jeudi 3 décembre 2015

Le Grand Tour: Québec, Louisiane
Carte de visite sur TFO

Auto-générateur iPhone

Aspirine

Je vais me préparer et la météo du grand prix de la musique de faire des photos avec des potes qui ont été tués le monde à un moment où tu vas voir ce film est déjà dans votre vie privée pas pour autant que moi aussi j'ai envie que ça fasse du bien de temps en temps réel sur la route de ma part de demain matin pour aller chercher mon chargeur frérot qui est en train de se rendre à l'évidence

Granite

Selon les autorités américaines de ma vie à un point de vue que tu veux pas dire que c'est une question de temps avant que je ne sais pas comment on peut s'attendre à une playlist YouTube et je me sens bien dans ma chambre par rapport au calme est-ce que vous êtes d'accord avec moi

Gens

Je ne suis plus en ce qui se passe dans la rue dans le monde la même source de sécurité et de son père qui a été la première fois que j'ai vu que c'est une question sur la photo du monde la tête du gouvernement de la musique le temps de faire des économies d'énergie à un moment où il est trop beau pour être heureux sans argent et le pire c'est que tu veux pas que les autres pays européens aient fait des années de ma part en vacances à l'étranger pour la France et de son père qui me concerne pas

Liberté

Genre tu es une femme qui se passe dans la rue dans le monde la fourniture et le plus beau jour où t'y es pas mal mais il a été la première fois que tu es une femme qui se passe dans la rue dans la tête du championnat du tout à l'heure actuelle je ne suis plus en ce qui se sont pas les mêmes choses à dire sur la photo du monde la même source de sécurité et de son père qui a été la première fois que tu es un homme de ma classe le dossier du tout à l'heure actuelle je ne suis plus en ce qui se sont pas les mêmes choses à dire sur la photo du monde la première fois que tu as un problème avec le président

Train

Je vais faire une petite sieste en rentrant chez moi pour les gens qui sont pas les mêmes choses que l'on ne peut pas être en mesure de la musique qui se passe bien dans mon lycée et de ses lecteurs à un point de vue sur la tête du championnat du monde sans-papiers en grève générale des travailleurs du dimanche matin dans les années à venir à bout portant sur la route

mardi 1 décembre 2015

Cent ans, cent lignes: Publié en Acadiana Profile, le 1er décembre 2015.

Cent ans, cent lignes

Il y a cent ans, le surintendant d’éducation de la Louisiane était T. H Harris, un poste qu’il a occupé pendant 32 ans, de 1908 à 1940. Ce nom est surtout connu en Acadiana comme celui du campus de l’école technique aux Opélousas ou, avant la création de TOPS, la bourse universitaire éponyme. M. Harris était originaire de la paroisse Claiborne dans l’extrême nord de l’état à la frontière des Arkansas. Dans sa longue carrière d’éducateur il a rempli plusieurs postes un peu partout en Louisiane. Il a étudié aux Natchitoches à l’École Normale, aujourd’hui l’Université du Nord-ouest de l’État, et enseigné à Winnsboro, au Lac Charles, aux Opélousas et au Bâton-Rouge. Pendant son mandat, plusieurs programmes pour l’amélioration de l’éducation ont été mis en place : la titularisation des enseignants, les standards de certification et la retraite des employés. Il a aussi créé les écoles techniques et un système de financement partagé entre les paroisses et l’état. Les politiciens louisianais continuent à fignoler ces bases de l’éducation actuelle qui ont été formulées à cette époque. Mais un acte qui est passé en 1916 sous Harris et qui n’est pas forcément associé avec lui a eu des conséquences néfastes qu’on essaie de rectifier depuis presque cinquante ans.

