jeudi 3 décembre 2015

Carte de visite sur TFO

Auto-générateur iPhone

Aspirine

Je vais me préparer et la météo du grand prix de la musique de faire des photos avec des potes qui ont été tués le monde à un moment où tu vas voir ce film est déjà dans votre vie privée pas pour autant que moi aussi j'ai envie que ça fasse du bien de temps en temps réel sur la route de ma part de demain matin pour aller chercher mon chargeur frérot qui est en train de se rendre à l'évidence

Granite

Selon les autorités américaines de ma vie à un point de vue que tu veux pas dire que c'est une question de temps avant que je ne sais pas comment on peut s'attendre à une playlist YouTube et je me sens bien dans ma chambre par rapport au calme est-ce que vous êtes d'accord avec moi

Gens

Je ne suis plus en ce qui se passe dans la rue dans le monde la même source de sécurité et de son père qui a été la première fois que j'ai vu que c'est une question sur la photo du monde la tête du gouvernement de la musique le temps de faire des économies d'énergie à un moment où il est trop beau pour être heureux sans argent et le pire c'est que tu veux pas que les autres pays européens aient fait des années de ma part en vacances à l'étranger pour la France et de son père qui me concerne pas

Liberté

Genre tu es une femme qui se passe dans la rue dans le monde la fourniture et le plus beau jour où t'y es pas mal mais il a été la première fois que tu es une femme qui se passe dans la rue dans la tête du championnat du tout à l'heure actuelle je ne suis plus en ce qui se sont pas les mêmes choses à dire sur la photo du monde la même source de sécurité et de son père qui a été la première fois que tu es un homme de ma classe le dossier du tout à l'heure actuelle je ne suis plus en ce qui se sont pas les mêmes choses à dire sur la photo du monde la première fois que tu as un problème avec le président

Train

Je vais faire une petite sieste en rentrant chez moi pour les gens qui sont pas les mêmes choses que l'on ne peut pas être en mesure de la musique qui se passe bien dans mon lycée et de ses lecteurs à un point de vue sur la tête du championnat du monde sans-papiers en grève générale des travailleurs du dimanche matin dans les années à venir à bout portant sur la route

mardi 1 décembre 2015

Cent ans, cent lignes: Publié en Acadiana Profile, le 1er décembre 2015.

Cent ans, cent lignes

Il y a cent ans, le surintendant d’éducation de la Louisiane était T. H Harris, un poste qu’il a occupé pendant 32 ans, de 1908 à 1940. Ce nom est surtout connu en Acadiana comme celui du campus de l’école technique aux Opélousas ou, avant la création de TOPS, la bourse universitaire éponyme. M. Harris était originaire de la paroisse Claiborne dans l’extrême nord de l’état à la frontière des Arkansas. Dans sa longue carrière d’éducateur il a rempli plusieurs postes un peu partout en Louisiane. Il a étudié aux Natchitoches à l’École Normale, aujourd’hui l’Université du Nord-ouest de l’État, et enseigné à Winnsboro, au Lac Charles, aux Opélousas et au Bâton-Rouge. Pendant son mandat, plusieurs programmes pour l’amélioration de l’éducation ont été mis en place : la titularisation des enseignants, les standards de certification et la retraite des employés. Il a aussi créé les écoles techniques et un système de financement partagé entre les paroisses et l’état. Les politiciens louisianais continuent à fignoler ces bases de l’éducation actuelle qui ont été formulées à cette époque. Mais un acte qui est passé en 1916 sous Harris et qui n’est pas forcément associé avec lui a eu des conséquences néfastes qu’on essaie de rectifier depuis presque cinquante ans.

Harris a promulgué un ordre en 1915 qui décrétait que la langue anglaise serait la seule permise dans les écoles louisianaises. L’année suivante, la loi sur l’assiduité obligatoire forçait les familles partout dans l’état de scolariser leurs enfants sous peine d’amende, voire de prison. Comme grand nombre d’eux vivaient dans une pauvreté extrême, n’ayant donc pas les moyens de payer les sanctions, ils n’avaient pas d’autre choix que de mettre leurs enfants sur le chemin de l’école pour la première fois de leur vie. Des milliers d’enfants louisianais se sont trouvés dans une salle de classe où ils ne comprenaient rien à ce que la maîtresse, souvent francophone elle-même, disait en anglais, au lieu d’être dans les clos de coton ou sur les bateaux de pêche où ils servaient de main-d’œuvre utile à leurs parents. On peut difficilement argumenter de nos jours que les petits étaient mieux à l’ouvrage qu’à l’apprentissage de l’alphabet, mais on peut affirmer que la transition aurait pu se passer de façon moins brute. La loi sur l’assiduité obligatoire a également autorisé la punition corporelle contre les enfants. Les témoignages d’enfants forcés à s’agenouiller sur du riz ou du maïs ont été largement documentés, ainsi que d’autres humiliations, comme le fait de se souiller parce qu’on ne savait pas demander la permission d’aller aux toilettes en anglais. La plus répandue et la plus connue était sans doute l’écriture cent fois de ce que le poète Jean Arceneaux appelait « ces sacrées lignes » : « I will not speak French on the school ground. »

