la nature a des avantages pour le bien-être humain
physique et psychologique », déclare Lisa Nisbet, PhD dans une publication
de l’Association américaine de psychologie. On est particulièrement chanceux en
Louisiane, étant entouré d’espaces verts accessibles par des pistes comme celles
le long des levées du Mississippi et de l’Atchafalaya, au Parc Chicot et même au
nord de l’état entre Jamestown and Winnfield. Certaines suivent les anciens sillages
des chemins de fer. La bonne nouvelle, c’est que depuis quelques années, un
effort sérieux se monte pour la création de la Piste de l’État des bayous qui
va relier ces voies de la Nouvelle-Orléans jusqu’à Shreveport et au-delà. Ce
n’est pas pour demain, mais une fois réalisé, on aura une très longue piste pour
rafraîchir son âme et renouveler la joie de se retrouver dans la nature. <o:p></o:p><p></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;">En attendant, fermez le téléphone et ouvrez la porte
pour retrouver ce pays presque perdu. Mais ne rentrez pas trop tard, comme dit la
comptine française, « Promenons-nous dans le bois, tant que le loup n’y
est pas/Si le loup y était, il nous mangerait ». <o:p></o:p></span></p>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-47861922719255723462023-03-28T10:45:00.002-05:002023-03-28T10:45:31.243-05:00De la Table de cuisine à la table française : Les rendez-vous du français. Publié dans Acadiana Profile, avril-mai 2023.<p> De la Table
de cuisine à la table française : Les rendez-vous du français</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">Cinquante ans passés, le recensement
américain nous disait que le nombre de Francophones en Louisiane s’élevait à
plus d’un million. De nos jours, c’est probablement autour de 200 000, plus ou
moins, mais personne ne peut le dire avec certitude. Cette diminution est
attribuable en grande partie, comme on le sait, à l’interdiction du français à
l’école. La difficulté pour compter celles et ceux qui ont pu, malgré tout,
continuer à le pratiquer peut s’expliquer par le fait que des gens qui parlent
bien le français ou le créole louisianais sont toujours sous la fausse
impression qu’ils ne parlent pas le « bon » français et disent
« non » quand on leur pose la question. Il n’empêche que trois
générations plus tard, malgré les efforts du CODOFIL et des individus militants,
engagés et même enragés des fois, la langue française en Louisiane n’est plus aussi
robuste en termes de chiffres absolus. Soit. Le changement radical qu’on a vu
depuis ce temps est plutôt celui de l’attitude envers l’expression publique du
français. Avant, le français se pratiquer chez soi autour de la table de
cuisine pour ainsi dire. Les histoires de Cadiens qui recevaient fréquemment des
remontrances, de la part d’autres Francophones louisianais, pour avoir commis
le péché mortel de parler français en public, sont nombreuses. Paradoxalement,
pendant cette période de déclin, au fur et à mesure que le nombre de
Francophones diminuait, le français était de plus en plus acceptable sur la
place publique. De nos jours, le français a droit de cité en Louisiane. Si on
sait où tendre l’oreille, on entendra charrer le français un peu partout.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">Le lieu public le plus sûr où vous
pouvez aller est à une des nombreuses tables françaises qui pullulent en
Acadiana. Selon le site web du CODOFIL qui les a répertoriées, on peut en trouver
une quelque part pratiquement tous les jours. De Basile à Raceland, de
Marksville à Kaplan et de Eunice à Scott, en passant par Welsh, Thibodaux et Arnaudville,
on peut rencontrer des Francophones de tous les niveaux, du débutant qui ne
sait dire que « bonjour » jusqu’au monde qui peut lire et écrire en
français aussi, tous devant une bonne tasse de café comme il se doit bien sûr. Pour
les amateurs de boissons plus fortes, les rencontres peuvent se faire en soirée
autour d’une bière fraîche. De Dwyer’s Café de Lafayette toutes les semaines à la
Table française de la Maison Valsin Broussard une fois par mois, les occasions
de se faire des amis en français ne manquent pas.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgW32vtcvbw462PmNcUaWqttlh5Eqp4jmVdj5KpPTly-DKNoKWk9q4GzZesNduzdoCIlncX_NRZjkZOCZYW-oCO_lepswSvwL46USO9EBZwIKoEOVZ8qwhze9LvY1Jqfjiez2ySRwm3ed5UEsnkWp_M8xWt7U0mMjkgCHptJXEq1EPDVuJl-fPjaERVBQ" style="clear: right; display: inline !important; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><img alt="" data-original-height="1557" data-original-width="1459" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgW32vtcvbw462PmNcUaWqttlh5Eqp4jmVdj5KpPTly-DKNoKWk9q4GzZesNduzdoCIlncX_NRZjkZOCZYW-oCO_lepswSvwL46USO9EBZwIKoEOVZ8qwhze9LvY1Jqfjiez2ySRwm3ed5UEsnkWp_M8xWt7U0mMjkgCHptJXEq1EPDVuJl-fPjaERVBQ" width="225" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Dessin de Sara Willia</td></tr></tbody></table>Au lieu de me faire insulter quand
je parle en public, les gens m’expriment leur désappointement de ne pas pouvoir
parler en français. Ils formulent des remarques en anglais plutôt du genre « Que
tu es chanceux de parler français », « J’aurais tant voulu que mes
grands-parents me montrent le français » ou d’une façon qui en dit long,
« J’aurais dû écouter mes grands-parents plus ». </span>Alors, venez à
table et causez avec nous. <o:p></o:p></p>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-61241243604339148292023-02-01T14:13:00.003-06:002023-02-01T14:39:26.319-06:00 Lafayette, nous voilà : Le bicentenaire de la paroisse de Lafayette, publié en Acadiana Profile fév/mars 2023<p>Le 17 janvier 1823, en la séparant
de la paroisse de Saint-Martin, la législature louisianaise a créé la paroisse
de Lafayette. Nommée en honneur de Gilbert du Motier, Marquis de La Fayette,
« le héros des deux mondes », la paroisse célèbrera toute l’année
2023 son bicentenaire avec une série d’événements qui mettra en lumière son
histoire à travers les ans et élucidera les contributions du Français que
George Washington regardait comme un fils. Âgé de seulement 19 ans au début de
la Guerre d’indépendance américaine, pendant laquelle le futur premier président
l’avait nommé général, Lafayette était l’héritier d’une des plus grandes
fortunes de France. Il aurait pu choisir de passer ses jours tranquillement,
mais il ne pouvait ignorer les cris de liberté émanant de l’autre bord de
l’Atlantique, allant jusqu’à passer l’hiver glacial à Valley Forge avec ses
soldats. Ses contributions étaient cruciales, surtout à la Bataille de Yorktown,
considérée comme le moment où la guerre a tourné en faveur des Américains. Poussé
par ce nouveau vent, Lafayette est de retour en France où il envisage d’appliquer
ces nouvelles idées d’indépendance.</p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgabdsnqkN6_PKLuxcbWYRsuVcu9bDKOc77Vdi1NlXfs9etgHzzAgxH90M_dYX4vBHsc0IqX3HeNhy4eVhokyIOoQnZ8N5vDzh1kx-H00VLl6SQx4vDU4-kCDoOZY-exUt8EZ-J_k-wqIpXa5BLFCQF7VkivUh2Ayqk66aCMFugL38FQ6t5Uv7XSLxCpw" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" data-original-height="1883" data-original-width="1289" height="341" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgabdsnqkN6_PKLuxcbWYRsuVcu9bDKOc77Vdi1NlXfs9etgHzzAgxH90M_dYX4vBHsc0IqX3HeNhy4eVhokyIOoQnZ8N5vDzh1kx-H00VLl6SQx4vDU4-kCDoOZY-exUt8EZ-J_k-wqIpXa5BLFCQF7VkivUh2Ayqk66aCMFugL38FQ6t5Uv7XSLxCpw=w233-h341" width="233" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Dessin de Sara Willia</td></tr></tbody></table><p></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;">Un des premiers contributeurs à la
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen en 1789, malgré son titre de
noblesse, Lafayette, inspiré par la lutte victorieuse des Américains face à la
monarchie anglaise, œuvre pour une réforme du pouvoir politique centralisé
autour du roi de France. Au moment de la Prise de la Bastille qui déclenchait la
Révolution française le 14 juillet, Lafayette est commandant de la Garde
nationale. Deux jours après, son premier acte officiel est d’ordonner la
destruction de cette prison, symbole du despotisme. Le lendemain, il remet
lui-même le nouveau symbole de la France, la cocarde tricolore bleu, blanc,
rouge au roi Louis XVI, un des symboles officiels de la République encore
aujourd’hui.</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">Alors même que les vicissitudes de
la Révolution française ne lui ont pas toujours été favorables, on ne peut pas
exagérer la popularité de Lafayette en Amérique. L’année suivant la création de
la paroisse qui porte son nom, le Président Monroe l’a officiellement invité en
tant que dernier général vivant de l’Armée continentale, alors âgé de 67 ans. Dire
que son retour fut triomphant n’est guère une exagération. Quand il a débarqué
à </span><span lang="FR-CA">New</span> York, 80 000 habitants l’attendaient au quai, soit 65% de la population. Pendant
un peu plus d’un an, il a fait un grand tour du pays qu’il a largement
contribué à fonder. Il a séjourné plusieurs jours à la Nouvelle-Orléans en
avril 1825, mais il n’est malheureusement jamais venu dans la paroisse qui
porte son nom illustre.</p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"></span></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhcfRXZ_SDqVPZWMi0SRB4LdqKLSIZg9XvUWGzY1K7J0azAR7PzepOVFZ6XmgzrdUff-oRs-OnmpK8F-PxTdEVdxUrHAcusw0Bad3XDmgLUW1kN00mFPOgWfMZ_OiERBnCPXJXrPR_I-JUBG9BGgNujPXt4XYKIgziwY1ZVaL93MlvyUoXLmTV8QtoVYg" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" data-original-height="750" data-original-width="1200" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhcfRXZ_SDqVPZWMi0SRB4LdqKLSIZg9XvUWGzY1K7J0azAR7PzepOVFZ6XmgzrdUff-oRs-OnmpK8F-PxTdEVdxUrHAcusw0Bad3XDmgLUW1kN00mFPOgWfMZ_OiERBnCPXJXrPR_I-JUBG9BGgNujPXt4XYKIgziwY1ZVaL93MlvyUoXLmTV8QtoVYg" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Tombe de Lafayette à Picpus</td></tr></tbody></table><p></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><br /></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">La fameuse phrase, « Lafayette,
nous voilà », prononcée par le Colonel Charles E. Stanton le 4 juillet
1917 devant sa tombe au cimetière Picpus, signalant l’arrivée de l’armée
américaine pour aider les forces françaises dans Première guerre mondiale, rendait
hommage à la participation du Marquis à la Révolution américaine. Évoquer sa
mémoire fait aussi honneur à notre dévouement à l'indépendance et à notre
héritage à la fois américain et français.<o:p></o:p></span></p>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-51919685491788842482022-11-29T11:08:00.000-06:002022-11-29T11:08:05.957-06:00 La Grègue est chaude : le café est servi en Acadiana. Publié dans Acadiana Profile Dec 22 - Jan 23<p style="text-align: left;"> La Grègue est chaude : le café est servi en Acadiana.</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">Avec la prolifération de cafés sur chaque
coin de rue, les jeunes auraient du mal à croire qu’à une époque le café aux
États-Unis avait une très mauvaise réputation. Il était pratiquement imbuvable.
