mardi 29 novembre 2022

La Grègue est chaude : le café est servi en Acadiana. Publié dans Acadiana Profile Dec 22 - Jan 23

 La Grègue est chaude : le café est servi en Acadiana.

Avec la prolifération de cafés sur chaque coin de rue, les jeunes auraient du mal à croire qu’à une époque le café aux États-Unis avait une très mauvaise réputation. Il était pratiquement imbuvable. N’importe où on commandait une tasse de café, on se retrouvait en général devant une tasse contentait un liquide brunâtre qui laissait voir le fond. Si on voulait un café et on n’était pas chez soi, il fallait tenter ses chances dans un restaurant, un bar ou peut-être une station-service. Les amateurs d’un bon café, touristes venant de l’Europe ou de l’Amérique latine par exemple, avaient même un nom pour cette faible décoction qu’ils prononçaient avec dédain, « le café américain ». Les Français, avec leur franc-parler habituel, l’appelait du « jus de chaussettes ». C’était le cas partout dans le pays; partout sauf dans le sud de la Louisiane où la longue tradition d’un bon café révèle nos origines française et latine.

 

Quand une chaîne de café avec une sirène comme mascotte a lancé un café robuste sur le marché national, propulsant la construction de cafés en quantité industrielle, une blague circulait en Acadiana. C’est l’histoire de Boudreaux qui a essayé ce café de l’état de Washington pour la première fois. Il a avalé une gorgée et s’est demandé pourquoi le monde faisait tout ce potin. Même si c’était bien meilleur de ce qu’on trouvait ailleurs, ce n’était en rien comparable au café qu’on faisait dans l’objet indispensable dans une cuisine cadienne ou créole : la grègue. Largement un objet de collection nostalgique aujourd’hui, remplacée en grande partie par Mr. Coffee ou Keurig, la grègue était au centre de la vie familiale. On dit que le nom « grègue » vient de la forme qui rappelle les robes style empire, inspirées par le néo-classicisme grecque, avec la taille haute et serrée affectionnée notamment par Joséphine de Beauharnais. La grègue tient sa place d’honneur dans la panoplie culinaire louisianaise au même titre que la chaudière noire ou la cuillère en bois. Bien avant les cafés modernes, les Louisianais se rassemblaient autour de la table de cuisine ou sur la galerie avec une bonne tasse de café noir et fort pour faire « la veillée ».

 

Que ce soient des chaînes nationales ou des torréfacteurs locaux, il est aisé de trouver du café préparé à son goût. Selon l’écrivain Michael Pollen, le café était responsable pour la plupart des progrès scientifiques et sociaux pendant le Siècle des Lumières. La caféine a stimulé les neurones des penseurs comme Voltaire et Diderot qui se réunissaient au Café Procope pour discuter les idées qui allaient changer le monde. Quand je suis en train de travailler dans mon café préféré et, comme la plupart des autres clients, je me trouve derrière l’écran de mon ordi avec mes écouteurs enfoncés dans mes oreilles, je me demande souvent ce qu’ils auraient pensé des gens qui ne se parlaient pas en lieu public. Peut-être qu’ils auraient pensé qu’au moins, le café est toujours aussi bon.

mardi 27 septembre 2022

Les Restaurants de mon cœur : Une affaire de famille. Publié dans Acadiana Profile, oct/nov 2022

 Les Restaurants de mon cœur : Une affaire de famille

Le confort qui vient avec le souvenir des bonnes odeurs et saveurs qui émanaient des cuisines de notre enfance est souvent la source d’un bonheur profond et d’une inspiration créatrice. Le romancier français Marcel Proust a mis en marche son œuvre magistrale, À la recherche du temps perdu, rien qu’avec l’évocation d’une simple pâtisserie, une madeleine. Notre relation avec la nourriture est à la fois immédiate et ancestrale, transcendant le temps et les générations. Apprendre à cuisiner auprès de sa mère et de sa grand-mère est parfois le début d’une carrière culinaire, comme dans le cas du plus célèbre chef cadien, Paul Prudhomme qui a appris à manier une cuillère en bois de sa mère, Hazel.