Cette punition était d’autant plus pernicieuse quand on considère qu’à l’époque, les élèves devaient fournir leur propre papier. Beaucoup d’enfants récupéraient le papier blanc qui enveloppait le pain car leurs parents n’avaient pas les moyens d’en acheter. Ça faisait qu’après les cent lignes, ils n’avaient pas de papier pour faire les leçons. Une double punition, une fois pour la pauvreté et une deuxième pour parler français.

Le surintendant Harris s’est escrimé pour l’avancement de l’éducation selon les normes de son temps; on ne peut douter de sa sincérité. L’Amérique au début du siècle précédant subissait d’énormes changements et par l’industrialisation de l’économie et par la diversification de sa population. À plusieurs reprises dans de nombreux discours publics et de correspondance personnelle, Teddy Roosevelt répétait l’idée que l’Amérique n’avait de la place que pour une seule langue, la langue anglaise, et que le creuset devait produire des citoyens américains loyaux et non pas « des pensionnaires polyglottes de passage ». C’est avec cet état d’esprit que notre pays est rentré de pleins pieds dans le XXe siècle.

De nos jours, la question de l’immigration et de l’assimilation est toujours d’actualité et soulève bien des passions. Toutefois, depuis une centaine d’années, notre expérience en Louisiane montre clairement que notre pays est assez fort pour supporter une grande variété de gens qui font partie intégrante de la nation américaine et qui donnent lagniappe à tout le monde.


jeudi 1 octobre 2015

Le Drapeau d’Acadiana. Publié le 1er octobre 2015 dans Acadiana Profile

Le Drapeau d’Acadiana

On célèbre les 250 ans de l’arrivée des Acadiens en Louisiane menés par « Beausoleil » Broussard avec le Grand Réveil Acadien 2015 cet octobre. Dans toute l’Acadiana et au-delà, du Lac Charles jusqu’à la Nouvelle-Orléans, on fête cet évènement centré autour de Lafayette et des Festivals Acadiens et Créoles. L’ajout de l’ingrédient acadien à notre gombo culturel était déterminant. On ne serait pas Acadiana sans les Acadiens. On constate un autre anniversaire important, le cinquantième de la création d’un symbole qui est devenu au fil des ans une représentation de fierté et d’identité et qui, ces dernières semaines, a pris une ampleur que ces origines ne pouvaient pas présager. En 1965, le Pr. Thomas Arceneaux a conçu le drapeau d’Acadiana à partir de plusieurs images synthétisant ainsi un emblème de notre état qui rivalise la mère-pélican déchirant sa poitrine pour nourrir ses petits.

On connaît que l’invention du mot Acadiana était accidentelle. Un jour en 1963, la toute nouvelle station de télévision à Lafayette, KATC, a reçu une facture avec une faute de frappe qui allait laisser une empreinte indélébile sur le pays. Fondée sous le nom de « Acadian Television Corporation », par mégarde, quelqu’un a ajouté un « a » à la fin du premier mot. Quelqu’un d’autre avec un sens fin du marketing a trouvé que le nom « Acadiana » sonnait bien et décrivait la région qu’on cherchait à desservir. Il existe une autre version de cette histoire qui, selon l’historien Shane Bernard, attribue son origine au journal de Crowley Daily Post qui aurait créé l’appellation pour désigner la seule paroisse d’Acadie. Il y avait peut-être un rapport entre les deux; quoi qu’il en soit, le mot a pris de l’ampleur quand le drapeau a été présenté en public. En 1971 la législature louisianaise a créé la région sud de l’état composée de 22 paroisses nommée Acadiana; trois ans plus tard, le drapeau du Pr. Arceneaux a été officiellement reconnu pour la représenter.

