mercredi 1 décembre 2021

Le passager clandestin : Le légume éponyme de notre plat national. Publié dans Acadiana Profile déc-jan 2021-22

 

Je n’étais pas exactement ce qu’on appelle un enfant délicat. Je mangeais tout ce qu’on pouvait trouver sur une table en Louisiane du sud : des chevrettes frites, des po-boys, des écrevisses bouillies ou à l’étouffée, des macaronis, des hamburgs, des hot-dogs, etc., etc., etc. Les cuisines américaine, cadienne et créole se côtoyaient joyeusement, souvent dans la même assiette. Malgré mon appétit dévorant même pour la verdure, je n’arrivais pas à avaler un légume qui, paradoxalement, fait partie aujourd’hui de mes plats préférés. Ma mère n’essayait même pas de me le servir; elle me donnait un passe puisque je mangeais tout le reste j’imagine. Une fois, chez une tante, par politesse je me suis forcé à ingérer cette coction visqueuse que mes cousins s’en filaient à grands coups de cuillère. J’ai juré de ne plus jamais consommer cette abomination culinaire pendant longtemps. Des années après, j’ai compris mon erreur. Je me privais inutilement d’une plante qui portait notre culture sur ses tiges. J’ai nommé le gombo.


Selon Jessica B. Harris, cette cosse mucilagineuse raconte l’histoire de la diaspora africaine. Il est plutôt certain que dès 1719, les premières graines de gombo arrivaient en Louisiane dans les poches des Africains vendus en esclavage. Largement associé avec l’Afrique occidentale, une espèce de gombo a été néanmoins cultivée dans la vallée de la Haute-Égypte au 13e siècle. L’historienne Gwendolyn Midlo Hall a déterminé que la plupart d’Africains transportés en Louisiane étaient originaires de la Sénégambie. Ses différentes appellations—gombo, févi, okra—viennent tous d’une langue africaine : Bantu, Fon et Igbo respectivement, et confirment la connexion tragique entre la plante et la traite esclavagiste transatlantique. Tout comme les blues sont nés du désir d’exorciser les démons de la tristesse, la cuisine à base de gombo donnait de la force au corps et à l’âme à confronter les ignominies quotidiennes. Depuis, nous partageons et célébrons la victoire de la vie avec chaque repas, sans oublier que c’est une nourriture riche en minéraux, vitamines, antioxydants et fibre.

 

On trouve des influences africaines, françaises et amérindiennes dans l’évolution complexe du plat national louisianais. Selon les régions et les époques, on peut constater une grande variété surprenante d’ingrédients. Un des seuls constants est l’emploi du gombo. On peut, néanmoins, diviser la soupe gombo en deux catégories : gombo févi et gombo filé. Le dédoublement du nom implique la présence de la plante gombo dans la soupe gombo, souvent avec des fruits de mer. Ce dernier, à base de viande d’ordinaire, inclut l’ajout de filé, des feuilles moulues de sassafras, une pratique qu’on hérite des peuples indigènes. Les deux épaississent la soupe, mais sous aucun prétexte doit-on les mélanger.

 

Je dois remercier ma tante de m’avoir servi un jour ce bol de gombo févi, sans lequel, je n’aurais jamais compris l’aphorisme français, « Dis-moi ce que tu manges : je te dirai ce que tu es ». Autrement dit, la nourriture est à la base de la culture et la culture est à la base de notre identité.

lundi 4 octobre 2021

Laissez les bons temps rouler : L’histoire d’une expression problématique. Acadiana Profile oct-nov 2021