 

Dans mon village natif de Canal Yankee, il n’existait que des restaurants locaux, pas de chaînes nationales bien sûr. Ils étaient néanmoins d’une qualité exceptionnelle. Je me souviens en particulier de deux d’entre eux dont mes amis d’enfance et moi parlons encore. Le premier se situait sur la rive gauche du Bayou Lafourche dans un lieu-dit appelé la Pointe à saucisses, ou tout simplement la Pointe. Ti-Ya’s servait des po-boys de rosbif qui ont atteint un statut mythique. Le pain divin venant de la boulangerie légendaire Dufrene, juste de l’autre côté du pont, ne pouvait qu’à peine contenir la sauce au jus qui dégoulinait de tout bord. On passait autant de temps à se lécher les doigts afin de ne pas en perdre une goutte qu’à croquer à belles dents le pain croustillant surchargé de viande, de laitue et de tomate. Je plains le monde qui n'a pas connu un tel délice.

 

L’autre restaurant était tenu par des cousins et ma famille y allait religieusement chaque dimanche après la messe. La Nouvelle-Orléans peut avoir Galatoire’s, Paris le Fouquet’s et New York Tavern on the Green. À Canal Yankee, Randolph’s Restaurant était une institution. Ce n’était qu’en arrivant à l’ouest de l’Atchafalaya que j’ai entendu la phrase, « un temps de gombo ». Toute l’année, on y servait du gombo sublime. Dans la cuisine, la mère du propriétaire, Mme Freddia, une dame cadienne du genre qu’on ne reverra plus, régnait en maîtresse des lieux. Quant au propriétaire éponyme, M. Randolph était un homme jovial, travailleur et plutôt farceur. Avec son tablier blanc et une serviette drapée sur son épaule, il passait dans la salle saluer ses clients avec un rire infectieux et une bonne blague avant de regagner les cuisines non-climatisées. Même si la bâtisse a disparu depuis longtemps, la tradition continue avec son fils Randy qui est instructeur à l’Institut Culinaire John Folse à Thibodaux.

 

Si on énumère ses restaurants locaux préférés, la liste sera probablement composée presque exclusivement d’établissements gérés par des membres d’une même famille depuis des générations. Ils ont sans doute appris le métier au coude d’une aînée, le même savoir-faire qu’ils vont transmettre à leurs descendants, qu’ils soient restaurateurs ou pas. On peut faire une école de cuisine, mais la meilleure école est sans doute celle où l’amour familial est l’ingrédient principal. 

dimanche 31 juillet 2022

Élire domicile en Acadiana : Ils sont venus de loin pour être proches de nous. Publié en Acadiana Profile août-sept 2022

Élire domicile en Acadiana : Ils sont venus de loin pour être proches de nous

Les vagues d’immigration qui ont contribué à notre culture en Louisiane du sud n’ont pas cessé avec la fin du Grand Dérangement ou avec le dernier bateau à transporter les Africains asservis. Plus récemment, on cite l’arrivée des réfugiés vietnamiens ou des hispanophones de l’Amérique centrale pour leur apport de nouveaux ingrédients à notre gombo sociétal. C’est certainement l’attrait de participer à notre joie de vivre qui attire les nouveaux résidents, outre les raisons économiques et politiques, pour embarquer sur une nouvelle aventure. Voici trois exemples parmi plusieurs des gens qui ont élu domicile en Acadiana pour notre plus grand bonheur.


Jim Phillips et Christy Leichty vivent en Acadiana depuis 2006. Auparavant, ils avaient une école dans la région de la baie de San Francisco. Déjà amoureux de la culture de la Louisiane du sud grâce à une scène musicale animée là-bas et plusieurs séjours chez nous, ils ont décidé de venir vivre cette aventure—c’est leur mot—dès qu’ils ont réglé leurs affaires en Californie. Le pouvoir d’achat étant supérieur en Louisiane, ils ont pu acheter un grand terrain près de Sunset où ils ont créé un espace pour la communauté créative. Artistes et éducateurs tous les deux, ils ont largement contribué à l’épanouissement de la musique et du théâtre. Ils ont vu une occasion non seulement de développer les arts, mais aussi d’améliorer le taux d’illettrisme.