Le triple symbolisme du drapeau, à la fois acadien, français et espagnol, annonce notre diversité. L’étoile de Marie, la fleur-de-lis et le château de Castille, en combinaison avec le bleu, blanc, rouge et or, sont aussi reconnaissables pour nous que l’Union Jack des Britanniques ou la couleur verte des Irlandais. On le voit flotter partout chez nous et nos compatriotes l’ont fait déferler dans des pays lointains. Nos jeunes l’ont pris à cœur en l’arborant avec fierté. C’est tout juste si on ne lui prête pas allégeance comme à la bannière étoilée.

Pourtant, depuis la tragédie de la fusillade à Lafayette, il semble que ce drapeau est encore plus signifiant. On déplore ainsi le décès de deux jeunes femmes; Mayci Breaux et Jillian Johnson étaient symboles elles-mêmes de tout ce que notre culture offre de beau et de précieux. C’est d’autant plus insensé et ironique que l’une d’elle ait repris ce drapeau et d’autres marques de notre identité afin de les transformer et les moderniser pour une nouvelle génération d’activistes. C’était tout à fait approprié que le cercueil de Mme Johnson fût couvert de ce drapeau. De toutes mes années dans la lutte pour la défense et l’illustration des langues et cultures francophones de Louisiane, je n’avais vu ça que deux fois avant. La première fois, c’était pour le Juge Allen Babineaux qui, en plus d’avoir été un juriste francophone hors pairs, était sans doute le plus grand promoteur de ce drapeau. La deuxième, c’était pour Richard Guidry, l’éducateur et le linguiste à qui le Dictionnaire de français louisianais est dédié. J’avais l’énorme privilège d’avoir eu ces deux hommes en tant que modèle et mentor. On ne peut pas suivre de meilleur exemple pour vivre notre histoire, notre langue et notre héritage. Justement mais tragiquement, la troisième était Mme Johnson. Ils étaient tous les trois des combattants d’Acadiana, des soldats pour l’affirmation de nos valeurs et de notre identité. À leur manière, ils se sont battus pour la cause d’Acadiana. Ce n’est peut-être pas un symbole pour lequel on peut mourir, mais ça vaut la peine qu’on vive pour ce que ce drapeau exprime. Ayez une petite pensée pour eux la prochaine fois vous le voyez s’agiter dans la brise et soyez fier de vivre en Acadiana.


dimanche 2 août 2015

Souvenirs de Betsy -- publié dans Acadiana Profile août-septembre 2015

Souvenirs de Betsy

La moquette était râcheuse contre ma peau. Je dormais parterre parce que presque toute ma famille, la moitié de mon voisinage au Canal Yankee étaient entassés dans une seule chambre d’hôtel en ville. Je me suis réveillé au milieu de la nuit quand mon petit cousin qui n’avait pas encore six mois s’est mis à brailler. Son lit était deux fauteuils placés face à face. Sa mère l’a réconforté et je me suis rendormi en frottant ma main sur cette moquette rude. Je sentais le plancher bouger et je ne le trouvais pas étrange. Ça m’a bercé. Quand le soleil rentrait par la fenêtre le lendemain matin quelques heures plus tard, ma sœur et moi, nous avons pressé nos visages contre la vitre à plusieurs étages d’hauteur. La rue toute trempe en bas était complètement déserte, du débris partout et des carreaux cassés au Kastle Burger sur Baronne. C’était le 10 septembre 1965, j’avais six ans et Betsy venait de passer. Ce sont quelques uns de mes souvenirs de notre évacuation à l’Hôtel Roosevelt. Les adultes disaient qu’on ne pouvait pas rentrer à la maison, si on avait toujours une maison, pas avant quelques jours, pas avant que les eaux ne se retirent et surtout pas avant qu’on n’eût des nouvelles des hommes de la famille. Mon parrain, qui était avec nous parce qu’il a conduit les femmes et les enfants en ville dans le dernier char à traverser le pont du Mississipi, croyait que le gouvernement avait ensemencé l’ouragan; c’est pour ça qu’on n’en avait jamais vu d’aussi effrayant.