 Laissez les bons temps rouler : L’histoire d’une expression problématique

Laissez-moi tranqille avec ça

J’avoue que chaque fois que je vois ou que j’entends « Laissez les bons temps rouler », je grince un peu des dents et frotte mes oreilles. C’est souvent prononcé avec un accent épouvantable et quant à son orthographe, c’est parfois d’une créativité extraordinaire. Malgré son omniprésence dans la promotion touristique de l’état, vous aurez tort de supposer qu'il s'agit d'une authentique expression en français louisianais. En dépit de ce qu’on peut croire, c’est plutôt une traduction de « Let the Good Times Roll » qui nous a donné ce qui est devenu notre devise officieuse. Je ne sais pas quand cela a été traduit pour la première fois, mais c'était probablement après la chanson de Louis Jordan du même nom en 1946. Auparavant en 1924, Tom Delaney avait aussi écrit une chanson intitulée « Let the Good Times Roll », mais elles ne sont pas pareilles. Celle-ci n’a pas eu beaucoup de succès avant 1956 quand Shirley and Lee ont enregistré la version la plus connue. Certaines sources placent la première apparition de la traduction française au Festival d’Écrevisse du Pont Breaux de 1962 où on peut lire, dans une « Déclaration d’Indépendance » satirique : « En témoignage de ceci, nous, les patriotes soussignés, promettons notre fortune et nos meilleurs esprits vivifiants et proclamons ‘Laissez les Bonnes Temps Rouler’ ». Dès le début, on peut voir qu’on n’était pas soucieux de l’orthographe française.

C’est avec les années d'après-guerre prospères et le retour triomphant des soldats louisianais francophones que l’expression a pris tout son envol. Il y a eu l’enregistrement en 1949 de « Bon Ton Roula/Bon Ton Roulet » par Clarence Garlow, originaire de Welsh en Louisiane, dans le style de jump blues que Jordan affectionnait, qui est probablement la genèse de sa popularisation en français. Une autre indication qu'il s'agissait à l'origine d'un terme anglais traduit en français peut être entendue dans une récente entrevue avec Amanda Lafleur, experte en français louisianais, sur le podcast « The Weekly Linguist ». Là, elle mentionne que Clifton Chenier disait parfois « Quittez les bons temps rouler », ce qui serait une tournure plus locale de la phrase. Par exemple, il est plus courant d'entendre « Quitte-moi te dire quelque chose » au lieu de « Laisse-moi te dire quelque chose ». En plus, Clifton et Clarence se connaissaient bien, ayant tourné ensemble au début des années 50, se présentant comme les « Deux Français Fous ». Si quelqu’un a su faire rouler les bons temps, c’était bien le Roi du Zarico. Je serais surpris si ce n'était pas l'origine de l’usage généralisé de l'expression en français. Depuis, on utilise l’expression partout, à tort et à travers, avec des variantes d'orthographe phonétique incorrectes qu'on trouve en ligne. Il serait temps qu’on décide une fois pour toutes que c’est « Laissez les bons temps rouler » si on doit insister à l’utiliser. Cela dit, je pense qu'il capte néanmoins l'essence de notre fameuse « Joie de vivre », qui est indéniablement d’origine française.

samedi 31 juillet 2021

L’architecture et la nature : Construire sa maison sans oublier où elle est. Acadiana Profile août-sept 2021

 L’architecture et la nature : Construire sa maison sans oublier où elle est.

La maison de mes parents, là où j’ai grandi, était juste derrière celle de mes grands-parents. Avec mes yeux d’enfant, je voyais une maison énorme, un palais presque, avec un escalier en briques qui montait jusqu’au ciel. En réalité, c’était une maison modeste, mais montée haut sur pilotis. Sa hauteur était plus le résultat d’une élévation supérieure à celle des autres maisons du voisinage que d’une vie de grand luxe menée par mes grands-parents. Mes cousins et moi passions des heures à jouer dans la fraîche pénombre du grand espace sous cette maison, les toiles d’araignée en prime. La raison pour laquelle nous avions ce terrain de jeu couvert était due au fait que mon grand-père, un survivant de l’ouragan de 1893 à l’âge de six ans, respectait la nature. C’est pour ça qu’il l’a faite bâtir si haut, au moins quatre pieds, avec une citerne qui collectait l’eau de pluie en plus. Il savait de quoi la nature était capable, pour le meilleur et le pire. Des années après, ma mère m’a raconté comment Pépère secouait tristement la tête en voyant la construction de maisons dans le style « ranch » à même une dalle en ciment. « Ils sont fous, ce jeune monde » se lamentait-il. Et il avait raison, comme les inondations successives l’ont prouvé. Les vieilles maisons restaient au-dessus des flots, tandis que « ce jeune monde » écopait les leurs. Avec l'entrée dans la modernité américaine, nous avons oublié ces leçons et nous nous sommes éloignés des types de maisons qui considéraient les forces que la nature pouvait porter.