N’importe où on commandait une tasse de café, on se retrouvait en général devant
une tasse contentait un liquide brunâtre qui laissait voir le fond. Si on
voulait un café et on n’était pas chez soi, il fallait tenter ses chances dans
un restaurant, un bar ou peut-être une station-service. Les amateurs d’un bon
café, touristes venant de l’Europe ou de l’Amérique latine par exemple, avaient
même un nom pour cette faible décoction qu’ils prononçaient avec dédain,
« le café américain ». Les Français, avec leur franc-parler habituel,
l’appelait du « jus de chaussettes ». C’était le cas partout dans le
pays; partout sauf dans le sud de la Louisiane où la longue tradition d’un bon
café révèle nos origines française et latine.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgpLAbzrTD7-P-iCD-hAzTsC9dTcnc50cGfO3O6a0JBudtJb9E7WO3pzCuv5bl_CTZGPLG1siJQuK-ijU12q_aZpU3eB_K74wy1_xzMrLGMmNOuD9DFeUksBqqgyTMbpQDNVlZZDbCT5K0mGOgA5iRBumQLunnTXRwIMYo5WuaVLA42olBwC-9xH04aJw" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img alt="" data-original-height="2230" data-original-width="1286" height="351" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgpLAbzrTD7-P-iCD-hAzTsC9dTcnc50cGfO3O6a0JBudtJb9E7WO3pzCuv5bl_CTZGPLG1siJQuK-ijU12q_aZpU3eB_K74wy1_xzMrLGMmNOuD9DFeUksBqqgyTMbpQDNVlZZDbCT5K0mGOgA5iRBumQLunnTXRwIMYo5WuaVLA42olBwC-9xH04aJw=w202-h351" width="202" /></a></div>Quand une chaîne de café avec une
sirène comme mascotte a lancé un café robuste sur le marché national, propulsant
la construction de cafés en quantité industrielle, une blague circulait en
Acadiana. C’est l’histoire de Boudreaux qui a essayé ce café de l’état de
Washington pour la première fois. Il a avalé une gorgée et s’est demandé pourquoi
le monde faisait tout ce potin. Même si c’était bien meilleur de ce qu’on
trouvait ailleurs, ce n’était en rien comparable au café qu’on faisait dans l’objet
indispensable dans une cuisine cadienne ou créole : la grègue. Largement
un objet de collection nostalgique aujourd’hui, remplacée en grande partie par
Mr. Coffee ou Keurig, la grègue était au centre de la vie familiale. On dit que
le nom « grègue » vient de la forme qui rappelle les robes style
empire, inspirées par le néo-classicisme grecque, avec la taille haute et
serrée affectionnée notamment par Joséphine de Beauharnais. La grègue tient sa
place d’honneur dans la panoplie culinaire louisianaise au même titre que la
chaudière noire ou la cuillère en bois. Bien avant les cafés modernes, les Louisianais
se rassemblaient autour de la table de cuisine ou sur la galerie avec une bonne
tasse de café noir et fort pour faire « la veillée ». <o:p></o:p><p></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">Que ce soient des chaînes nationales
ou des torréfacteurs locaux, il est aisé de trouver du café préparé à son goût.
Selon l’écrivain Michael Pollen, le café était responsable pour la plupart des
progrès scientifiques et sociaux pendant le Siècle des Lumières. La caféine a
stimulé les neurones des penseurs comme Voltaire et Diderot qui se réunissaient
au Café Procope pour discuter les idées qui allaient changer le monde. Quand je
suis en train de travailler dans mon café préféré et, comme la plupart des
autres clients, je me trouve derrière l’écran de mon ordi avec mes écouteurs enfoncés
dans mes oreilles, je me demande souvent ce qu’ils auraient pensé des gens qui
ne se parlaient pas en lieu public. Peut-être qu’ils auraient pensé qu’au
moins, le café est toujours aussi bon.<o:p></o:p></span></p>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-81628453844641685062022-09-27T13:39:00.000-05:002022-09-27T13:39:14.621-05:00 Les Restaurants de mon cœur : Une affaire de famille. Publié dans Acadiana Profile, oct/nov 2022<p> Les
Restaurants de mon cœur : Une affaire de famille</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">Le confort qui vient avec le
souvenir des bonnes odeurs et saveurs qui émanaient des cuisines de notre
enfance est souvent la source d’un bonheur profond et d’une inspiration
créatrice. Le romancier français Marcel Proust a mis en marche son œuvre
magistrale, <i>À la recherche du temps perdu</i>, rien qu’avec l’évocation d’une
simple pâtisserie, une madeleine. Notre relation avec la nourriture est à la
fois immédiate et ancestrale, transcendant le temps et les générations. Apprendre
à cuisiner auprès de sa mère et de sa grand-mère est parfois le début d’une
carrière culinaire, comme dans le cas du plus célèbre chef cadien, Paul
Prudhomme qui a appris à manier une cuillère en bois de sa mère, Hazel. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">Dans mon village natif de Canal
Yankee, il n’existait que des restaurants locaux, pas de chaînes nationales
bien sûr. Ils étaient néanmoins d’une qualité exceptionnelle. Je me souviens en
particulier de deux d’entre eux dont mes amis d’enfance et moi parlons encore. Le
premier se situait sur la rive gauche du Bayou Lafourche dans un lieu-dit appelé
la Pointe à saucisses, ou tout simplement la Pointe. Ti-Ya’s servait des
po-boys de rosbif qui ont atteint un statut mythique. Le pain divin venant de
la boulangerie légendaire Dufrene, juste de l’autre côté du pont, ne pouvait
qu’à peine contenir la sauce au jus qui dégoulinait de tout bord. On passait
autant de temps à se lécher les doigts afin de ne pas en perdre une goutte qu’à
croquer à belles dents le pain croustillant surchargé de viande, de laitue et
de tomate. Je plains le monde qui n'a pas connu un tel délice. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiX5uuQQdkMLf308m4G9KacvyEnlHXfa96UFN7c2t9HjSnAC-hiWVIiIsx8Wuk06gFnN3qCWeO2TZpykhleDBpxqQzJhqVmUg4Ze67LssxpFNrJdEIoUvjz95Bt6E7NQJxX4nxDXTT4m4fzAQAri0igk8l2ap3puc0QmnzW56-B38v5jyPWs-mYG_4OTw/s2729/IMG-1985.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="2729" data-original-width="2268" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiX5uuQQdkMLf308m4G9KacvyEnlHXfa96UFN7c2t9HjSnAC-hiWVIiIsx8Wuk06gFnN3qCWeO2TZpykhleDBpxqQzJhqVmUg4Ze67LssxpFNrJdEIoUvjz95Bt6E7NQJxX4nxDXTT4m4fzAQAri0igk8l2ap3puc0QmnzW56-B38v5jyPWs-mYG_4OTw/s320/IMG-1985.jpg" width="266" /></a></div><span lang="FR-CA">L’autre restaurant était tenu par
des cousins et ma famille y allait religieusement chaque dimanche après la
messe. La Nouvelle-Orléans peut avoir Galatoire’s, Paris le Fouquet’s et New York
Tavern on the Green. À Canal Yankee, Randolph’s Restaurant était une
institution. Ce n’était qu’en arrivant à l’ouest de l’Atchafalaya que j’ai
entendu la phrase, « un temps de gombo ». Toute l’année, on y servait
du gombo sublime. Dans la cuisine, la mère du propriétaire, Mme Freddia, une
dame cadienne du genre qu’on ne reverra plus, régnait en maîtresse des lieux. Quant
au propriétaire éponyme, M. Randolph était un homme jovial, travailleur et
plutôt farceur. Avec son tablier blanc et une serviette drapée sur son épaule,
il passait dans la salle saluer ses clients avec un rire infectieux et une
bonne blague avant de regagner les cuisines non-climatisées. Même si la bâtisse
a disparu depuis longtemps, la tradition continue avec son fils Randy qui est
instructeur à l’Institut Culinaire John Folse à Thibodaux. <o:p></o:p></span><p></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">Si on énumère ses restaurants locaux
préférés, la liste sera probablement composée presque exclusivement
d’établissements gérés par des membres d’une même famille depuis des
générations. Ils ont sans doute appris le métier au coude d’une aînée, le même
savoir-faire qu’ils vont transmettre à leurs descendants, qu’ils soient
restaurateurs ou pas. On peut faire une école de cuisine, mais la meilleure
école est sans doute celle où l’amour familial est l’ingrédient principal. <o:p></o:p></span></p>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-15934708708324499602022-07-31T15:08:00.000-05:002022-07-31T15:08:40.145-05:00 Élire domicile en Acadiana : Ils sont venus de loin pour être proches de nous. Publié en Acadiana Profile août-sept 2022<p>Élire
domicile en Acadiana : Ils sont venus de loin pour être proches de nous</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">Les vagues d’immigration qui ont contribué
à notre culture en Louisiane du sud n’ont pas cessé avec la fin du Grand
Dérangement ou avec le dernier bateau à transporter les Africains asservis.
Plus récemment, on cite l’arrivée des réfugiés vietnamiens ou des hispanophones
de l’Amérique centrale pour leur apport de nouveaux ingrédients à notre gombo
sociétal. C’est certainement l’attrait de participer à notre joie de vivre qui
attire les nouveaux résidents, outre les raisons économiques et politiques,
pour embarquer sur une nouvelle aventure. Voici trois exemples parmi plusieurs des
gens qui ont élu domicile en Acadiana pour notre plus grand bonheur.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><br /><span lang="FR-CA"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqh_W9awWQ0hEmudYF3wsVZkbtsupR9TJV55BuA5wXCDRXR3XRSnFrO0lSSENGgyxUjnxINMOL3m8GetjRG1RxQUH8Rz0Y8SxoXpy-ZWd4tpJGanEtZcm4f-LM7UUL9DsFZYmeotPDRlzr9fOOScF7r0ppQGYu1EOW5IsD10-PJ_pLi96ashNdvokOKg/s2957/IMG-1856.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2957" data-original-width="2218" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqh_W9awWQ0hEmudYF3wsVZkbtsupR9TJV55BuA5wXCDRXR3XRSnFrO0lSSENGgyxUjnxINMOL3m8GetjRG1RxQUH8Rz0Y8SxoXpy-ZWd4tpJGanEtZcm4f-LM7UUL9DsFZYmeotPDRlzr9fOOScF7r0ppQGYu1EOW5IsD10-PJ_pLi96ashNdvokOKg/w240-h320/IMG-1856.jpg" width="240" /></a></div><p></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;">Jim Phillips et Christy Leichty vivent
en Acadiana depuis 2006. Auparavant, ils avaient une école dans la région de la
baie de San Francisco. Déjà amoureux de la culture de la Louisiane du sud grâce
à une scène musicale animée là-bas et plusieurs séjours chez nous, ils ont décidé
de venir vivre cette aventure—c’est leur mot—dès qu’ils ont réglé leurs affaires
en Californie. Le pouvoir d’achat étant supérieur en Louisiane, ils ont pu
acheter un grand terrain près de Sunset où ils ont créé un espace pour la
communauté créative. Artistes et éducateurs tous les deux, ils ont largement contribué
à l’épanouissement de la musique et du théâtre. Ils ont vu une occasion non
seulement de développer les arts, mais aussi d’améliorer le taux d’illettrisme.</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><br /></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">Ravi Daggula est venu étudier à
l’Université de Louisiane à Lafayette il y a plus de vingt ans. Quand on lui
demande ce qui l’a motivé à déménager de son Inde natale, il dit en toute
simplicité. « Je suis venu parce qu’on m’a offert une bourse. » Ce
retour sur investissement a déjà payé des dividendes fructueux car il est
aujourd’hui au centre d’une revitalisation économique dans l’immobilier. Avec
ses partenaires, il fait revivre les maisons historiques comme la Maison Mouton
ou la Nickerson House, ainsi que d’autres lieux associés avec le tourisme et
l’hospitalité. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><br /></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">L’offre d’enseigner le français avec
le CODOFIL a poussé Peggy Somers à sauter dans son char et de conduire jusqu’à
Lafayette depuis le Nouveau-Brunswick en 1999. Ayant passé les échelons d’enseignante
à conseillère, elle est aujourd’hui la directrice exécutive de cette agence
d’état qui l’a premièrement recrutée. Au passage, elle a changé son patronyme à
Feehan. Si ce nom vous est familier, c’est parce que son mari est le directeur
du Festival International de Louisiane, Scott Feehan. Quand on lui demande ce
qui l’a attiré le plus, elle fait écho d’une remarque qu’on entend souvent quand
on compare l’Acadie du Nord avec l’Acadie du Sud : « Quand je vais au
magasin, je vois du monde qui ressemblent à mes cousins et mes voisins chez moi
à Kedgwick ». Malgré plus de 260 ans de séparation, les liens entre les
deux Acadies demeurent forts. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><br /></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">On peut lamenter le départ des
jeunes vers d’autres horizons, mais tant que l’Acadiana fait rêver, il va
continuer à attirer les rêveurs qui veulent faire de contributions positives pour
une vie meilleure. <o:p></o:p></span></p>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-67285475973681905722022-05-24T07:38:00.001-05:002022-05-24T07:38:29.811-05:00De la Pointe-aux-Chênes à la Pointe-au-Chien : La ténacité au bout du monde. Publié en Acadiana Profile juin-juillet 2022<p> </p><p class="MsoNormal"><br /><br /></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgv5Lv_OpuPDPrQfjnfwypQNCri61BP6HtpF7XYgEvM-Q1DJmFIHz0BXXOE8z6SW4FQuFDioA4z2f2mXkjbac04RHzz_Vz3pNhNN6ys6QOphE7eMjmZb4xM3j1B-gGg9AezDmoMvkwRpBd8hHNQzT3skXQ6Bt3KOKNaL7DSwVvUKjsLycA9KfOh-ZeHLw" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img alt="" data-original-height="183" data-original-width="275" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgv5Lv_OpuPDPrQfjnfwypQNCri61BP6HtpF7XYgEvM-Q1DJmFIHz0BXXOE8z6SW4FQuFDioA4z2f2mXkjbac04RHzz_Vz3pNhNN6ys6QOphE7eMjmZb4xM3j1B-gGg9AezDmoMvkwRpBd8hHNQzT3skXQ6Bt3KOKNaL7DSwVvUKjsLycA9KfOh-ZeHLw" width="320" /></a></div>Quand le monde à la télévision a dit que l’Ouragan Ida
avait touché à terre près du Port Fourchon, malgré l’horreur de cette terrible
annonce, j’ai dû un peu rire. « La terre? À Port Fourchon? Il n’y a pas eu
de terre là depuis au moins cinquante ans. » Le sol louisianais n’a offert
de résistance à l’assaut du vent et des eaux qu’après Houma et Thibodaux. Entre
cette ligne presque imaginaire qui constitue la côte et un terrain plus robuste
existent les pratiquants de notre riche culture dans les paroisses de Lafourche
et Terrebonne. Parmi ce labyrinthe de canaux et l’invasion de l’eau salée qui
affaiblit la terre, droit dans le passage de l’œil de l’ouragan, se trouve un
des derniers bastions d’une culture indigène francophone de la Louisiane. Comme
les estuaires nourriciers qui les entourent encore, c’est la terre de
prédilection pour faire pousser la prochaine génération de porteurs de notre culture.<o:p></o:p><p></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;">Malgré la fermeture de l’École élémentaire
Pointe-aux-Chênes qui servait cette communauté principalement amérindienne, un
nouvel effort pour ouvrir une école d’immersion française prend forme et cette
forme est solide. Les membres de la communauté, épaulés par des activistes pour
l’environnement et pour la culture, poussent pour la création de l’École
Pointe-au-Chien, marquant un désir de faire valoir le nom que les locaux
utilisent pour se désigner. À la suite de la visite de la Consule générale de France,
l’élan vers l’établissement de cette école s’accélère. Avec le soutien du
CODOFIL, il se peut qu’elle ouvre ses portes en août. Les programmes
d’immersion ont fait leurs preuves ailleurs; il est temps que le peuple
indigène bénéficie de cette même éducation.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;"><br /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiTVA5eBVqzsCDZs31mfoqn6jBykqUVnsqrR40E8yhQ8iuch_IA0lgD6UNEuGRi_zWjjzZhQ9XZPO-ptoc9ikFvc3UXzLXcw3F1VDHUPrCxM7IIUrD4ZlVz9bHRImrXoEqX-pieb_oAfuzUiyDIJ5Dsv4apOGnepT1vNjwkC2_vE15z3_3GpW0yP9kIEg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiTVA5eBVqzsCDZs31mfoqn6jBykqUVnsqrR40E8yhQ8iuch_IA0lgD6UNEuGRi_zWjjzZhQ9XZPO-ptoc9ikFvc3UXzLXcw3F1VDHUPrCxM7IIUrD4ZlVz9bHRImrXoEqX-pieb_oAfuzUiyDIJ5Dsv4apOGnepT1vNjwkC2_vE15z3_3GpW0yP9kIEg" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Des parents protestent la fermeture de l'École<br />Pointe-aux-Chênes. Source Houma Today</td></tr></tbody></table>Le lien entre l’érosion des côtes et la disparition
des cultures locales est indéniable. L’état de Louisiane et le gouvernement
fédéral promettent des sommes faramineuses pour inverser la tendance de ce
premier, de l’argent qui est cependant insuffisant selon certains. Mais quel
est le prix de la culture? Pendant trop longtemps, nous avions un embarras de
richesse. On pensait bénéficier d’une source inépuisable d’artistes, d’artisans
et de musiciens. Il est temps qu’on arrête de traiter notre culture, et surtout
la langue française comme si elles seront toujours là, ou pire, que leur
disparition n’aura pas de conséquences néfastes. Le moment est venu de lancer,
à l’instar des projets de reconstruction des côtes, un programme ambitieux qui ne
se contenterait pas de ralentir ou de stopper l’hémorragie de la perte de
Francophones, mais qui rebâtira la fondation de notre culture et de notre
identité. Il ne suffit pas de prolonger l’arrivée de l’inévitable, mais de ne
plus accepter l’assimilation complète comme un destin inexorable. Les chênes,
comme les chiens, ont plus ou moins disparu depuis longtemps en bas du bayou.