Je ne sais pas combien de jours on est resté là, mais les nouvelles arrivaient à compte-gouttes. Tous nos proches ont survécu; notre maison était toujours là, mais elle avait pris de l’eau, à tel point que mon père avait trouvé de grosses crabes et une serpent dedans. La Garde nationale allait nous dire quand nous pouvions rentrer. Nous sommes éventuellement retournés chez nous pour retrouver notre maison et notre voisinage qui s’en étaient pas mal tirés de l’affaire. Nous avions une maison, mais pas grand-chose d’autre : pas d’électricité, pas de manger et pas d’eau potable. La danse de la flamme, la lumière et les ombres des lampes à globe restent dans ma mémoire. Souvent après le passage d’un ouragan, le temps devient torride; l’après-Betsy n’a pas failli à la règle. La recherche de gros blocs de glace nous occupait beaucoup. La fraîcheur était une denrée rare. Un soir, n’en pouvant plus de la chaleur, toute la famille est allée s’asseoir à l’entrée de la manche près du bayou dans l’espoir d’attraper une fraîche. Cela n’aurait rien eu d’étonnant sauf que nous ne portions que nos sous-vêtements. Nous sommes restés là jusqu’à ce que la Garde nationale passe pour nous inviter à respecter le couvre-feu et de rentrer chez nous. Je ne sais pas ce qu’ils pensaient de nous.

Malgré la destruction et la pénurie autour de nous, la vie s’est reprise. Le marchand Duffy Lafont avec son magasin éponyme, Duffy’s Supermarket, a rouvert ses portes le plus vite possible. Il n’y a pas beaucoup de produits à offrir et les murs à l’arrière s’étaient séparés à un coin. Je ne peux pas imaginer un propriétaire de nos jours qui laisserait rentrer des gens avec son magasin dans un état pareil, mais on manquait de tout et M. Lafont faisait tout son possible pour aider la communauté. Ce n’est qu’un petit exemple parmi des milliers de la culture de solidarité qui nous a permis, encore une fois, à surmonter un coup dur.


Pour un enfant de six ans, c’était des expériences plutôt amusantes. Avec cinquante ans de recul, ils m’évoquent une drôle de nostalgie. Asteur je me rends compte que nous étions plus chanceux que d’autres. Nous sommes restés trois semaines sans électricité, le monde de la Pointe-aux-Saucisses beaucoup plus. Certains ont tout perdu, la plupart n’avait que peu pour commencer. Le reste, tout moisi, était jeté dans le bayou. En tout, 81 personnes sont mortes et les dégâts s’élevaient à 1,42 milliards de piastres en 1965, dix fois plus en argent d’aujourd’hui. D’autres ouragans avant et après ont fait plus de ravages, comme Katrina et Rita desquels on commémore les dix ans aussi, mais c’était Betsy qui m’a bercé dans ses bras cruels la première. 

vendredi 29 mai 2015

Vive le Québec! Vive le Québec libre! Publié dans Acadiana Profile Juin-Juillet 2015

Vive le Québec! Vive le Québec libre!

Les influences ayant formé l’Acadiana sont multiples. L’arrivée et l’établissement des Français, des Créoles, des Acadiens et des peuples non-francophones, tels les Africains, les Allemands, les Italiens, les Irlandais, les Anglo-américains, ainsi que de nombreuses tribus amérindiennes déjà sur place, sont souvent évoqués. Un ami québécois m’a récemment fait remarquer que parmi tous ces liens, on a tendance à oublier ceux avec la Belle Province. J’ai dû admettre que malgré le soutien crucial que le Québec nous a apporté au début du mouvement pour la renaissance du français en Louisiane, on n’évoque qu’à peine leurs contributions. Il faut rectifier cette omission.

Lorsque la Louisiane a été fondée en tant que colonie en 1699, c’était sous l’égide d’Iberville, né à Ville-Marie en Nouvelle-France, aujourd’hui Montréal au Québec. La Nouvelle-France a existé depuis l’arrivée de Jacques Cartier en 1534 jusqu’à la fin de la Guerre de Sept Ans et le traité de Paris en 1763. Elle consistait du Canada, de l’Acadie et de la Louisiane. Il faut reconnaître que le vaste territoire de la Louisiane d’autrefois faisait partie de cette même zone, de ce grand rêve américain à la française, la Nouvelle-France.

Comme on était lié par la Mississipi, plusieurs de ces Canadiens-français ont suivi son cours jusqu’à chez nous. Les Ménard et les Larivière parmi d’autres sont arrivés en Louisiane par cette voie. Parmi eux étaient des coureurs des bois, célèbres pour leur traite de fourrure avec les Indiens. La différence entre eux et les Voyageurs, aussi connus comme fournisseurs de peau de bête assouvissant le grand appétit de la mode de l’époque, c’est que les coureurs des bois ne possédaient pas de permis de chasse de la part du Roi de France. Notre habitude de faire la chasse hors saison et sans permission ne date pas d’hier.