Arrivés au 18e siècle en Louisiane, les Acadiens ont connu quatre générations différentes de construction. Selon Jay Edwards, en Acadie, ils ont utilisé des méthodes qui leur ont bien servi dans le climat froid du Canada : petites fenêtres, petites portes et la construction directement dans le sol, une technique appelée « poteaux en terre ». Sous les tropiques, ils ont vite compris que c’était le contraire qu’il fallait faire. Les premières habitations étaient temporaires, construites dans le style des huttes des Amérindiens en lataniers. Ensuite, des cottages qui rappelaient les constructions en Acadie, mais qui étaient aussi temporaires. Puis, le style créole, qui existait avant leur arrivée, commence à faire sentir son influence en ajoutant entre autres un espace en-dessous de la maison pour laisser passer l’air frais et les crues des bayous. Enfin, la généralisation de la galerie devant a marqué les maisons de la quatrième génération. Avec la « garçonnière », cette pièce dans le grenier réservés aux jeunes mâles qu’ils avaient déjà en Acadie, devient probablement la caractéristique la plus connue, ils ont donné le style qu’on associe à présent avec la maison acadienne typique.

 

Si on veut continuer à construire et vivre dans la région, il faut réimaginer notre relation avec l’environnement et voir la nature non pas comme une bête sauvage qu’on peut dompter, mais comme mon grand-père l’a vue : Avec les yeux de quelqu’un qui a vu de quoi elle est capable.

samedi 29 mai 2021

La Porte en arrière est toujours ouverte : Le destin incroyable de D. L. Ménard Acadiana Profile juin-juillet 2021

 La Porte en arrière est toujours ouverte : Le destin incroyable de D. L. Ménard

D.L.Menard par David
Simpson au Festival
Black Pot, 2008
Ce mois de juillet marque le quatrième anniversaire du décès du musicien D. L. Ménard, l’auteur de « La Porte en arrière », la chanson cadienne la plus enregistrée et la plus jouée selon le folkloriste Barry Jean Ancelet. Elle rivalise avec « Jolie Blonde » pour le titre de l’hymne national cadien. Connu comme le « Hank Williams » cadien, il a composé en moins d’une heure pendant qu’il travaillait dans une station-service en prenant inspiration de « Honky Tonk Blues ». Enfin, la composition a duré tout l’après-midi car entre faire le plein d’essence ou changer les pneus crevés, il griffonnait sur un bout de papier en anglais les paroles qui lui venaient à l’esprit en français. Le français était sa langue maternelle, mais comme la majorité dans sa génération, il ne savait pas l’écrire. Ce porte-étendard culturel improbable qui tenait un atelier de menuiserie où il fabriquait des chaises et des berceuses en bois de frêne—qui sont aujourd’hui des pièces de collection—a fait le tour du monde. « Cette porte en arrière m’a amené dans trente-huit pays », dit-il. Cet ambassadeur iconique, avec son sourire contagieux et sa bonhomie à toute épreuve, est parti de chez lui pour la toute première fois en 1973 pour aller au Festival Wolf Trap en Virginie.