On doit replanter des chênes et élever des chiens qui vont chasser. À défaut de
garder la terre, on peut non seulement garder les langues et les cultures, mais
les faire prospérer de nouveau. La fondation est encore là pour asteur. Il
suffit de bâtir plus haut dessus avec ambition et fierté. <o:p></o:p></span></p>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-4058411104411158302022-03-27T13:14:00.001-05:002022-03-27T13:14:44.498-05:00Charlene Richard : Un grand pas vers le Bon Dieu, publié dans Acadiana Profile avril-mai 2022<p><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;">Charlene Richard : Un grand pas vers le Bon
Dieu</span></p><p><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"></span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA; mso-bidi-font-family: "Times New Roman";">Au milieu de la prairie du sud-ouest de la Louisiane,
dans le village de Richard, se trouve un petit cimetière, sur la rue Charlene.
Il est devenu, au fils des ans, un lieu de pèlerinage pour celles et ceux en
quête d’une intercession divine. Enterrée là est une jeune fille, morte à l’âge
de douze ans, que plusieurs fidèles considèrent comme une sainte. Pour la population
catholique de la région, le nom de Charlene Richard est synonyme d’une croyance
à toute épreuve et source de fierté cadienne. Les histoires de guérisons prodigieuses,
sa dévotion à Sainte-Thérèse de Lisieux et sa foi inébranlable face au diagnostic
d’une leucémie douloureuse et fatale sont connues localement depuis son décès
en 1959. Selon les compagnons de ses derniers jours à l’hôpital, les patients
pour lesquels elle a prié ont eu des rétablissements inexpliqués. Elle n’y est
restée que quinze jours, mais ce court séjour a scellé sa réputation d’enfant miraculeux.
Ce n’était qu’au cours des années 70 et 80, avec la publication d’articles et
de deux livres que sa vie a commencé à attirer plus d’attention des croyants.
Trente ans après la mise dans sa dernière demeure, une messe en plein air a été
célébrée en honneur de la « Petite Sainte cadienne » à laquelle 4 000
personnes ont assisté. Cet événement était mentionné par la presse et la
télévision locales, et même CNN. Dès lors, sa renommée n’a fait que croître
bien au-delà des confins de la paroisse d’Acadie.</span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA; mso-bidi-font-family: "Times New Roman";"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnyLVFhUsewoOQeZ269REbVrzM8v_4t2kbEaBkD2xL5IxO7hJoUbQAD1GvTAaT3KD9X-xbiT7jNM5dsF74gRnif5o8wAkEM3ecFpaR_79ncJ_PgPJ2v2i0-PDLkWQW-ZiQLttUnhTxBl51mMOjqcHd_J0Gcw0uD7Ook3R1kb5j8wWzeg32jQjmfgmfbQ/s3667/Charlene%20Richard.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2035" data-original-width="3667" height="153" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnyLVFhUsewoOQeZ269REbVrzM8v_4t2kbEaBkD2xL5IxO7hJoUbQAD1GvTAaT3KD9X-xbiT7jNM5dsF74gRnif5o8wAkEM3ecFpaR_79ncJ_PgPJ2v2i0-PDLkWQW-ZiQLttUnhTxBl51mMOjqcHd_J0Gcw0uD7Ook3R1kb5j8wWzeg32jQjmfgmfbQ/w275-h153/Charlene%20Richard.jpg" width="275" /></a></div><p></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA; mso-bidi-font-family: "Times New Roman";">Dans le langage courant, on nomme saint quiconque qui a un air de
sainteté. Pour l’Église catholique, ce n’est évidemment pas si simple. Le
processus de canonisation est long et ardu. Il peut prendre des décennies,
voire des siècles. En janvier 2020, l’évêque Deshotel a formellement ouvert le
processus de béatification, la première étape, et de canonisation de Charlene. Membre
du comité qui a préparé ce dossier, Warren Perrin a contribué à l’aspect culturel
du projet. « Ce fut un honneur d'avoir été invité à participer à la
préparation du livre de 300 pages concernant l'histoire de la famille Richard
en général et la généalogie de Charlene en particulier. Puisqu'elle est connue
sous le nom de "Sainte cadienne", j'ai dû préparer une explication
détaillée pour le Vatican de ce que cela signifie d'être Cadien. » À la
fin de 2021, un nonce papal, le père Luis Escalante, a rendu visite à une
exposition dédiée à Charlene au Musée acadien d’Erath géré par Perrin. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA; mso-bidi-font-family: "Times New Roman";"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA; mso-bidi-font-family: "Times New Roman";">Étant donné que Charlene aurait 75 ans aujourd’hui, ce dossier avance avec
célérité. Comme Sainte Thérèse de Lisieux—elle aussi morte jeune, canonisée 28 ans
après et désignée, après Jeanne d’Arc, comme la deuxième sainte patronne de la
France—elle est devenue le symbole de la foi catholique de notre région. Même
sans la désignation officielle, on la considère déjà comme notre sainte
patronne. En franchissant ce grand pas vers le Bon Dieu, Charlene peut officiellement
devenir, selon la folkloriste Marcia Gaudet, « l’équivalent d’un ange
personnalisé pour la culture cadienne ». <o:p></o:p></span></p><br /><p></p>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-47264577215288277552022-01-27T15:23:00.000-06:002022-01-27T15:23:00.605-06:00 Traiteurs, plantes et prières : le naturel et le surnaturel de la guérison. Acadiana Profile fév-mars 2022<p><br /> Traiteurs,
plantes et prières : le naturel et le surnaturel de la guérison</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Bien avant la création des premières
facultés de médecine en Europe au XIIe siècle, les gens avaient besoin de guérison
dans chaque région du monde et à chaque époque historique. Les remèdes
traditionnels varient de culture en culture, mais ils sont tous porteurs d’une
connaissance ancestrale des pratiques médicinales passées de génération en
génération. La Louisiane, avec ses populations diverses et anciennes, ne fait
pas exception. Les botanistes d’ici connaissent certaines plantes natives utilisées
comme remède contre plusieurs troubles de santé : par exemple, l’herbe
cabri contre la fièvre, la mauve contre la coqueluche et le mamou contre la
toux et une vaste gamme d’autres malaises. À part la connaissance des plantes
qui contiennent des ingrédients actifs utilisés dans des médicaments
commercialisés comme les recherches ont prouvé, les guérisseurs, qu’on appelle traiteurs
chez nous, font appel aussi à une puissance au-delà de la nature pour guérir. J’en
ai connu plusieurs dans ma vie et j’en connais encore. Chacun a sa spécialité. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgWLGRdpA1sD81qdNu-FaOzvGUPnjxyK9vQFiv53tPi-qZFl65ZtsJVc0GPHGRa9x-v7CrPXwtvwOrMvcStLxnvb3_YfKNnccUeph6xT7XeyVr2nzVK4rujCdk_1ipFIwUwqXdvzEggMEhY3ZgtSEwFdkp1D7Xl1A_eE6ZETkYPKsYgso5pMJpppWJUnQ" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" data-original-height="300" data-original-width="400" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgWLGRdpA1sD81qdNu-FaOzvGUPnjxyK9vQFiv53tPi-qZFl65ZtsJVc0GPHGRa9x-v7CrPXwtvwOrMvcStLxnvb3_YfKNnccUeph6xT7XeyVr2nzVK4rujCdk_1ipFIwUwqXdvzEggMEhY3ZgtSEwFdkp1D7Xl1A_eE6ZETkYPKsYgso5pMJpppWJUnQ" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">à dr. Lawrence Billiot, traiteur houma<br />extrait du film "Good For What Ails You" <br />de Glen Pitre</td></tr></tbody></table><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Comme le beau-père de mon oncle. Il
traitait les chevilles et poignets foulés et les petites fractures. Une autre
voisine traitait les insolations, ou « coups de soleil », que mon
cousin est allé voir un jour. Elle a tenu un récipient en étain au-dessus de sa
tête en priant. Bientôt il a entendu l’eau mijoter. Son mal de tête et sa
fièvre sont partis dans l’après-midi. Il est retourné jouer dehors, mais sa
mère l’a quand même fait porter une casquette. Cette même tante, sujette aux
migraines, est allée voir des docteurs en ville, sans aucun effet. On lui a
parlé d’un monsieur qui restait en bas du bayou qu’on ne pouvait visiter qu’en
pirogue. Après deux séances, il a fait ce que ces médecins n’ont pas pu
faire : la guérir à toujours de ses maux de tête.<br /> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Une autre fois, ma propre mère avait
un poreau, une verrue en français standard. Le « traitement »
classique, c’est de couper une patate en deux et de frotter le poreau. Puis, le
traiteur donne une cuillère et indique un endroit où l’enterrer. Le poreau tombe
quand la patate s’est pourrie. Mais ma mère ne voulait pas attendre. Elle a
cherché une femme qu’elle connaissait qui avait un traitement éclair qui consistait
de lécher son doigt et de faire le signe de la croix sur le poreau, tout en
priant. Presque tout de suite, elle sentait une intense chaleur, comme si on
l’avait brûlée. Le lendemain, le poreau est tombé. Histoire vraie.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Malgré la prévalence de la médecine
moderne, les traiteurs sont toujours appréciés dans notre culture. Comme une
femme traiteur m’a récemment dit, « Dieu est le seul traiteur. Tout ce que
je fais, ça vient de Lui. Faut pas dire autre chose que « Merci Bon Dieu »
pour le traitement. L’argent ne doit pas changer de main. Mes prières viennent
de traiteurs avant moi. Je vas les passer à d’autre monde après moi » Elle
sait que la vraie guérison jaillit d’une foi généreuse et d’un savoir ancien.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><br /><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p></o:p></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/YykyzUJ9ghE" width="320" youtube-src-id="YykyzUJ9ghE"></iframe></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">"Good For What Ails You" de Glen Pitre</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><p></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;"></span></p>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-79312679965079188812021-12-01T12:49:00.004-06:002021-12-01T12:49:53.095-06:00Le passager clandestin : Le légume éponyme de notre plat national. Publié dans Acadiana Profile déc-jan 2021-22<p> </p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 12pt;">Je n’étais pas exactement ce qu’on appelle un enfant délicat.
