Quand le monde à la télévision a dit que l’Ouragan Ida avait touché à terre près du Port Fourchon, malgré l’horreur de cette terrible annonce, j’ai dû un peu rire. « La terre? À Port Fourchon? Il n’y a pas eu de terre là depuis au moins cinquante ans. » Le sol louisianais n’a offert de résistance à l’assaut du vent et des eaux qu’après Houma et Thibodaux. Entre cette ligne presque imaginaire qui constitue la côte et un terrain plus robuste existent les pratiquants de notre riche culture dans les paroisses de Lafourche et Terrebonne. Parmi ce labyrinthe de canaux et l’invasion de l’eau salée qui affaiblit la terre, droit dans le passage de l’œil de l’ouragan, se trouve un des derniers bastions d’une culture indigène francophone de la Louisiane. Comme les estuaires nourriciers qui les entourent encore, c’est la terre de prédilection pour faire pousser la prochaine génération de porteurs de notre culture.
Malgré la fermeture de l’École élémentaire Pointe-aux-Chênes qui servait cette communauté principalement amérindienne, un nouvel effort pour ouvrir une école d’immersion française prend forme et cette forme est solide. Les membres de la communauté, épaulés par des activistes pour l’environnement et pour la culture, poussent pour la création de l’École Pointe-au-Chien, marquant un désir de faire valoir le nom que les locaux utilisent pour se désigner. À la suite de la visite de la Consule générale de France, l’élan vers l’établissement de cette école s’accélère. Avec le soutien du CODOFIL, il se peut qu’elle ouvre ses portes en août. Les programmes d’immersion ont fait leurs preuves ailleurs; il est temps que le peuple indigène bénéficie de cette même éducation.
Des parents protestent la fermeture de l'École Pointe-aux-Chênes. Source Houma Today |