Ravi Daggula est venu étudier à l’Université de Louisiane à Lafayette il y a plus de vingt ans. Quand on lui demande ce qui l’a motivé à déménager de son Inde natale, il dit en toute simplicité. « Je suis venu parce qu’on m’a offert une bourse. » Ce retour sur investissement a déjà payé des dividendes fructueux car il est aujourd’hui au centre d’une revitalisation économique dans l’immobilier. Avec ses partenaires, il fait revivre les maisons historiques comme la Maison Mouton ou la Nickerson House, ainsi que d’autres lieux associés avec le tourisme et l’hospitalité.


L’offre d’enseigner le français avec le CODOFIL a poussé Peggy Somers à sauter dans son char et de conduire jusqu’à Lafayette depuis le Nouveau-Brunswick en 1999. Ayant passé les échelons d’enseignante à conseillère, elle est aujourd’hui la directrice exécutive de cette agence d’état qui l’a premièrement recrutée. Au passage, elle a changé son patronyme à Feehan. Si ce nom vous est familier, c’est parce que son mari est le directeur du Festival International de Louisiane, Scott Feehan. Quand on lui demande ce qui l’a attiré le plus, elle fait écho d’une remarque qu’on entend souvent quand on compare l’Acadie du Nord avec l’Acadie du Sud : « Quand je vais au magasin, je vois du monde qui ressemblent à mes cousins et mes voisins chez moi à Kedgwick ». Malgré plus de 260 ans de séparation, les liens entre les deux Acadies demeurent forts.


On peut lamenter le départ des jeunes vers d’autres horizons, mais tant que l’Acadiana fait rêver, il va continuer à attirer les rêveurs qui veulent faire de contributions positives pour une vie meilleure. 

mardi 24 mai 2022

De la Pointe-aux-Chênes à la Pointe-au-Chien : La ténacité au bout du monde. Publié en Acadiana Profile juin-juillet 2022

 



Quand le monde à la télévision a dit que l’Ouragan Ida avait touché à terre près du Port Fourchon, malgré l’horreur de cette terrible annonce, j’ai dû un peu rire. « La terre? À Port Fourchon? Il n’y a pas eu de terre là depuis au moins cinquante ans. » Le sol louisianais n’a offert de résistance à l’assaut du vent et des eaux qu’après Houma et Thibodaux. Entre cette ligne presque imaginaire qui constitue la côte et un terrain plus robuste existent les pratiquants de notre riche culture dans les paroisses de Lafourche et Terrebonne. Parmi ce labyrinthe de canaux et l’invasion de l’eau salée qui affaiblit la terre, droit dans le passage de l’œil de l’ouragan, se trouve un des derniers bastions d’une culture indigène francophone de la Louisiane. Comme les estuaires nourriciers qui les entourent encore, c’est la terre de prédilection pour faire pousser la prochaine génération de porteurs de notre culture.

 

Malgré la fermeture de l’École élémentaire Pointe-aux-Chênes qui servait cette communauté principalement amérindienne, un nouvel effort pour ouvrir une école d’immersion française prend forme et cette forme est solide. Les membres de la communauté, épaulés par des activistes pour l’environnement et pour la culture, poussent pour la création de l’École Pointe-au-Chien, marquant un désir de faire valoir le nom que les locaux utilisent pour se désigner. À la suite de la visite de la Consule générale de France, l’élan vers l’établissement de cette école s’accélère. Avec le soutien du CODOFIL, il se peut qu’elle ouvre ses portes en août. Les programmes d’immersion ont fait leurs preuves ailleurs; il est temps que le peuple indigène bénéficie de cette même éducation.