Je mangeais tout ce qu’on pouvait trouver sur une table en Louisiane du
sud : des chevrettes frites, des po-boys, des écrevisses bouillies ou à
l’étouffée, des macaronis, des hamburgs, des hot-dogs, etc., etc., etc. Les
cuisines américaine, cadienne et créole se côtoyaient joyeusement, souvent dans
la même assiette. Malgré mon appétit dévorant même pour la verdure, je n’arrivais
pas à avaler un légume qui, paradoxalement, fait partie aujourd’hui de mes
plats préférés. Ma mère n’essayait même pas de me le servir; elle me donnait un
passe puisque je mangeais tout le reste j’imagine. Une fois, chez une tante,
par politesse je me suis forcé à ingérer cette coction visqueuse que mes
cousins s’en filaient à grands coups de cuillère. J’ai juré de ne plus jamais consommer
cette abomination culinaire pendant longtemps. Des années après, j’ai compris mon
erreur. Je me privais inutilement d’une plante qui portait notre culture sur
ses tiges. J’ai nommé le gombo.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p></o:p></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUAcnXzbGjLtwKnmjrQLzs70ukxgl8RteS6979RqRxU0YGex-hbYDAmze0uPff7wLn_fvVU6g9NBXtPBtBhnbJe9JCpiQAYiNce5FYoc6yG6zJROwDPq5hEF2yyyXzbVSaQ8cCfCl4JFKR/" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="2048" data-original-width="1034" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUAcnXzbGjLtwKnmjrQLzs70ukxgl8RteS6979RqRxU0YGex-hbYDAmze0uPff7wLn_fvVU6g9NBXtPBtBhnbJe9JCpiQAYiNce5FYoc6yG6zJROwDPq5hEF2yyyXzbVSaQ8cCfCl4JFKR/w161-h320/image.png" width="161" /></a></div><br /><p></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;">Selon Jessica B. Harris, cette cosse mucilagineuse raconte
l’histoire de la diaspora africaine. Il est plutôt certain que dès 1719, les premières
graines de gombo arrivaient en Louisiane dans les poches des Africains vendus
en esclavage. Largement associé avec l’Afrique occidentale, une espèce de gombo
a été néanmoins cultivée dans la vallée de la Haute-Égypte au 13<sup>e</sup>
siècle. L’historienne Gwendolyn Midlo Hall a déterminé que la plupart
d’Africains transportés en Louisiane étaient originaires de la Sénégambie. Ses
différentes appellations—gombo, févi, okra—viennent tous d’une langue africaine :
Bantu, Fon et Igbo respectivement, et confirment la connexion tragique entre la
plante et la traite esclavagiste transatlantique. Tout comme les blues sont nés
du désir d’exorciser les démons de la tristesse, la cuisine à base de gombo donnait
de la force au corps et à l’âme à confronter les ignominies quotidiennes.
Depuis, nous partageons et célébrons la victoire de la vie avec chaque repas,
sans oublier que c’est une nourriture riche en minéraux, vitamines,
antioxydants et fibre. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;">On trouve des influences africaines, françaises et
amérindiennes dans l’évolution complexe du plat national louisianais. Selon les
régions et les époques, on peut constater une grande variété surprenante d’ingrédients.
Un des seuls constants est l’emploi du gombo. On peut, néanmoins, diviser la
soupe gombo en deux catégories : gombo févi et gombo filé. Le dédoublement
du nom implique la présence de la plante gombo dans la soupe gombo, souvent
avec des fruits de mer. Ce dernier, à base de viande d’ordinaire, inclut l’ajout
de filé, des feuilles moulues de sassafras, une pratique qu’on hérite des
peuples indigènes. Les deux épaississent la soupe, mais sous aucun prétexte
doit-on les mélanger.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;">Je dois remercier ma tante de m’avoir servi un jour ce
bol de gombo févi, sans lequel, je n’aurais jamais compris l’aphorisme français,
« Dis-moi ce que tu manges : je te dirai ce que tu es ». Autrement
dit, la nourriture est à la base de la culture et la culture est à la base de
notre identité. <o:p></o:p></span></p>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-63452674804373397782021-10-04T13:17:00.002-05:002021-10-04T13:17:51.364-05:00Laissez les bons temps rouler : L’histoire d’une expression problématique. Acadiana Profile oct-nov 2021<p> <span style="background-color: white; color: #222222;">Laissez les bons temps rouler : L’histoire d’une expression problématique</span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="background: white; line-height: normal; margin-bottom: 0.0001pt; text-align: left;"><span lang="FR-CA" style="color: #222222; mso-ansi-language: FR-CA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDhEt0Dc7yAnIOMZBGoLaISxXp05wpetQE7ykECXmPHErfXMhJgvAYVIhr-36M9piSXhe0Iw9z2ntqsfv9NweiPeYn4MAp99PuE2ukL217ZDmcwrrcLxOA0NazOWDqBVlIGxcyzA3OOdJ_/" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img data-original-height="1917" data-original-width="1383" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDhEt0Dc7yAnIOMZBGoLaISxXp05wpetQE7ykECXmPHErfXMhJgvAYVIhr-36M9piSXhe0Iw9z2ntqsfv9NweiPeYn4MAp99PuE2ukL217ZDmcwrrcLxOA0NazOWDqBVlIGxcyzA3OOdJ_/w196-h272/image.png" width="196" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Laissez-moi tranqille avec ça</td></tr></tbody></table></span></p><div style="background: white; line-height: normal; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0in; mso-add-space: auto;"><span lang="FR-CA" style="color: #222222; mso-ansi-language: FR-CA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">J’avoue que chaque fois que je vois ou que j’entends « Laissez les
bons temps rouler », je grince un peu des dents et frotte mes oreilles. C’est
souvent prononcé avec un accent épouvantable et quant à son orthographe, c’est
parfois d’une créativité extraordinaire. Malgré son omniprésence dans la
promotion touristique de l’état, vous aurez tort de supposer qu'il s'agit d'une
authentique expression en français louisianais. En dépit de ce qu’on peut
croire, c’est plutôt une traduction de « Let the Good Times Roll »
qui nous a donné ce qui est devenu notre devise officieuse. Je ne sais pas quand
cela a été traduit pour la première fois, mais c'était probablement après la
chanson de Louis Jordan du même nom en 1946. Auparavant en 1924, Tom Delaney
avait aussi écrit une chanson intitulée « Let the Good Times Roll »,
mais elles ne sont pas pareilles. Celle-ci n’a pas eu beaucoup de succès avant
1956 quand Shirley and Lee ont enregistré la version la plus connue. Certaines
sources placent la première apparition de la traduction française au Festival
d’Écrevisse du Pont Breaux de 1962 où on peut lire, dans une « Déclaration
d’Indépendance » satirique : « En témoignage de ceci, nous, les
patriotes soussignés, promettons notre fortune et nos meilleurs esprits
vivifiants et proclamons ‘Laissez les Bonnes Temps Rouler’ ». Dès le début,
on peut voir qu’on n’était pas soucieux de l’orthographe française.</span></div><div style="background: white; line-height: normal; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0in; mso-add-space: auto;"><span lang="FR-CA" style="color: #222222; mso-ansi-language: FR-CA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"><br /></span><span lang="FR-CA" style="color: #222222; mso-ansi-language: FR-CA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">C’est avec les années d'après-guerre prospères et le retour triomphant des
soldats louisianais francophones que l’expression a pris tout son envol. Il y a
eu l’enregistrement en 1949 de « Bon Ton Roula/Bon Ton Roulet » par
Clarence Garlow, originaire de Welsh en Louisiane, dans le style de jump blues
que Jordan affectionnait, qui est probablement la genèse de sa popularisation
en français. Une autre indication qu'il s'agissait à l'origine d'un terme
anglais traduit en français peut être entendue dans une récente entrevue avec
Amanda Lafleur, experte en français louisianais, sur le podcast « The
Weekly Linguist ». Là, elle mentionne que Clifton Chenier disait parfois
« Quittez les bons temps rouler », ce qui serait une tournure plus locale
de la phrase. Par exemple, il est plus courant d'entendre « Quitte-moi te
dire quelque chose » au lieu de « Laisse-moi te dire quelque
chose ». En plus, Clifton et Clarence se connaissaient bien, ayant tourné
ensemble au début des années 50, se présentant comme les « Deux Français
Fous ». Si quelqu’un a su faire rouler les bons temps, c’était bien le Roi
du Zarico. Je serais surpris si ce n'était pas l'origine de l’usage généralisé
de l'expression en français. Depuis, on utilise l’expression partout, à tort et
à travers, avec des variantes d'orthographe phonétique incorrectes qu'on trouve
en ligne. Il serait temps qu’on décide une fois pour toutes que c’est
« Laissez les bons temps rouler » si on doit insister à l’utiliser. Cela
dit, je pense qu'il capte néanmoins l'essence de notre fameuse « Joie de
vivre », qui est indéniablement d’origine française. </span></div><p></p>
Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-8171761788906224232021-07-31T12:44:00.000-05:002021-07-31T12:44:16.061-05:00 L’architecture et la nature : Construire sa maison sans oublier où elle est. Acadiana Profile août-sept 2021<p> L’architecture et la nature : Construire sa maison sans oublier où elle est.</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">La maison de mes parents, là où j’ai
grandi, était juste derrière celle de mes grands-parents. Avec mes yeux
d’enfant, je voyais une maison énorme, un palais presque, avec un escalier en
briques qui montait jusqu’au ciel. En réalité, c’était une maison modeste, mais
montée haut sur pilotis. Sa hauteur était plus le résultat d’une élévation supérieure
à celle des autres maisons du voisinage que d’une vie de grand luxe menée par
mes grands-parents. Mes cousins et moi passions des heures à jouer dans la fraîche
pénombre du grand espace sous cette maison, les toiles d’araignée en prime. La
raison pour laquelle nous avions ce terrain de jeu couvert était due au fait que
mon grand-père, un survivant de l’ouragan de 1893 à l’âge de six ans, respectait
la nature. C’est pour ça qu’il l’a faite bâtir si haut, au moins quatre pieds,
avec une citerne qui collectait l’eau de pluie en plus. Il savait de quoi la
nature était capable, pour le meilleur et le pire. Des années après, ma mère
m’a raconté comment Pépère secouait tristement la tête en voyant la
construction de maisons dans le style « ranch » à même une dalle en
ciment. « Ils sont fous, ce jeune monde » se lamentait-il. Et il
avait raison, comme les inondations successives l’ont prouvé. Les vieilles
maisons restaient au-dessus des flots, tandis que « ce jeune monde »
écopait les leurs. Avec l'entrée dans la modernité américaine, nous avons
oublié ces leçons et nous nous sommes éloignés des types de maisons qui
considéraient les forces que la nature pouvait porter.<br /><o:p></o:p></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7wczPEy01nJyHCIJS_JrtiGKMNzGkd7nVl5VnTyy7TcN3y4ecXVbKPSVd5432Qe9Q5H4OGsgQhSG8yVNlQVL9b0cHC6BUJkkPr_PA1gUa4RCiC58Dk4xPXWq_RYynFOZXcnpKzY7_lNhe/" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><br /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7wczPEy01nJyHCIJS_JrtiGKMNzGkd7nVl5VnTyy7TcN3y4ecXVbKPSVd5432Qe9Q5H4OGsgQhSG8yVNlQVL9b0cHC6BUJkkPr_PA1gUa4RCiC58Dk4xPXWq_RYynFOZXcnpKzY7_lNhe/" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img data-original-height="2048" data-original-width="1494" height="332" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7wczPEy01nJyHCIJS_JrtiGKMNzGkd7nVl5VnTyy7TcN3y4ecXVbKPSVd5432Qe9Q5H4OGsgQhSG8yVNlQVL9b0cHC6BUJkkPr_PA1gUa4RCiC58Dk4xPXWq_RYynFOZXcnpKzY7_lNhe/w241-h332/image.png" width="241" /></a></div><p></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><br /></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;">Arrivés au 18<sup>e</sup> siècle en
Louisiane, les Acadiens ont connu quatre générations différentes de
construction. Selon Jay Edwards, en Acadie, ils ont utilisé des méthodes qui
leur ont bien servi dans le climat froid du Canada : petites fenêtres,
petites portes et la construction directement dans le sol, une technique
appelée « poteaux en terre ». Sous les tropiques, ils ont vite
compris que c’était le contraire qu’il fallait faire. Les premières habitations
étaient temporaires, construites dans le style des huttes des Amérindiens en
lataniers. Ensuite, des cottages qui rappelaient les constructions en Acadie,
mais qui étaient aussi temporaires. Puis, le style créole, qui existait avant
leur arrivée, commence à faire sentir son influence en ajoutant entre autres un
espace en-dessous de la maison pour laisser passer l’air frais et les crues des
bayous. Enfin, la généralisation de la galerie devant a marqué les maisons de
la quatrième génération. Avec la « garçonnière », cette pièce dans le
grenier réservés aux jeunes mâles qu’ils avaient déjà en Acadie, devient probablement
la caractéristique la plus connue, ils ont donné le style qu’on associe à
présent avec la maison acadienne typique.</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Si on veut continuer à construire et
vivre dans la région, il faut réimaginer notre relation avec l’environnement et
voir la nature non pas comme une bête sauvage qu’on peut dompter, mais comme mon
grand-père l’a vue : Avec les yeux de quelqu’un qui a vu de quoi elle est