Harris a promulgué un ordre en 1915 qui décrétait que la langue anglaise serait la seule permise dans les écoles louisianaises. L’année suivante, la loi sur l’assiduité obligatoire forçait les familles partout dans l’état de scolariser leurs enfants sous peine d’amende, voire de prison. Comme grand nombre d’eux vivaient dans une pauvreté extrême, n’ayant donc pas les moyens de payer les sanctions, ils n’avaient pas d’autre choix que de mettre leurs enfants sur le chemin de l’école pour la première fois de leur vie. Des milliers d’enfants louisianais se sont trouvés dans une salle de classe où ils ne comprenaient rien à ce que la maîtresse, souvent francophone elle-même, disait en anglais, au lieu d’être dans les clos de coton ou sur les bateaux de pêche où ils servaient de main-d’œuvre utile à leurs parents. On peut difficilement argumenter de nos jours que les petits étaient mieux à l’ouvrage qu’à l’apprentissage de l’alphabet, mais on peut affirmer que la transition aurait pu se passer de façon moins brute. La loi sur l’assiduité obligatoire a également autorisé la punition corporelle contre les enfants. Les témoignages d’enfants forcés à s’agenouiller sur du riz ou du maïs ont été largement documentés, ainsi que d’autres humiliations, comme le fait de se souiller parce qu’on ne savait pas demander la permission d’aller aux toilettes en anglais. La plus répandue et la plus connue était sans doute l’écriture cent fois de ce que le poète Jean Arceneaux appelait « ces sacrées lignes » : « I will not speak French on the school ground. »

Cette punition était d’autant plus pernicieuse quand on considère qu’à l’époque, les élèves devaient fournir leur propre papier. Beaucoup d’enfants récupéraient le papier blanc qui enveloppait le pain car leurs parents n’avaient pas les moyens d’en acheter. Ça faisait qu’après les cent lignes, ils n’avaient pas de papier pour faire les leçons. Une double punition, une fois pour la pauvreté et une deuxième pour parler français.

Le surintendant Harris s’est escrimé pour l’avancement de l’éducation selon les normes de son temps; on ne peut douter de sa sincérité. L’Amérique au début du siècle précédant subissait d’énormes changements et par l’industrialisation de l’économie et par la diversification de sa population. À plusieurs reprises dans de nombreux discours publics et de correspondance personnelle, Teddy Roosevelt répétait l’idée que l’Amérique n’avait de la place que pour une seule langue, la langue anglaise, et que le creuset devait produire des citoyens américains loyaux et non pas « des pensionnaires polyglottes de passage ». C’est avec cet état d’esprit que notre pays est rentré de pleins pieds dans le XXe siècle.

De nos jours, la question de l’immigration et de l’assimilation est toujours d’actualité et soulève bien des passions. Toutefois, depuis une centaine d’années, notre expérience en Louisiane montre clairement que notre pays est assez fort pour supporter une grande variété de gens qui font partie intégrante de la nation américaine et qui donnent lagniappe à tout le monde.


jeudi 1 octobre 2015

Le Drapeau d’Acadiana. Publié le 1er octobre 2015 dans Acadiana Profile

Le Drapeau d’Acadiana

On célèbre les 250 ans de l’arrivée des Acadiens en Louisiane menés par « Beausoleil » Broussard avec le Grand Réveil Acadien 2015 cet octobre. Dans toute l’Acadiana et au-delà, du Lac Charles jusqu’à la Nouvelle-Orléans, on fête cet évènement centré autour de Lafayette et des Festivals Acadiens et Créoles. L’ajout de l’ingrédient acadien à notre gombo culturel était déterminant. On ne serait pas Acadiana sans les Acadiens. On constate un autre anniversaire important, le cinquantième de la création d’un symbole qui est devenu au fil des ans une représentation de fierté et d’identité et qui, ces dernières semaines, a pris une ampleur que ces origines ne pouvaient pas présager. En 1965, le Pr. Thomas Arceneaux a conçu le drapeau d’Acadiana à partir de plusieurs images synthétisant ainsi un emblème de notre état qui rivalise la mère-pélican déchirant sa poitrine pour nourrir ses petits.