 

Le succès de la chanson était immédiat. En 1961, il a enregistré la chanson à ses propres frais « La Porte d’en arrière a sorti un mercredi et ce samedi-là, j’avais récupéré mes 175$ déjà et il m’en restait assez pour partager avec les autres musiciens. Ce soir-là, on a dû le jouer sept fois sur la scène. » Du point de vue musical, elle tient plus du genre « country » que des traditionnels two-steps et valses du répertoire cadien. Cela est dû à l’influence de Hank Williams qu’il a rencontré en 1951. « Sois toi-même! Crée ta propre image, » lui a-t-il conseillé. C’est ce que Ménard a fait. Normalement, c’est le joueur d’accordéon ou de violon qui est populaire et le guitariste est relégué à l’arrière de la scène. Ménard a amené la guitare en avant. Il a développé un style si unique que la musicologue Ann Savoy dit que dans la musique cadienne, il y a deux façons de jouer : le style des vieux temps et le style de D. L. Ménard.

 

Quand on lui demandait ce que ses initiales représentaient, sa réponse était toujours la même, « Darn Lucky » (sacrément chanceux). À la fin, sa renommée mondiale était telle que même le New York Times a publié sa nécrologie. « C’est incroyable, un petit bougre d’Erath qu’a eu l’expérience que j’ai eue. » Nommé pour un Grammy, récipiendaire d’une Bourse du Patrimoine national de la part du NEA et membre du Temple de la Renommée de la Musique louisianaise, Ménard a joué pour des Présidents et des centaines de milliers de gens à travers le globe, parce qu’un jour, il a passé par la porte en arrière.

mercredi 31 mars 2021

Le Coton jaune : La fibre courte avec une longue histoire. Acadiana Profile avril-mai 2021

 Le Coton jaune : La fibre courte avec une longue histoire

Oublié depuis longtemps à cause de sa faible valeur commerciale, le coton jaune connaît une renaissance de popularité parmi celles et ceux qui veulent retrouver l’esthétique de « fait-maison ». Pas aussi convoité commercialement que le coton blanc, sa culture est longtemps restée une affaire de famille. Sa fibre plus courte rendait le coton jaune difficile à exploiter à grande échelle, et donc difficile à vendre. Les habitants faisaient pousser le coton jaune pour leur propre consommation. L’arrivée des vêtements prêt-à-porter dans les magasins, ainsi qu’une plus grande circulation d’argent liquide, aurait pu signaler la fin de l’histoire du coton jaune et pourtant...


Un champ de coton jaune
Un champ de coton jaune

La culture du coton jaune nécessite une attention particulière et un effort physique considérable. On plante les graines une par une à un ou deux pouces de profondeur. Traditionnellement, la plantation avait lieu après Pâques, quand le sol ne risquait plus de geler, et après celle du coton blanc. Selon Gladys LeBlanc Clark, considérée comme la plus grande des maîtresses-tisserandes, son père Ambrose choisissait l’heure la plus chaude de la journée pour planter. Les premières pousses apparaissent de trois à cinq jours après. On doit garder sa pioche aiguisée pour ôter les mauvaises herbes qui menacent d’étouffer les grabots avant qu’ils ne fleurissent quelques semaines après leur parution. Sa saison de croissance dure deux mois à peu près après la floraison. La récolte du coton jaune est un peu plus facile que celle du coton blanc parce que ses tiges sont plus hautes et donc on doit moins se pencher. Mais on doit le faire plus souvent.

 

Une fois ramassé, le travail ne fait que commencer. Le coton doit se faire égrener et peigner, des tâches laborieuses qui mobilisent le voisinage. Souvent les plus jeunes de la famille étaient enrôlés à séparer les graines du coton dans un travail collectif, la graboterie. On organisait des réunions de femmes qu’on appelait des écarderies. Les écardes sont des planches en bois avec une manche et des petits peignes. On frotte les deux planches ensemble avec le coton au milieu pour faire une roulée. Ensuite, on met la roulée sur le rouet pour faire du fil. Le fil va sur le métier pour le tisser. Enfin, on prend le tissu pour tailler des vêtements. Cette procédure peut prendre plus d’un an avant de pouvoir porter une nouvelle jupe ou chemise. Ce n’est pas étonnant que dès qu’il était possible, on préférait acheter son linge.