capable. <o:p></o:p></span></p>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-52182188199043186522021-05-29T17:05:00.003-05:002021-05-29T17:05:34.008-05:00La Porte en arrière est toujours ouverte : Le destin incroyable de D. L. Ménard Acadiana Profile juin-juillet 2021<p> La Porte en
arrière est toujours ouverte : Le destin incroyable de D. L. Ménard</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;"><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4hGRu4RxKM-8amJ-vcvp5Rf46e_LJdu1SKdi6VzASdVgRBdXCLQG_Ak3P2wO9oJhKlPtQEC_QYMehi2j22chNqpyEsgXPVSjjUzDTJc6FLibSVPR17-PS0eSux7Rv67M0gSUHI-tVFIst/" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" data-original-height="1617" data-original-width="1244" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4hGRu4RxKM-8amJ-vcvp5Rf46e_LJdu1SKdi6VzASdVgRBdXCLQG_Ak3P2wO9oJhKlPtQEC_QYMehi2j22chNqpyEsgXPVSjjUzDTJc6FLibSVPR17-PS0eSux7Rv67M0gSUHI-tVFIst/" width="185" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">D.L.Menard par David <br />Simpson au Festival <br />Black Pot, 2008</td></tr></tbody></table>Ce mois de juillet marque le
quatrième anniversaire du décès du musicien D. L. Ménard, l’auteur de « La
Porte en arrière », la chanson cadienne la plus enregistrée et la plus
jouée selon le folkloriste Barry Jean Ancelet. Elle rivalise avec « Jolie
Blonde » pour le titre de l’hymne national cadien. Connu comme le
« Hank Williams » cadien, il a composé en moins d’une heure pendant
qu’il travaillait dans une station-service en prenant inspiration de
« Honky Tonk Blues ». Enfin, la composition a duré tout l’après-midi
car entre faire le plein d’essence ou changer les pneus crevés, il griffonnait
sur un bout de papier en anglais les paroles qui lui venaient à l’esprit en
français. Le français était sa langue maternelle, mais comme la majorité dans
sa génération, il ne savait pas l’écrire. Ce porte-étendard culturel improbable
qui tenait un atelier de menuiserie où il fabriquait des chaises et des
berceuses en bois de frêne—qui sont aujourd’hui des pièces de collection—a fait
le tour du monde. « Cette porte en arrière m’a amené dans trente-huit
pays », dit-il. Cet ambassadeur iconique, avec son sourire contagieux et
sa bonhomie à toute épreuve, est parti de chez lui pour la toute première fois
en 1973 pour aller au Festival Wolf Trap en Virginie.<br /> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Le succès de la chanson était immédiat.
En 1961, il a enregistré la chanson à ses propres frais « La Porte d’en
arrière a sorti un mercredi et ce samedi-là, j’avais récupéré mes 175$ déjà et
il m’en restait assez pour partager avec les autres musiciens. Ce soir-là, on a
dû le jouer sept fois sur la scène. » Du point de vue musical, elle tient
plus du genre « country » que des traditionnels two-steps et valses
du répertoire cadien. Cela est dû à l’influence de Hank Williams qu’il a
rencontré en 1951. « Sois toi-même! Crée ta propre image, » lui
a-t-il conseillé. C’est ce que Ménard a fait. Normalement, c’est le joueur
d’accordéon ou de violon qui est populaire et le guitariste est relégué à
l’arrière de la scène. Ménard a amené la guitare en avant. Il a développé un
style si unique que la musicologue Ann Savoy dit que dans la musique cadienne,
il y a deux façons de jouer : le style des vieux temps et le style de D.
L. Ménard. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Quand on lui demandait ce que ses
initiales représentaient, sa réponse était toujours la même, « Darn
Lucky » (sacrément chanceux). À la fin, sa renommée mondiale était telle
que même le New York Times a publié sa nécrologie. « C’est incroyable, un
petit bougre d’Erath qu’a eu l’expérience que j’ai eue. » Nommé pour un
Grammy, récipiendaire d’une Bourse du Patrimoine national de la part du NEA et
membre du Temple de la Renommée de la Musique louisianaise, Ménard a joué pour
des Présidents et des centaines de milliers de gens à travers le globe, parce
qu’un jour, il a passé par la porte en arrière. <o:p></o:p></span></p>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-64714482868926995532021-03-31T07:41:00.005-05:002021-03-31T07:41:59.966-05:00 Le Coton jaune : La fibre courte avec une longue histoire. Acadiana Profile avril-mai 2021<p> Le Coton
jaune : La fibre courte avec une longue histoire</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">Oublié depuis longtemps à cause de sa
faible valeur commerciale, le coton jaune connaît une renaissance de popularité
parmi celles et ceux qui veulent retrouver l’esthétique de « fait-maison ».
Pas aussi convoité commercialement que le coton blanc, sa culture est longtemps
restée une affaire de famille. Sa fibre plus courte rendait le coton jaune difficile
à exploiter à grande échelle, et donc difficile à vendre. Les habitants faisaient
pousser le coton jaune pour leur propre consommation. L’arrivée des vêtements prêt-à-porter
dans les magasins, ainsi qu’une plus grande circulation d’argent liquide, aurait
pu signaler la fin de l’histoire du coton jaune et pourtant...</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"></span></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjudV-hZT1y64B3JGsw8XTmqShcxGYqTnI7xzZxqYl4aA3ZWGjXVkuCRDK4sM3kWP2cvElsz2C3bhDmF1ZLFCwmV8phgpBHOTsERD9DOJZ6gDblUxGXXhF3vNXQlOBloYnAHqcbFlH8CKJk/" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Un champ de coton jaune" data-original-height="478" data-original-width="930" height="172" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjudV-hZT1y64B3JGsw8XTmqShcxGYqTnI7xzZxqYl4aA3ZWGjXVkuCRDK4sM3kWP2cvElsz2C3bhDmF1ZLFCwmV8phgpBHOTsERD9DOJZ6gDblUxGXXhF3vNXQlOBloYnAHqcbFlH8CKJk/w333-h172/image.png" width="333" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Un champ de coton jaune</td></tr></tbody></table><p></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;">La culture du coton jaune nécessite
une attention particulière et un effort physique considérable. On plante les
graines une par une à un ou deux pouces de profondeur. Traditionnellement, la
plantation avait lieu après Pâques, quand le sol ne risquait plus de geler, et
après celle du coton blanc. Selon Gladys LeBlanc Clark, considérée comme la
plus grande des maîtresses-tisserandes, son père Ambrose choisissait l’heure la
plus chaude de la journée pour planter. Les premières pousses apparaissent de
trois à cinq jours après. On doit garder sa pioche aiguisée pour ôter les mauvaises
herbes qui menacent d’étouffer les grabots avant qu’ils ne fleurissent quelques
semaines après leur parution. Sa saison de croissance dure deux mois à peu près
après la floraison. La récolte du coton jaune est un peu plus facile que celle du
coton blanc parce que ses tiges sont plus hautes et donc on doit moins se
pencher. Mais on doit le faire plus souvent.</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA">Une fois ramassé, le travail ne fait
que commencer. Le coton doit se faire égrener et peigner, des tâches laborieuses
qui mobilisent le voisinage. Souvent les plus jeunes de la famille étaient
enrôlés à séparer les graines du coton dans un travail collectif, la graboterie.
On organisait des réunions de femmes qu’on appelait des écarderies. Les écardes
sont des planches en bois avec une manche et des petits peignes. On frotte les
deux planches ensemble avec le coton au milieu pour faire une roulée. Ensuite,
on met la roulée sur le rouet pour faire du fil. Le fil va sur le métier pour
le tisser. Enfin, on prend le tissu pour tailler des vêtements. Cette procédure
peut prendre plus d’un an avant de pouvoir porter une nouvelle jupe ou chemise.
Ce n’est pas étonnant que dès qu’il était possible, on préférait acheter son
linge.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><br /><span lang="FR-CA"><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmXbfZxFOWBt1gm-6s-cTrKjzk90aw7HimzlhbISnA9OmxiwqVFG3YEdlJog3DMMpCL_iWGXiJ7dRFTEpmPEld16MiC8jiE3urSEWnWpvupqYtwhovmJ1yPtv4UMPXBIG8fHJLnLqv6W1a/" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" data-original-height="450" data-original-width="450" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmXbfZxFOWBt1gm-6s-cTrKjzk90aw7HimzlhbISnA9OmxiwqVFG3YEdlJog3DMMpCL_iWGXiJ7dRFTEpmPEld16MiC8jiE3urSEWnWpvupqYtwhovmJ1yPtv4UMPXBIG8fHJLnLqv6W1a/" width="240" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Des roulées de coton jaune</td></tr></tbody></table></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span style="font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 12pt;">Un peu comme les
écarderies et les graboteries, qui sont dans la même veine de travail communal que
les boucheries, c’est grâce aux efforts d’une communauté d’activistes
rassemblés autour d’un but commun que le coton jaune revient à la mode. Sans
mauvaise blague, c’est dans l’étoffe de notre culture. Sa redécouverte a
inspiré un documentaire, le bien-nommé « Coton jaune » et des expositions
qui ont attiré de nouveaux adeptes. Ils ont même formé un groupe, « Field
to Fashion in Acadiana » dédié, comme Voltaire, à cultiver son jardin de
coton jaune. </span></p><div><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><br /></span></div><div><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Pour plus d'information:</span></div><div><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><br /></span></div><div><span style="font-family: Times New Roman, serif;">https://www.acadianbrowncotton.com <br /></span><p>https://thefabricofacadiana.org </p></div>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-76653183920472509452021-02-02T07:34:00.001-06:002021-02-02T07:34:32.534-06:00La Grande Île, mon amour : Du sable, du sel, du soleil, des souvenirs. Publié dans Acadiana Profile, fév-mars 2021LA 1 traverse la Louisiane en diagonale, depuis les confins de sa frontière avec le Texas et l’Arkansas, jusqu’à l’autre extrême, où elle se termine dans un cul-de-sac entouré d’un motel, d’un restaurant et d’un petit port accueillant des bateaux de plaisance ou de pêche, à quelques encâblures du Golfe du Mexique. Les sept derniers miles de ce grand trajet amènent le voyageur le long d’une fine raie tracée entre deux eaux, un grand banc de sable en quelque sorte. Diminuée aujourd’hui par l’érosion, sa stature était telle qu’on l’a nommée la Grande Île, station balnéaire pour les gens fortunés cherchant une brise fraîche et les fruits de mer à portée de main. Les gens de moyens plus modestes appréciaient aussi les mêmes plaisirs qu’un séjour au bord de la mer pouvait apporter. Puis, les résidents mêmes, ceux qui restaient là pendant les mois plus froids et moins ensoleillés, souvent descendants des pirates qui ont vogué avec Jean Lafitte, connus localement comme les « Bleus » à cause de leur teint soi-disant plus foncé et parlant un français rocailleux et « gras » à cause de la prononciation gutturale des « r ». Tout ce monde, et bien plus, était certainement amoureux comme moi de cette île barrière entre le golfe et la Baie Baratarie.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3HmqJN9CGWvZGEVKzkBUdWq8GPbut83k-IxvBy8HNrqhOqOcvc5GhKsHnd9GEy7J41eSI2yPGHrvTT2RXcntcazCKcseBdAc7ZDr6Pjqhsd9OAeP0jOmIlmPLqqyzDfSL2PWZpA5Zd5LS/s1024/french-713x1024.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="713" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3HmqJN9CGWvZGEVKzkBUdWq8GPbut83k-IxvBy8HNrqhOqOcvc5GhKsHnd9GEy7J41eSI2yPGHrvTT2RXcntcazCKcseBdAc7ZDr6Pjqhsd9OAeP0jOmIlmPLqqyzDfSL2PWZpA5Zd5LS/s320/french-713x1024.jpg" /></a></div><div>Les plages de la Grande Île, immortalisées par « Le Réveil » de Kate Chopin et les photos de Fonville Winans, autrefois tellement étendues qu’un petit train transportait les vacanciers jusqu’au bord de l’eau, se sont rétrécies à tel point que les lames du golfe ne sont plus qu’à quelques pieds de la route par endroits. En plus du train, on conduisait des bus et des voitures jusqu’à la plage, la « playe » comme on dit chez nous; aujourd’hui ils ont cédé la place aux voiturettes de golf roulant parallèle aux vagues. Les maisonnettes surélevées qu’on appelle des « camps » comprenaient la majorité des bâtiments. C’est dans ces structures rustiques, souvent avec un mobilier rudimentaire, que les souvenirs d’enfance indélébiles se sont forgés : des parties de cartes interminables, des châteaux de sable, la pêche aux crabes, des coups de soleil apaisés à coups de Noxzema, la crème glacée faite maison, les tasses d’eau salée avalées par accident en nageant et les coups de tuyaux d’arrosage pour se laver du sel et du sable collés à la peau. Ce mince bout de monde au bout du monde demeure un lieu sacré dans la mémoire collective. <div><br /></div><div>Malgré la menace annuelle de destruction, la construction de palais dépassant de loin tout ce que les bourgeois néo-orléanais d’autrefois auraient pu imaginer comme maison secondaire qu’on appelle aussi sans ironie des camps continuent bon train. À chaque passage d’ouragan, l’avenir de la Grande-Île devient un peu moins sure, un peu plus précaire. Quelle est cette attraction fatale qui attire les visiteurs vers cette Atlantide en sursis? La Grande-Île, comme un phénix aquatique qui renaît de ses ressacs, vit de multiples réincarnations. Mais pour combien de temps encore?