En sautant dans le temps, nous arrivons dans les années soixante. Côté Québec, comme ailleurs, ce sont des années charnières. La Révolution tranquille est une période dans l’histoire du Québec marquée par des changements sociaux et politiques rapides. L’élection de Jean Lesage comme premier ministre en juillet 1960, suivi par la création de l’Office de la langue française l’année suivante et celle du Ministre de l’éducation en 1964 sont considérées comme des étapes décisives. Presque du jour au lendemain, une nouvelle identité s’est forgée, nourrissant un mouvement séparatiste. L’Exposition universelle de 1967 met Montréal et tout le Québec sur la scène internationale. Mais l’événement cette année qui allait faire briller un feu de projecteur sur le Québec a eu lieu le 24 juillet. Le Général De Gaulle, alors président de la République française, s’est présenté sur un balcon à Montréal lors d’une visite officielle et en prononçant ces mots, a envoyé une onde de choc : « Vive le Québec! Vive le Québec libre! ». La phrase a instantanément fait le tour du monde et a mis le nom du Québec sur toutes les lèvres, à tel point que même les Chinois, selon le documentaire qui relate cette visite Le Chemin du Roy, ont dû inventer un nouvel idéogramme.


Il y a probablement un lien solide avec cette déclaration et les débuts du CODOFIL. Plusieurs témoins de l’époque m’ont raconté l’histoire d’un Français un peu mystérieux qui était aux côtés du Général à Montréal ce jour-là et qui, peu de temps après, aurait conseillé M. Domengeaux. J’ai entendu plusieurs versions différentes. On m’a même affirmé que c’était qui aurait soufflé à De Gaulle ses paroles légendaires. Il est certain que les activistes louisianais ont entendu ce cri de cœur et, sans vouloir former un gouvernement séparé comme dans le cas du Québec, ont été encouragés à poursuivre la lutte pour la survie de la langue française en Louisiane. Le Québec, représenté par Léo Leblanc, était un des premiers partenaires, avec la France, à nous envoyer des enseignants dès 1972. Une délégation québécoise, pas tout à fait un consulat à cause de son statut de province canadienne mais presque, était présente à Lafayette jusqu’au début des années quatre-vingt-dix. Depuis lors, on entretient des liens privilégiés avec le Québec, même si on n’en parle pas autant que de ceux avec la France et l’Acadie. Le Mississipi est un long fleuve pas toujours tranquille mais il nous rappelle notre appartenance à cette grande famille nord-américaine francophone.

mercredi 13 mai 2015

Le loup est lâché loose. En honneur de la retraite du Pr. Barry Jean Ancelet

Le loup est lâché loose
Sur un samedi soir en Louisiane
C’est Jean Arceneaux
You ought to know
Qui rôde la campagne
Du Marais Bouleur
Et les alentours
De la Pointe Noire
Aux Champs-Elysées
Montréal, Moncton, Dakar et Pointe-à-Pitre
Le loup-garou de Londres, c’est lui aussi
C’est lui qui rôdaille à travers le monde bien vite
Mais c’est pas un loup solitaire
Il mène une meute de ménestrels
Qui chante les complaintes des délaissées
Des orphelins et des soûlards
Un jour de Mardi Gras tout autour
De la table ronde
Pour faire d’autres petits loups tout partout

Le loup est lâché loose
Asteur y a yienque qui le tient
Les dernières chaînes tombent
Comme la chair tendre des os
D’un cochon de lait
Il rôde à travers la campagne
À chasser les fantômes
De ces centaines et centaines
De sacrées lignes
Pour qu’on parle français à l’école
Et n’importe éyoù-ce que tu veux ailleurs

Le loup est lâché loose
Et avec un cri du bayou
Il attrape son violon
Enfin une boîte de cigares
Une branche de bois inconnu en archet
Et des fils de bère à maringouin
Qui ont tout mangé ma belle
Et joue une tune
Pour arracher les larmes de tes yeux
Oh cher bébé
Le loup est lâché loose
On connaît pas éyoù-ce qu’il va après
Mais on connaît qu’il va continuer à emmerder les Américains
Qui veulent fermer son cercueil et le mettre dans la terre
Mais il se lève toujours

Pour demander une autre bière