Des roulées de coton jaune

Un peu comme les écarderies et les graboteries, qui sont dans la même veine de travail communal que les boucheries, c’est grâce aux efforts d’une communauté d’activistes rassemblés autour d’un but commun que le coton jaune revient à la mode. Sans mauvaise blague, c’est dans l’étoffe de notre culture. Sa redécouverte a inspiré un documentaire, le bien-nommé « Coton jaune » et des expositions qui ont attiré de nouveaux adeptes. Ils ont même formé un groupe, « Field to Fashion in Acadiana » dédié, comme Voltaire, à cultiver son jardin de coton jaune. 


Pour plus d'information:

https://www.acadianbrowncotton.com 

https://thefabricofacadiana.org 

mardi 2 février 2021

La Grande Île, mon amour : Du sable, du sel, du soleil, des souvenirs. Publié dans Acadiana Profile, fév-mars 2021

LA 1 traverse la Louisiane en diagonale, depuis les confins de sa frontière avec le Texas et l’Arkansas, jusqu’à l’autre extrême, où elle se termine dans un cul-de-sac entouré d’un motel, d’un restaurant et d’un petit port accueillant des bateaux de plaisance ou de pêche, à quelques encâblures du Golfe du Mexique. Les sept derniers miles de ce grand trajet amènent le voyageur le long d’une fine raie tracée entre deux eaux, un grand banc de sable en quelque sorte. Diminuée aujourd’hui par l’érosion, sa stature était telle qu’on l’a nommée la Grande Île, station balnéaire pour les gens fortunés cherchant une brise fraîche et les fruits de mer à portée de main. Les gens de moyens plus modestes appréciaient aussi les mêmes plaisirs qu’un séjour au bord de la mer pouvait apporter. Puis, les résidents mêmes, ceux qui restaient là pendant les mois plus froids et moins ensoleillés, souvent descendants des pirates qui ont vogué avec Jean Lafitte, connus localement comme les « Bleus » à cause de leur teint soi-disant plus foncé et parlant un français rocailleux et « gras » à cause de la prononciation gutturale des « r ». Tout ce monde, et bien plus, était certainement amoureux comme moi de cette île barrière entre le golfe et la Baie Baratarie.
Les plages de la Grande Île, immortalisées par « Le Réveil » de Kate Chopin et les photos de Fonville Winans, autrefois tellement étendues qu’un petit train transportait les vacanciers jusqu’au bord de l’eau, se sont rétrécies à tel point que les lames du golfe ne sont plus qu’à quelques pieds de la route par endroits. En plus du train, on conduisait des bus et des voitures jusqu’à la plage, la « playe » comme on dit chez nous; aujourd’hui ils ont cédé la place aux voiturettes de golf roulant parallèle aux vagues. Les maisonnettes surélevées qu’on appelle des « camps » comprenaient la majorité des bâtiments. C’est dans ces structures rustiques, souvent avec un mobilier rudimentaire, que les souvenirs d’enfance indélébiles se sont forgés : des parties de cartes interminables, des châteaux de sable, la pêche aux crabes, des coups de soleil apaisés à coups de Noxzema, la crème glacée faite maison, les tasses d’eau salée avalées par accident en nageant et les coups de tuyaux d’arrosage pour se laver du sel et du sable collés à la peau. Ce mince bout de monde au bout du monde demeure un lieu sacré dans la mémoire collective. 

Malgré la menace annuelle de destruction, la construction de palais dépassant de loin tout ce que les bourgeois néo-orléanais d’autrefois auraient pu imaginer comme maison secondaire qu’on appelle aussi sans ironie des camps continuent bon train. À chaque passage d’ouragan, l’avenir de la Grande-Île devient un peu moins sure, un peu plus précaire. Quelle est cette attraction fatale qui attire les visiteurs vers cette Atlantide en sursis? La Grande-Île, comme un phénix aquatique qui renaît de ses ressacs, vit de multiples réincarnations. Mais pour combien de temps encore?