dimanche 31 juillet 2022

Élire domicile en Acadiana : Ils sont venus de loin pour être proches de nous. Publié en Acadiana Profile août-sept 2022

Élire domicile en Acadiana : Ils sont venus de loin pour être proches de nous

Les vagues d’immigration qui ont contribué à notre culture en Louisiane du sud n’ont pas cessé avec la fin du Grand Dérangement ou avec le dernier bateau à transporter les Africains asservis. Plus récemment, on cite l’arrivée des réfugiés vietnamiens ou des hispanophones de l’Amérique centrale pour leur apport de nouveaux ingrédients à notre gombo sociétal. C’est certainement l’attrait de participer à notre joie de vivre qui attire les nouveaux résidents, outre les raisons économiques et politiques, pour embarquer sur une nouvelle aventure. Voici trois exemples parmi plusieurs des gens qui ont élu domicile en Acadiana pour notre plus grand bonheur.


Jim Phillips et Christy Leichty vivent en Acadiana depuis 2006. Auparavant, ils avaient une école dans la région de la baie de San Francisco. Déjà amoureux de la culture de la Louisiane du sud grâce à une scène musicale animée là-bas et plusieurs séjours chez nous, ils ont décidé de venir vivre cette aventure—c’est leur mot—dès qu’ils ont réglé leurs affaires en Californie. Le pouvoir d’achat étant supérieur en Louisiane, ils ont pu acheter un grand terrain près de Sunset où ils ont créé un espace pour la communauté créative. Artistes et éducateurs tous les deux, ils ont largement contribué à l’épanouissement de la musique et du théâtre. Ils ont vu une occasion non seulement de développer les arts, mais aussi d’améliorer le taux d’illettrisme.


Ravi Daggula est venu étudier à l’Université de Louisiane à Lafayette il y a plus de vingt ans. Quand on lui demande ce qui l’a motivé à déménager de son Inde natale, il dit en toute simplicité. « Je suis venu parce qu’on m’a offert une bourse. » Ce retour sur investissement a déjà payé des dividendes fructueux car il est aujourd’hui au centre d’une revitalisation économique dans l’immobilier. Avec ses partenaires, il fait revivre les maisons historiques comme la Maison Mouton ou la Nickerson House, ainsi que d’autres lieux associés avec le tourisme et l’hospitalité.


L’offre d’enseigner le français avec le CODOFIL a poussé Peggy Somers à sauter dans son char et de conduire jusqu’à Lafayette depuis le Nouveau-Brunswick en 1999. Ayant passé les échelons d’enseignante à conseillère, elle est aujourd’hui la directrice exécutive de cette agence d’état qui l’a premièrement recrutée. Au passage, elle a changé son patronyme à Feehan. Si ce nom vous est familier, c’est parce que son mari est le directeur du Festival International de Louisiane, Scott Feehan. Quand on lui demande ce qui l’a attiré le plus, elle fait écho d’une remarque qu’on entend souvent quand on compare l’Acadie du Nord avec l’Acadie du Sud : « Quand je vais au magasin, je vois du monde qui ressemblent à mes cousins et mes voisins chez moi à Kedgwick ». Malgré plus de 260 ans de séparation, les liens entre les deux Acadies demeurent forts.


On peut lamenter le départ des jeunes vers d’autres horizons, mais tant que l’Acadiana fait rêver, il va continuer à attirer les rêveurs qui veulent faire de contributions positives pour une vie meilleure.