</div></div>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-79334909446175251562020-11-30T21:03:00.001-06:002020-11-30T21:04:03.593-06:00Le Rougarou : L’homme sauvage des bayous. Publié dans Acadiana Profile, décembre 2020 - janvier 2021<p> Le
Rougarou : L’homme sauvage des bayous</p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4uL65mqE4aclVOiN_C4y1-4ScZMqS7J2fVe245dKjuRedeNQ5gVffv3wDB-t4jhVeXxnMY72gU3RQOYL99cfJdjAdGlSQ3Ix9UijAF112I9sjCDMXX5u1zRYYZ3IZ7opjJnyt_WM6thL1/" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img data-original-height="162" data-original-width="312" height="166" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4uL65mqE4aclVOiN_C4y1-4ScZMqS7J2fVe245dKjuRedeNQ5gVffv3wDB-t4jhVeXxnMY72gU3RQOYL99cfJdjAdGlSQ3Ix9UijAF112I9sjCDMXX5u1zRYYZ3IZ7opjJnyt_WM6thL1/w320-h166/image.png" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Rassemblement de rougaroux, Bayou Goulas</td></tr></tbody></table></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">La légende du loup-garou, membre du
panthéon des monstres cinématographiques comme la Momie, Dracula ou la créature
du Dr Frankenstein, se retrouve à travers de multiples époques et pays divers. On
connaît les éléments de base : la transformation d’humain en loup pendant
la pleine lune, la transmission de la malédiction par la morsure, la balle en
argent qui met fin à une vie maudite. Lon Cheney, Jr., qui a la distinction
d’avoir joué les quatre personnages mythiques, est plus connu pour le
personnage de Lawrence Talbot, cet homme malheureux qui cherchait en vain à épargner
ses proches du même sort tragique de lycanthrope. Bien avant de figurer sur le
grand écran, le loup-garou a connu une longue carrière dans les contes
folkloriques depuis des générations avec de nombreuses variations.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEvG3Cq66oEPPeuie-0LE6tgAgRQtZ5352LIaIzQFvF-_OCTC-D7mWxhz4GpTvSqhR1NwKmgWGTOFpTHl0uGgdp-LAxqsdNPLtUGKmm3j-rIQOIzZflSDan3ptDHLLl4zE3juQbSHy8YvT/" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="1136" data-original-width="852" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEvG3Cq66oEPPeuie-0LE6tgAgRQtZ5352LIaIzQFvF-_OCTC-D7mWxhz4GpTvSqhR1NwKmgWGTOFpTHl0uGgdp-LAxqsdNPLtUGKmm3j-rIQOIzZflSDan3ptDHLLl4zE3juQbSHy8YvT/" width="180" /></a></div><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Grandissant dans les bayous, j’ai
entendu une histoire un peu différente à propos du Rougarou. Est-ce la même
chose que le Loup-garou? J’en doute un peu. Venu d’Europe, le Loup-garou a
rencontré en Amérique du nord d’autres légendes de gens qui pouvaient se
transformer en animal. Les Navajos et les Ojibwas par exemple, deux peuples
autochtones éloignés géographiquement, ont aussi des légendes concernant la
transformation d’un homme en animal. Aux Antilles, le soucouyant, une vieille
dame pendant la journée, se débarrasse de sa peau fripée la nuit tombée et se
transforme en boule de feu, sa vraie forme, et suce le sang de ses victimes. Quand
j’étais petit, on me décrivait le Rougarou, selon quelqu’un qui l’avait vu bien
sûr, comme une sorte d’ogre qui pouvait changer de forme ou même se rendre
invisible. Il faisait plus de sept pieds de haut, mais avec une tête trop
petite pour le reste de son corps. Il vivait au fonds des bayous et adorait
manger des enfants canailles qui s’y perdaient. On dit qu’il était là depuis
toujours et donc personne ne connaît son véritable âge. En cela, il rejoint
beaucoup de légendes de créatures semblables dont la première fonction est de faire
peur aux enfants afin qu’ils se méfient des dangers qu’on puisse croiser à
l’extérieur de la maison. Dans un sens plus profond, le Rougarou met les gens en
garde contre les conséquences néfastes d’un mauvais choix. Dans cette veine, on
dit aussi qu’il chasse les Catholiques qui n’ont pas respecté le Carême. Une
façon de se protéger du Rougarou est de mettre des objets comme du riz ou
treize pièces d’argent par terre autour de son lit. Le Rougarou va passer la
nuit soit à compter les grains de riz un par un, soit à recommencer à compter quand
il arrive à douze pièces. Le Rougarou est peut-être le mal incarné, mais il
n’est pas bien <i>smatte</i>. <o:p></o:p></span><p></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> <br /></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Regardé de près, le Rougarou semble
être une combinaison des mêmes influences formant les cultures de l’Acadiana. Le
monde est un endroit dangereux où le malheur peut vite arriver n’importe quand,
surtout la nuit. La solidarité est essentielle à notre survie car les choses ne
sont pas toujours ce qu’elles semblent être. <o:p></o:p></span></p>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-73009624002695458492020-09-30T18:53:00.000-05:002020-09-30T18:53:03.798-05:00La Canne à sucre : une histoire aigre-douce. Publié dans Acadiana Profile oct.-nov. 2020<div class="separator"><br /><p class="MsoNormal" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; margin-top: 0in;"></p><p class="MsoNormal"></p><div class="separator" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="654" data-original-width="1024" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihIoISRpZSu8lsFmskWtnZ3pGYPGVe_kEgdd6gat9UcUgfAAO7C7vu1-Wbx1ZK66CRD0D4ZxITvlW5P_e6KLsqeVDePA5WjEzIQtgUpWpIw3Qwm0Hb70fjE7nexkrlzGuqEgVdyuC93UxK/s320/harvest.jpg" width="320" /></div><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;">La Canne à sucre :
une histoire aigre-douce<br /></span><p></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;">En Acadiana, l’automne apporte sa promesse de douceur
après la chaleur et l’humidité estivales si épaisses qu’on a l’impression de
plonger dans un sauna en franchissant le seuil de la porte. Enfin, le vent du
nord dessèche et balaie le ciel, laissant un fond bleu clair avec quelques
nuages ébouriffés. Avec la nouvelle inclinaison de la terre, la lumière arrive
à un nouvel angle et crée une « heure dorée » qui s’éternise. Les couleurs
et les sensations revigorantes s’accompagnent d’une odeur incomparable ailleurs
aux États-Unis. Quand c’est le temps de la roulaison, signalée par l’interminable
défilé de camions chargés </span><span style="font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 12pt;">de canne à sucre fraîchement coupée par d’énormes
engins, l’arôme du débris qui brûle dans les champs récoltés flotte dans l’air.
Bien que désagréable pour certains, c’est, de mon avis, la senteur même de la Louisiane.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;">La culture de la canne à sucre est tellement ancienne
que les premiers textes la décrivant sont écrits en sanskrit. Avant d’arriver
en Inde du nord, on la faisait pousser premièrement en deux endroits différents :
dans l’archipel de la Nouvelle-Guinée et dans la péninsule du sud-est asiatique
qu’on appelait autrefois l’Indochine. De là, elle s’est répandue à travers les
îles du Pacifique. On pense qu’elle a contribué à l’expansion des peuples austronésiens
à travers cette zone, jusqu’en Hawaï. Fait intéressant : la canne à sucre
appartient à la famille de l’herbe. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;">Arrivée chez nous en 1765 par les pères jésuites qui
la cultivaient pour leur propre </span><span style="font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 12pt;">consommation, la canne à sucre n’a pas pris une
place importante dans l’économie avant l’invention du processus de granulation
par Étienne de Boré. D’abord cultivateur de l’indigo, de Boré s’est ensuite
intéressé à la canne à sucre avec l’arrivée des planteurs fuyant la révolution
haïtienne. Ce sont ces planteurs-là qui ont importé le savoir-faire, et la
main-d’œuvre asservie, et qui ont développé le commerce de « l’or
blanc ». Sa production à Saint-Domingue rapportait tellement d’argent à la
France qu’elle était prête à lâcher de vastes territoires nord-américains afin
de garder ses îles caribéennes sucrières. Elle représentait à peu près la
moitié de la production mondiale, récoltée par des mains sans liberté. On ne
peut pas parler de l’histoire de la canne à sucre sans invoquer la cruauté de
l’esclavage. La douceur du sucre est mise en perspective par l’amer héritage de
la servitude forcée de millions d’Africains aux Amériques. Une souffrance sans pitié
subie par les Noirs au nom d’un délice en granulé blanc.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;">À présent, l’industrie du sucre, avec ses machines récolteuses
qui ont remplacé la </span><span style="font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 12pt;">machette depuis longtemps, rapporte entre deux et trois
milliards de dollars à l’économie chaque année. Sur 400,000 acres dans 22
paroisses, à peu près 13 </span><span style="font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 12pt;">millions de to</span><span style="font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 12pt;">nnes de sucre brut est produit dans onze
usines, employant quelques 17,000 personnes.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span style="font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 12pt;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 17.12px; mso-ansi-language: FR-CA;">Les champs de ca</span><span style="font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 12pt;">nne à sucre à perte de vue. L’odeur piquante de la fumée. La vapeur blanche des moulins à sucre le long de la route 90 s’ondulant dans un ciel bleu. Ce sont les éléments d’un tableau vivant de la Louisiane du sud en automne.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><br /></p></div><div class="separator"><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in; text-align: left;"><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><img border="0" data-original-height="1605" data-original-width="2048" height="254" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmNtai3-ScpJkhz9RsKuw19BORu0ugROptz7u7NP_a6Pzg2p0hEz0n6iaPxzkeyXdMGSLCV-UtJR9H3smQmkaFwrk2HZWkTF8QowZrQ-OsFFWZSZIwtZG0MDh0wv5NwsdfxQXnX3Mwn_5p/w323-h254/cane+truck.jpg" style="text-align: center;" width="323" /></p></div><div class="separator">
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0in; margin-top: 0in; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0in;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 107%; mso-ansi-language: FR-CA;"><o:p> </o:p></span></p>
<br /><p></p></div><br />Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-78464364900648645132020-08-01T08:31:00.005-05:002020-08-01T09:23:01.486-05:00Sauter le balai et la danse de l’argent. Publié en Acadiana Profile août-sept. 2020<p class="MsoNormalCxSpFirst"><span lang="" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Sauter
le balai et la danse de l’argent: Les traditions matrimoniales en Acadiana</span></p><p class="MsoNormalCxSpFirst"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaaG4nxXBZ-IoQi5eLtIP7k-plgqxq0ie7ahH3RcPEW3oo_LNQsm6AwTxf03vFx4JnfG5-Bj4q1x3-0Z8WsxxsVuHfERCuADLwsiwV5uHZPknUhEiDsGUmYmKGsi_oXJD_EzfPTTU37uXA/s480/jumping_the_broom.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="315" data-original-width="480" height="162" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaaG4nxXBZ-IoQi5eLtIP7k-plgqxq0ie7ahH3RcPEW3oo_LNQsm6AwTxf03vFx4JnfG5-Bj4q1x3-0Z8WsxxsVuHfERCuADLwsiwV5uHZPknUhEiDsGUmYmKGsi_oXJD_EzfPTTU37uXA/w246-h162/jumping_the_broom.jpg" width="246" /></a></div><p></p><span lang="" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Chaque
culture célèbre le mariage à sa façon et l’Acadiana ne fait pas exception. Nos
traditions matrimoniales témoignent d’un grand sens de cohésion communautaire. Par
exemple, on peut estimer la grandeur de la fête dans une unité de mesure un peu
hétéroclite : la pirogue. Pour un petit mariage intime avec seulement
quelques invités, on n’a besoin que d’une pirogue remplie de glace et de bière pour
étancher leur soif. Un mariage plus grand nécessite deux pirogues. Mais pour
les fastes qui font venir les marraines, les parrains, les cousins, les mémères
et les pépères et même des gens dont on n’est pas trop sûr des liens de parenté,
il faut trois grandes pirogues pleines de breuvage pour adulte. J’ai même
entendu dire que parfois les jeunes enfants prenaient quelques bouteilles à
l’insu des adultes, mais ce sont des rumeurs dont je n’ai aucune connaissance
directe.</span> <div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimB9a8-tKoisvyq-aO-PF99JU8OKwDEolF3s2uaLUNpRqFN0Y-uxURD4bFxpnLPEa19S-YKkiJKSBINNCdiZXmB24crxyFT66XJEnqa71rZyfzZ22npR9e9A3jvAGvRRpnUVN-nfhPaQbg/s960/%25C2%25A9Philip+Gould+Wedding+Dance+Cajun+Club+Kaplansm1978.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><font color="#000000"><img border="0" data-original-height="743" data-original-width="960" height="198" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimB9a8-tKoisvyq-aO-PF99JU8OKwDEolF3s2uaLUNpRqFN0Y-uxURD4bFxpnLPEa19S-YKkiJKSBINNCdiZXmB24crxyFT66XJEnqa71rZyfzZ22npR9e9A3jvAGvRRpnUVN-nfhPaQbg/w256-h198/%25C2%25A9Philip+Gould+Wedding+Dance+Cajun+Club+Kaplansm1978.jpg" title="(c) Philip Gould. Cajun Wedding Dance. Kaplan" width="256" /></font></a></div><p></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="text-align: left;"><span lang="" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Sauter
le balai, une tradition normalement associée avec la communauté afro-américaine,
est aussi connue parmi la population cadienne, mais à un moindre degré. Du temps
de l’esclavage, les propriétaires ne reconnaissaient pas le mariage parmi les