Des parents protestent la fermeture de l'École
Pointe-aux-Chênes. Source Houma Today
Le lien entre l’érosion des côtes et la disparition des cultures locales est indéniable. L’état de Louisiane et le gouvernement fédéral promettent des sommes faramineuses pour inverser la tendance de ce premier, de l’argent qui est cependant insuffisant selon certains. Mais quel est le prix de la culture? Pendant trop longtemps, nous avions un embarras de richesse. On pensait bénéficier d’une source inépuisable d’artistes, d’artisans et de musiciens. Il est temps qu’on arrête de traiter notre culture, et surtout la langue française comme si elles seront toujours là, ou pire, que leur disparition n’aura pas de conséquences néfastes. Le moment est venu de lancer, à l’instar des projets de reconstruction des côtes, un programme ambitieux qui ne se contenterait pas de ralentir ou de stopper l’hémorragie de la perte de Francophones, mais qui rebâtira la fondation de notre culture et de notre identité. Il ne suffit pas de prolonger l’arrivée de l’inévitable, mais de ne plus accepter l’assimilation complète comme un destin inexorable. Les chênes, comme les chiens, ont plus ou moins disparu depuis longtemps en bas du bayou. On doit replanter des chênes et élever des chiens qui vont chasser. À défaut de garder la terre, on peut non seulement garder les langues et les cultures, mais les faire prospérer de nouveau. La fondation est encore là pour asteur. Il suffit de bâtir plus haut dessus avec ambition et fierté.

dimanche 27 mars 2022

Charlene Richard : Un grand pas vers le Bon Dieu, publié dans Acadiana Profile avril-mai 2022

Charlene Richard : Un grand pas vers le Bon Dieu

Au milieu de la prairie du sud-ouest de la Louisiane, dans le village de Richard, se trouve un petit cimetière, sur la rue Charlene. Il est devenu, au fils des ans, un lieu de pèlerinage pour celles et ceux en quête d’une intercession divine. Enterrée là est une jeune fille, morte à l’âge de douze ans, que plusieurs fidèles considèrent comme une sainte. Pour la population catholique de la région, le nom de Charlene Richard est synonyme d’une croyance à toute épreuve et source de fierté cadienne. Les histoires de guérisons prodigieuses, sa dévotion à Sainte-Thérèse de Lisieux et sa foi inébranlable face au diagnostic d’une leucémie douloureuse et fatale sont connues localement depuis son décès en 1959. Selon les compagnons de ses derniers jours à l’hôpital, les patients pour lesquels elle a prié ont eu des rétablissements inexpliqués. Elle n’y est restée que quinze jours, mais ce court séjour a scellé sa réputation d’enfant miraculeux. Ce n’était qu’au cours des années 70 et 80, avec la publication d’articles et de deux livres que sa vie a commencé à attirer plus d’attention des croyants. Trente ans après la mise dans sa dernière demeure, une messe en plein air a été célébrée en honneur de la « Petite Sainte cadienne » à laquelle 4 000 personnes ont assisté. Cet événement était mentionné par la presse et la télévision locales, et même CNN. Dès lors, sa renommée n’a fait que croître bien au-delà des confins de la paroisse d’Acadie.

Dans le langage courant, on nomme saint quiconque qui a un air de sainteté. Pour l’Église catholique, ce n’est évidemment pas si simple. Le processus de canonisation est long et ardu. Il peut prendre des décennies, voire des siècles. En janvier 2020, l’évêque Deshotel a formellement ouvert le processus de béatification, la première étape, et de canonisation de Charlene. Membre du comité qui a préparé ce dossier, Warren Perrin a contribué à l’aspect culturel du projet. « Ce fut un honneur d'avoir été invité à participer à la préparation du livre de 300 pages concernant l'histoire de la famille Richard en général et la généalogie de Charlene en particulier. Puisqu'elle est connue sous le nom de "Sainte cadienne", j'ai dû préparer une explication détaillée pour le Vatican de ce que cela signifie d'être Cadien. » À la fin de 2021, un nonce papal, le père Luis Escalante, a rendu visite à une exposition dédiée à Charlene au Musée acadien d’Erath géré par Perrin.