On connaît que l’invention du mot Acadiana était accidentelle. Un jour en 1963, la toute nouvelle station de télévision à Lafayette, KATC, a reçu une facture avec une faute de frappe qui allait laisser une empreinte indélébile sur le pays. Fondée sous le nom de « Acadian Television Corporation », par mégarde, quelqu’un a ajouté un « a » à la fin du premier mot. Quelqu’un d’autre avec un sens fin du marketing a trouvé que le nom « Acadiana » sonnait bien et décrivait la région qu’on cherchait à desservir. Il existe une autre version de cette histoire qui, selon l’historien Shane Bernard, attribue son origine au journal de Crowley Daily Post qui aurait créé l’appellation pour désigner la seule paroisse d’Acadie. Il y avait peut-être un rapport entre les deux; quoi qu’il en soit, le mot a pris de l’ampleur quand le drapeau a été présenté en public. En 1971 la législature louisianaise a créé la région sud de l’état composée de 22 paroisses nommée Acadiana; trois ans plus tard, le drapeau du Pr. Arceneaux a été officiellement reconnu pour la représenter.

Le triple symbolisme du drapeau, à la fois acadien, français et espagnol, annonce notre diversité. L’étoile de Marie, la fleur-de-lis et le château de Castille, en combinaison avec le bleu, blanc, rouge et or, sont aussi reconnaissables pour nous que l’Union Jack des Britanniques ou la couleur verte des Irlandais. On le voit flotter partout chez nous et nos compatriotes l’ont fait déferler dans des pays lointains. Nos jeunes l’ont pris à cœur en l’arborant avec fierté. C’est tout juste si on ne lui prête pas allégeance comme à la bannière étoilée.

Pourtant, depuis la tragédie de la fusillade à Lafayette, il semble que ce drapeau est encore plus signifiant. On déplore ainsi le décès de deux jeunes femmes; Mayci Breaux et Jillian Johnson étaient symboles elles-mêmes de tout ce que notre culture offre de beau et de précieux. C’est d’autant plus insensé et ironique que l’une d’elle ait repris ce drapeau et d’autres marques de notre identité afin de les transformer et les moderniser pour une nouvelle génération d’activistes. C’était tout à fait approprié que le cercueil de Mme Johnson fût couvert de ce drapeau. De toutes mes années dans la lutte pour la défense et l’illustration des langues et cultures francophones de Louisiane, je n’avais vu ça que deux fois avant. La première fois, c’était pour le Juge Allen Babineaux qui, en plus d’avoir été un juriste francophone hors pairs, était sans doute le plus grand promoteur de ce drapeau. La deuxième, c’était pour Richard Guidry, l’éducateur et le linguiste à qui le Dictionnaire de français louisianais est dédié. J’avais l’énorme privilège d’avoir eu ces deux hommes en tant que modèle et mentor. On ne peut pas suivre de meilleur exemple pour vivre notre histoire, notre langue et notre héritage. Justement mais tragiquement, la troisième était Mme Johnson. Ils étaient tous les trois des combattants d’Acadiana, des soldats pour l’affirmation de nos valeurs et de notre identité. À leur manière, ils se sont battus pour la cause d’Acadiana. Ce n’est peut-être pas un symbole pour lequel on peut mourir, mais ça vaut la peine qu’on vive pour ce que ce drapeau exprime. Ayez une petite pensée pour eux la prochaine fois vous le voyez s’agiter dans la brise et soyez fier de vivre en Acadiana.