gens asservis. Entre eux, malgré l’interdiction, les unions de couples étaient
reconnues par une cérémonie qui consistait à marcher ou à sauter par-dessus un
balai. Après la Guerre de Sécession, le mariage entre Noirs était reconnu et la
tradition est tombée en désuétude. Ce n’était qu’avec la célèbre série
télévisée « Racines » que la pratique est revenue à la mode. Le balai
joue un autre rôle dans les mariages en Louisiane de sud. Si un frère ou une
sœur aîné-e n’est pas encore marié-e lors du mariage de son cadet, il ou elle
doit danser avec un balai, souvent pieds-nus de préférence.</span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle"><span lang="" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Le
charivari est sans doute une tradition dont on parle beaucoup mais qu’on ne
fait plus. Autrefois, quand la mortalité des femmes en couche était plus élevée
et l’espérance de vie en général était plus faible, le veuvage était commun. Le
remariage était souvent le moment où toute la communauté jugeait si c’était
approprié ou pas. Si elle trouvait qu’il y avait un trop grand écart d’âge
entre les mariés ou si c’était le deuxième mariage aux deux, tout le voisinage
arrivait chez les nouveaux mariés en faisant un vacarme pas possible autour de
la maison jusqu’à ce qu’on soit invité à boire du café et à manger du gâteau. Comme
on peut imaginer, la soirée ne se terminait pas toujours bien. Petit à petit,
la pratique s’est perdue.</span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle"><span lang="" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Enfin,
la tradition la plus emblématique est la danse de l’argent. Les invités, avant de
danser avec la mariée, doivent épingler des billets de banque à son voile. L’image
d’une jeune femme avec des centaines de piastres sur elle est aussi iconique que
la mousse espagnole et les alligators. Dans un esprit égalitaire, on peut aussi
voir de nos jours le smoking du marié se couvrir d’images de Thomas Jefferson
et de Benjamin Franklin. Un mariage en Acadiana réunit plus qu’un couple. Il resserre
les liens qui nous unissent tous.</span></p></div>Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-74115381629144566472020-06-01T06:32:00.000-05:002020-06-01T06:34:49.514-05:00La Sainte-Trinité de la cuisine : L’oignon, le piment doux et le céleri dans nos assiettes. Publié dans Acadiana Profile juin-juillet 2020<br />
<div class="MsoNormalCxSpFirst">
<br /></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwOetjQ4DrjZQEyH-Corv5ppRXjSj7CNBwTZOmToX9ZCNIHMS25ErBGzmxVTzEeMAHj9fu9JRPJ3SwM0e4uh5gUsXNyV5Z2sLOXot_A3z5AzwLs7hYjKIOaZHFLWHEFp55O9KcAIKcAjTW/s1600/holy_trinity_HRoe_2012.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1200" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwOetjQ4DrjZQEyH-Corv5ppRXjSj7CNBwTZOmToX9ZCNIHMS25ErBGzmxVTzEeMAHj9fu9JRPJ3SwM0e4uh5gUsXNyV5Z2sLOXot_A3z5AzwLs7hYjKIOaZHFLWHEFp55O9KcAIKcAjTW/s320/holy_trinity_HRoe_2012.jpg" width="320" /></a></div>
<span lang="FR-CA" style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;">Popularisé
par Paul Prudhomme, le terme « Sainte-Trinité » est rentré dans le
lexique culinaire pour désigner les trois ingrédients qui constituent la base
de la cuisine cadienne et créole. L’oignon, le piment doux (ou le poivron comme
les Français l’appellent), et le céleri sont obligatoires dans nos foyers du
sud de la Louisiane. La plupart des plats dans nos livres de cuisine exhortent
les cuistots-apprentis de commencer par le découpage de ces trois ingrédients
et de les faire mijoter avant d’ajouter de la viande ou des fruits de mer selon
les recettes. Malgré notre familiarité avec eux, les gens ne se posent pas de
questions d’habitude sur les origines de ces composants essentiels. Leur
combinaison est peut-être une variation du mirepoix, un mélange semblable dans
la cuisine classique française, avec des carottes à la place des piments doux. S’ils
ont l’air d’avoir toujours été dans nos assiettes, c’est parce qu’ils sont dans
nos jardins et au fond d’une marmite depuis des milliers d’années. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<br /></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<span lang="FR-CA" style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;">L’oignon
est tellement ancien et répandu qu’on ne sait pas exactement d’où il vient. Puisqu’on
le rencontre dans l’Orient comme à l’Occident, on suppose que l’oignon sauvage,
à partir duquel on a cultivé les espèces qu’on a aujourd’hui, venait de quelque
part en Asie centrale. Sous les cendres du Mont Vésuve à Pompéi, on trouve des
traces de jardin où il poussait. Charlemagne conseillait sa cultivation.
C’était un aliment si indispensable que les premiers colons européens l’amenaient
avec eux aux Amériques. Ils étaient pourtant surpris de voir que l’oignon
n’était pas inconnu aux premières nations. On lui attribue plusieurs qualités,
allant de l’aphrodisiaque jusqu’au soulagement des piqûres d’insectes. Malgré
son apport nutritif faible, sa plus grande contribution, c’est le goût.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<br /></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<span lang="FR-CA" style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;">Si
les Européens n’ont pas introduit l’oignon au Nouveau Monde, ils ont ramené
avec eux le piment. Dès son retour de son premier voyage transatlantique,
Christophe Colomb a rapporté ce fruit épicé en Europe. Comme la tomate, c’est botaniquement
un fruit et non pas un légume. Néanmoins, ce n’était pas avant les années 1920 qu’on
a découvert comment enlever la capsaïcine qui donne le goût piquant pour
développer le piment doux. Sur l’échelle de Scoville, c’est le moins fort, aux
antipodes de ses cousins la cayenne et le habanero. Sa forme de cloche lui
donne son nom en anglais.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<br /></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<span lang="FR-CA" style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;">Avec
ses airs de mauvaise herbe, le céleri est peut-être le moins apprécié à cause peut-être
de son goût acide, de son habitude de pousser à l’état sauvage dans des zones
marécageuses et de sa fausse réputation d’être tellement faible en calorie que
le fait de le mâcher en brûle plus qu’il n’en fournit. Il est riche en nitrate
qui facilite la digestion et la circulation du sang. Il était utilisé comme
plante médicinale antidouleur. Il est cultivé et consommé depuis des
millénaires, recommandé par Charlemagne aussi. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<br /></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<span lang="FR-CA" style="font-family: "times new roman" , serif; font-size: 12.0pt; line-height: 107%;">Avant
d’apprendre à faire un roux, on commence le véritable apprentissage de notre
cuisine en découpant la « Sainte-Trinité ». L’arôme dégagée par sa
cuisson est divine.<o:p></o:p></span></div>
<br />Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-30598997551599619452020-03-30T10:05:00.002-05:002020-03-30T10:05:53.632-05:00Le Mississipi français : La Louisiane est née sur la côte du golfe: Publié dans Acadiana Profile Avril-Mai 2020<br />
<div class="MsoNormalCxSpFirst">
<span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Le
Mississipi français : La Louisiane est née sur la côte du golfe<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgkTePh4-eCoAkaadrIC-f9mEDeqJEKTuWa4yMQEOU89_VNnfXLksaqXTP5o9mUIHsnRh-cWuF_G18-YoiJ-sgXLbK5I-7eMsQxnivVm3ZoTvcvBLVzpQO7DRatHli5JbneyGrtlUEsTKfG/s1600/5.-CULTURE_French.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="533" data-original-width="800" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgkTePh4-eCoAkaadrIC-f9mEDeqJEKTuWa4yMQEOU89_VNnfXLksaqXTP5o9mUIHsnRh-cWuF_G18-YoiJ-sgXLbK5I-7eMsQxnivVm3ZoTvcvBLVzpQO7DRatHli5JbneyGrtlUEsTKfG/s400/5.-CULTURE_French.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Quand
Pierre Le Moyne d’Iberville a commencé à explorer la colonie française de la
Louisiane au début janvier 1699, l’endroit exacte n’était pas dans ce qui est
aujourd’hui l’état de Louisiane, mais dans le Mississipi. Le Fort Maurepas, à
Ocean Springs près de Biloxi, était le premier avant-poste permanent de la
colonie. Il était établi pour empêcher l’avancement des Espagnols qui étaient
retournés s’établir à Pensacola l’année précédente. Iberville avait aussi jeté
l’ancre à l’Île du Dauphin, aujourd’hui dans l’Alabama, nommée pour l’arrière-petit-fils
et successeur de Louis XIV, et non pas pour le mammifère marin du même nom. Il
l’a appelé aussi l’Île du Massacre à cause du grand nombre d’ossement parsemé
un peu partout, ce qui était probablement les débris d’un tertre d’enterrement indien
détruit par un ouragan. De cette base, il a pu enfin trouver début mars ce que
lui et ses hommes sont partis chercher : l’embouchure d’une rivière qu’il
a baptisé le Fleuve Saint-Louis. Fort Louis de la Louisiane, aujourd’hui la Vieille
Mobile, fondé par Iberville peu de temps après, était un entrepôt majeur pour
le commerce entre Saint-Domingue, le Mexique, le Cuba et la France. En 1720,
Biloxi est déclaré la capitale de la Louisiane française. Sur ces faits, on
peut baser l’argument que la côte du golfe, de la Mobile jusqu’à la
Nouvelle-Orléans, est le berceau de la Louisiane. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<br /></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">En
1763, avec le Traité de Paris qui met fin à la Guerre de Sept Ans, le
territoire de la Louisiane est divisé entre l’Espagne et la Grande Bretagne. La
Floride occidentale est cédée aux Anglais, jusqu’à ce qu’elle revienne sous contrôle
espagnol à la Guerre d’Indépendance américaine. Cette zone était disputée entre
les grandes puissances politiques du monde jusqu’à ce que la République de la
Floride occidentale soit déclarée en 1810. Elle ne dure que quelques mois avant
que les Américains ne la saisissent et l’intègrent dans le nouvel état de
Louisiane en 1812. Néanmoins, cette partie qu’on appelle aujourd’hui les
paroisses floridiennes, n’est officiellement transférée de l’Espagne aux
États-Unis qu’en 1821.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<br /></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Avec
plus de vingt parades sur la côte du Mississippi et presque 70 dans l’Alabama, les
célébrations du carnaval font preuve d’un héritage ancré dans une tradition
ancienne. La Mobile ne manque jamais d’occasion de rappeler l’ancienneté de son
Mardi Gras à cellui de la Nouvelle-Orléans avec la première fête dès 1703. Quand
on regarde de près, les similarités entre nos régions sont frappantes. Chaque
été, la côte attire des centaines de Louisianais en vacances qui font le lézard
sur les plages de sable blanc entre Biloxi et Pensacola. De nos jours, on peut même
trouver des créolophones et des francophones encore. Le meilleur gombo que j’aie
jamais mangé à l’extérieur de la Louisiane était dans un petit restaurant littéralement
sur le golfe à Biloxi. Malheureusement, Katrina l’a emporté. À dire la vérité, c’était
le seul gombo que j’aie jamais osé manger à l’extérieur de la Louisiane, mais
il avait le goût de chez nous. Mais, étant donné toutes ces connections, l’avais-je
vraiment quittée?<o:p></o:p></span></div>
<br />Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-51071110552946433592020-03-30T09:59:00.000-05:002020-03-30T09:59:55.392-05:00Plus ça change: Ashlee et Louis Michot Acadiana Profile Avril-Mai 2020<br />
<div class="MsoNormalCxSpFirst">
Ashlee et Louis Michot<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<br /></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYU6q5gKb0wgqaC8sQ7HASdEXsWIeS7Y7FlmtwNKLI9yRQBvrGdvtnDkLfbjfEM06K-nDaCHs0uwTRMp_5V-GpnrHaprusqeELToCcLJuZiBoNhJnd1E3qMRzEm9wnoQYn5zJSFXNQiIgL/s1600/Ashlee+Louis.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="533" data-original-width="800" height="212" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYU6q5gKb0wgqaC8sQ7HASdEXsWIeS7Y7FlmtwNKLI9yRQBvrGdvtnDkLfbjfEM06K-nDaCHs0uwTRMp_5V-GpnrHaprusqeELToCcLJuZiBoNhJnd1E3qMRzEm9wnoQYn5zJSFXNQiIgL/s320/Ashlee+Louis.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Crédit Romero & Romero</td></tr>
</tbody></table>
<span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">L'histoire
des contributions individuelles aux différentes cultures françaises du sud de
la Louisiane apparaît dans de nombreux documentaires, articles et livres, mais
nous entendons rarement parler du rôle des couples, ce qui me paraît étrange
étant donné l'importance de la famille. Il y avait bien sûr Cléoma Breaux et
Joe Falcon; plus récemment, il y a Ann et Marc Savoy. Alors que nous explorons
l'évolution de la culture traditionnelle cadienne au 21e siècle et la façon
dont une équipe de mari et femme peut avoir un impact à la fois
individuellement et en couple, nous devons nous tourner vers l'approche multidisciplinaire
d'Ashlee et Louis Michot pour voir où elle se trouve. D'une part, nous avons
Louis qui, avec son frère André, a cofondé les Lost Bayou Ramblers, lauréats
d'un Grammy; de l'autre, Ashlee - professeur de français, artiste multimédia et
poète - qui a récemment édité et contribué à la première collection d’écrivaines
de la Louisiane en langue française, « Ô Malheureuse! » Les autres projets de
Louis comprennent le film « On Va Continuer », Michot Melody Makers, des bandes
originales de films et des collaborations avec des artistes décidément
non-cadiens comme Spider Stacey des Pogues et Gordon Gano des Violent Femme.