 

Étant donné que Charlene aurait 75 ans aujourd’hui, ce dossier avance avec célérité. Comme Sainte Thérèse de Lisieux—elle aussi morte jeune, canonisée 28 ans après et désignée, après Jeanne d’Arc, comme la deuxième sainte patronne de la France—elle est devenue le symbole de la foi catholique de notre région. Même sans la désignation officielle, on la considère déjà comme notre sainte patronne. En franchissant ce grand pas vers le Bon Dieu, Charlene peut officiellement devenir, selon la folkloriste Marcia Gaudet, « l’équivalent d’un ange personnalisé pour la culture cadienne ».


jeudi 27 janvier 2022

Traiteurs, plantes et prières : le naturel et le surnaturel de la guérison. Acadiana Profile fév-mars 2022


 Traiteurs, plantes et prières : le naturel et le surnaturel de la guérison

 

Bien avant la création des premières facultés de médecine en Europe au XIIe siècle, les gens avaient besoin de guérison dans chaque région du monde et à chaque époque historique. Les remèdes traditionnels varient de culture en culture, mais ils sont tous porteurs d’une connaissance ancestrale des pratiques médicinales passées de génération en génération. La Louisiane, avec ses populations diverses et anciennes, ne fait pas exception. Les botanistes d’ici connaissent certaines plantes natives utilisées comme remède contre plusieurs troubles de santé : par exemple, l’herbe cabri contre la fièvre, la mauve contre la coqueluche et le mamou contre la toux et une vaste gamme d’autres malaises. À part la connaissance des plantes qui contiennent des ingrédients actifs utilisés dans des médicaments commercialisés comme les recherches ont prouvé, les guérisseurs, qu’on appelle traiteurs chez nous, font appel aussi à une puissance au-delà de la nature pour guérir. J’en ai connu plusieurs dans ma vie et j’en connais encore. Chacun a sa spécialité.

 

à dr. Lawrence Billiot, traiteur houma
extrait du film "Good For What Ails You"
de Glen Pitre
Comme le beau-père de mon oncle. Il traitait les chevilles et poignets foulés et les petites fractures. Une autre voisine traitait les insolations, ou « coups de soleil », que mon cousin est allé voir un jour. Elle a tenu un récipient en étain au-dessus de sa tête en priant. Bientôt il a entendu l’eau mijoter. Son mal de tête et sa fièvre sont partis dans l’après-midi. Il est retourné jouer dehors, mais sa mère l’a quand même fait porter une casquette. Cette même tante, sujette aux migraines, est allée voir des docteurs en ville, sans aucun effet. On lui a parlé d’un monsieur qui restait en bas du bayou qu’on ne pouvait visiter qu’en pirogue. Après deux séances, il a fait ce que ces médecins n’ont pas pu faire : la guérir à toujours de ses maux de tête.

 

Une autre fois, ma propre mère avait un poreau, une verrue en français standard. Le « traitement » classique, c’est de couper une patate en deux et de frotter le poreau. Puis, le traiteur donne une cuillère et indique un endroit où l’enterrer. Le poreau tombe quand la patate s’est pourrie. Mais ma mère ne voulait pas attendre. Elle a cherché une femme qu’elle connaissait qui avait un traitement éclair qui consistait de lécher son doigt et de faire le signe de la croix sur le poreau, tout en priant. Presque tout de suite, elle sentait une intense chaleur, comme si on l’avait brûlée. Le lendemain, le poreau est tombé. Histoire vraie.

 

Malgré la prévalence de la médecine moderne, les traiteurs sont toujours appréciés dans notre culture. Comme une femme traiteur m’a récemment dit, « Dieu est le seul traiteur. Tout ce que je fais, ça vient de Lui. Faut pas dire autre chose que « Merci Bon Dieu » pour le traitement. L’argent ne doit pas changer de main. Mes prières viennent de traiteurs avant moi. Je vas les passer à d’autre monde après moi » Elle sait que la vraie guérison jaillit d’une foi généreuse et d’un savoir ancien.


"Good For What Ails You" de Glen Pitre