Ensemble, ils forment, avec Corey Ledet, Soul Créole, un groupe de jam genre
fusion cadien-Zydeco qui chante en anglais et en français. Leur plus grande
création est celle d'une famille avec trois jeunes fils vivant dans une maison
traditionnelle de bousillage sur La Prairie des Femmes dans la paroisse de
Saint Landry. En plus de s'occuper de sa famille, Ashlee documente dans des
cahiers décorés à la main les mots et expressions français cajun entendus dans
l'émission de radio de KVPI, "La Tasse de Café". Vous pouvez
retrouver une grande partie de son travail sur ses différents comptes
Instagram. Compte tenu du chemin qu'ils ont suivi, il est tout à fait normal
que ce soit la langue française qui les ait réunis en premier. Ils se sont
rencontrés aux Festivals Acadiens et Créoles en septembre 2003 sous une tente
où le CODOFIL distribuait des épinglettes qui disaient « Oui, je parle ». Selon
Ashlee, ils se sont en fait remarqués plusieurs fois au cours du week-end du
festival, mais ne se sont jamais parlé. Sous cette tente, ils se sont présentés
en français. Ils sont ensuite allés danser à Lil Nate où quelqu'un lui a
demandé depuis combien de temps ils dansaient ensemble, ce à quoi elle a
répondu: « Oh, environ 15 minutes! » Peu de temps après, il l'a
emmenée rendre visite à Ethel Mae Bourque qui a chanté pour eux ses « nouvelles
vieilles » chansons: quelques ballades traditionnelles, mais aussi des récits
contemporains d'expérience personnelle, comme le trouble que l'ouragan Andrew
lui a causé, chanté dans ce style. Seize ans plus tard, ils sont ensemble
depuis ce jour. À bien des égards, ils ont fait la même chose avec leur art en
prenant du contenu à jour et en le mettant sous de vieilles formes filtrées par
les nouvelles technologies. La meilleure façon de préserver une culture n'est
pas de la mettre dans une boîte comme si c'était des figues ou des poires, mais
de la faire avancer avec les outils du 21e siècle. Qui sait? Les générations
futures pourraient un jour être nostalgiques des médias sociaux cadiens
d'autrefois.<o:p></o:p></span></div>
<br />Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2988902912956019393.post-11030096695104014472020-02-01T11:57:00.002-06:002020-02-01T12:02:14.770-06:00Le Campus Saint-Luc: Publié dans Acadiana Profile fév.-mars 2020<br />
<div class="MsoNormalCxSpFirst">
<span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Le
Campus Saint-Luc : Un centre d’immersion et campus culturel à Arnaudville<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<br /></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhar-SYsXbDyFVseyiN1vt06mGLh7-KsupIBOFkyf54rTajtjuXlY-K6iZcxlG09bdaXk4k4-Rrj6FJfoif3MNj-9dIP8d2M0aeH7A3NiZndpORxB4do1wRNQaGqBxj31YKrmZY9mL8iWnZ/s1600/5.-CULTURE_French-742x1024.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="742" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhar-SYsXbDyFVseyiN1vt06mGLh7-KsupIBOFkyf54rTajtjuXlY-K6iZcxlG09bdaXk4k4-Rrj6FJfoif3MNj-9dIP8d2M0aeH7A3NiZndpORxB4do1wRNQaGqBxj31YKrmZY9mL8iWnZ/s200/5.-CULTURE_French-742x1024.jpg" width="144" /></a><span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">Au
bout de la péninsule canadienne de la Nouvelle-Écosse, à plus de deux mille
miles de la Louisiane, se trouve un petit village à côté de la baie
Sainte-Marie qui s’appelle la Pointe-de-l’Église. Avec un peu plus de mille
habitants, on sera surpris d’apprendre qu’il y siège une université francophone.
Ce qui serait encore plus étonnant pour les non-initiés, c’est que l’Université
Sainte-Anne, avec ses programmes d’immersion française, compte parmi ses
anciens étudiants des centaines de Louisianais. Depuis une trentaine d’années,
des dizaines de jeunes et moins jeunes de notre état font le long périple chaque
été vers la terre ancestrale des Acadiens afin de se réapproprier la langue de
nos aïeux. Le voyage n’est pas facile et peut coûter cher, sans compter les
frais d’inscription. Depuis des années, on se dit que s’il y a une telle
demande, s’il y a tant de gens qui sont prêts à faire le sacrifice et dédier
six semaines de leur vie, souvent en prenant leurs journées de vacances pour
s’absenter de leurs obligations professionnelles et personnelles, il doit y
avoir un marché énorme pour les Louisianais moins avantagés financièrement,
mais autant motivés à apprendre le français. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmpvy17ljjdJBN2IdM27rI8IbJLI912Qd_Y-c4R4-yoY-Osa5UZ3DDEEIevz3P7L-g1C0g77NBKy8h8Tb49Fz96y8HrCHu2sCKXbclUcc_Jjuhp5RYFxJ7D9vAxnIhMiVaYGl-yIsiIEsf/s1600/imagesGeorgeMarks__161206_1476_RMay__4.37434.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="311" data-original-width="312" height="198" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmpvy17ljjdJBN2IdM27rI8IbJLI912Qd_Y-c4R4-yoY-Osa5UZ3DDEEIevz3P7L-g1C0g77NBKy8h8Tb49Fz96y8HrCHu2sCKXbclUcc_Jjuhp5RYFxJ7D9vAxnIhMiVaYGl-yIsiIEsf/s200/imagesGeorgeMarks__161206_1476_RMay__4.37434.jpg" width="200" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">George Marks</td></tr>
</tbody></table>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;">C’est
l’essentiel d’une conversation que j’ai eue avec George Marks, artiste et
activiste à Arnaudville, presque dix ans passés. Je lui ai dit le type de
bâtisse qu’il faudrait : une cuisine, une salle à manger, des salles de
classes, une chambre commune et des chambres à coucher. Le tout dans un
environnement francophone où les étudiants pourraient pratiquer leur français
en public. Avec son énergie habituelle, George m’a dit de monter avec lui dans
son char. « Je vais te montrer quelque chose, » m’a-t-il dit. Deux
minutes plus tard, on descendait devant un hôpital désaffecté situé au milieu
d’un grand terrain. Il ouvre la porte et on entre. Dedans, on trouve tout ce
dont une école d’immersion pour adultes aurait besoin. Il n’y avait qu’un
problème, mais il était de taille. La bâtisse n’appartenait pas à une, mais
deux paroisses : Saint-Martin et Saint-Landry. La politique étant ce
qu’elle est en Louisiane, il a fallu la patience d’un saint pour qu’on arrive,
dix ans plus tard, à la vente de l’ancien hôpital Saint Luke à une organisation
à but non-lucratif, le Centre d’immersion et campus culturel Saint-Luc, présidé
par l’infatigable Mavis Frugé. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<br /></div>
<div class="MsoNormalCxSpMiddle">
<br />
<span lang="FR-CA" style="mso-ansi-language: FR-CA;"><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9xJi45PVDK0U_CZk1ftS8ByMfuyM07woIC0Ogwgcywtrf9EPGjaaVYYj54GZ7w8cADQILn7O3E2QU8H1AApJaoFjuQjWEnrmSfyM85wj-cFLq7h4ljknA07sGqvk4yK1YV72-1KEMNjet/s1600/About-Mavis__element48.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="238" data-original-width="300" height="158" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9xJi45PVDK0U_CZk1ftS8ByMfuyM07woIC0Ogwgcywtrf9EPGjaaVYYj54GZ7w8cADQILn7O3E2QU8H1AApJaoFjuQjWEnrmSfyM85wj-cFLq7h4ljknA07sGqvk4yK1YV72-1KEMNjet/s200/About-Mavis__element48.jpg" width="200" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Mavis Frugé</td></tr>
</tbody></table>
</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span lang="FR-CA">Saint
Luc est le saint patron des médecins et des guérisseurs, mais aussi des
sculpteurs et des peintres. Son symbole est le taureau pour représenter le
sacrifice. Ce n’est que justice poétique qu’avec l’aide d’un groupe d’artistes un
ancien hôpital devienne, après une décennie de persévérance, un centre culturel
et linguistique accueillant celles et ceux qui souhaitent remédier les maux
perpétués sur les générations précédentes de Louisianais privés de leur langue
d’héritage. Des étudiants d’ailleurs vont se joindre à eux, comme c’est déjà le
cas avec le programme Sur Les Deux Bayous, infusant de l’argent à l’économie
locale et créant une communauté francophone centrée à la jonction des bayous
Fuselier et Tèche. </span></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<span lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgiMYeuOMlmD_lmELHIV8-pOJiHLc9XYuP73AaD6DxxvZbToHty76l7sAMeSOL2WB0uazo5QIH6T4aEQD-xE0RUk8wBfmjgYGuPH8VwFpwKUsJ1kHJqAhO0cH3pIbrw6fdii8oDg98DTZCs/s1600/St.-Luc-780x405.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="405" data-original-width="780" height="328" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgiMYeuOMlmD_lmELHIV8-pOJiHLc9XYuP73AaD6DxxvZbToHty76l7sAMeSOL2WB0uazo5QIH6T4aEQD-xE0RUk8wBfmjgYGuPH8VwFpwKUsJ1kHJqAhO0cH3pIbrw6fdii8oDg98DTZCs/s640/St.-Luc-780x405.jpg" width="640" /></a></div>
<br />Bougre du Bayouhttp://www.blogger.com/profile/18324155140334678477noreply@blogger.com0