dimanche 2 août 2015

Souvenirs de Betsy -- publié dans Acadiana Profile août-septembre 2015

Souvenirs de Betsy

La moquette était râcheuse contre ma peau. Je dormais parterre parce que presque toute ma famille, la moitié de mon voisinage au Canal Yankee étaient entassés dans une seule chambre d’hôtel en ville. Je me suis réveillé au milieu de la nuit quand mon petit cousin qui n’avait pas encore six mois s’est mis à brailler. Son lit était deux fauteuils placés face à face. Sa mère l’a réconforté et je me suis rendormi en frottant ma main sur cette moquette rude. Je sentais le plancher bouger et je ne le trouvais pas étrange. Ça m’a bercé. Quand le soleil rentrait par la fenêtre le lendemain matin quelques heures plus tard, ma sœur et moi, nous avons pressé nos visages contre la vitre à plusieurs étages d’hauteur. La rue toute trempe en bas était complètement déserte, du débris partout et des carreaux cassés au Kastle Burger sur Baronne. C’était le 10 septembre 1965, j’avais six ans et Betsy venait de passer. Ce sont quelques uns de mes souvenirs de notre évacuation à l’Hôtel Roosevelt. Les adultes disaient qu’on ne pouvait pas rentrer à la maison, si on avait toujours une maison, pas avant quelques jours, pas avant que les eaux ne se retirent et surtout pas avant qu’on n’eût des nouvelles des hommes de la famille. Mon parrain, qui était avec nous parce qu’il a conduit les femmes et les enfants en ville dans le dernier char à traverser le pont du Mississipi, croyait que le gouvernement avait ensemencé l’ouragan; c’est pour ça qu’on n’en avait jamais vu d’aussi effrayant.

Je ne sais pas combien de jours on est resté là, mais les nouvelles arrivaient à compte-gouttes. Tous nos proches ont survécu; notre maison était toujours là, mais elle avait pris de l’eau, à tel point que mon père avait trouvé de grosses crabes et une serpent dedans. La Garde nationale allait nous dire quand nous pouvions rentrer. Nous sommes éventuellement retournés chez nous pour retrouver notre maison et notre voisinage qui s’en étaient pas mal tirés de l’affaire. Nous avions une maison, mais pas grand-chose d’autre : pas d’électricité, pas de manger et pas d’eau potable. La danse de la flamme, la lumière et les ombres des lampes à globe restent dans ma mémoire. Souvent après le passage d’un ouragan, le temps devient torride; l’après-Betsy n’a pas failli à la règle. La recherche de gros blocs de glace nous occupait beaucoup. La fraîcheur était une denrée rare. Un soir, n’en pouvant plus de la chaleur, toute la famille est allée s’asseoir à l’entrée de la manche près du bayou dans l’espoir d’attraper une fraîche. Cela n’aurait rien eu d’étonnant sauf que nous ne portions que nos sous-vêtements. Nous sommes restés là jusqu’à ce que la Garde nationale passe pour nous inviter à respecter le couvre-feu et de rentrer chez nous. Je ne sais pas ce qu’ils pensaient de nous.

Malgré la destruction et la pénurie autour de nous, la vie s’est reprise. Le marchand Duffy Lafont avec son magasin éponyme, Duffy’s Supermarket, a rouvert ses portes le plus vite possible. Il n’y a pas beaucoup de produits à offrir et les murs à l’arrière s’étaient séparés à un coin. Je ne peux pas imaginer un propriétaire de nos jours qui laisserait rentrer des gens avec son magasin dans un état pareil, mais on manquait de tout et M. Lafont faisait tout son possible pour aider la communauté. Ce n’est qu’un petit exemple parmi des milliers de la culture de solidarité qui nous a permis, encore une fois, à surmonter un coup dur.


Pour un enfant de six ans, c’était des expériences plutôt amusantes. Avec cinquante ans de recul, ils m’évoquent une drôle de nostalgie. Asteur je me rends compte que nous étions plus chanceux que d’autres. Nous sommes restés trois semaines sans électricité, le monde de la Pointe-aux-Saucisses beaucoup plus. Certains ont tout perdu, la plupart n’avait que peu pour commencer. Le reste, tout moisi, était jeté dans le bayou. En tout, 81 personnes sont mortes et les dégâts s’élevaient à 1,42 milliards de piastres en 1965, dix fois plus en argent d’aujourd’hui. D’autres ouragans avant et après ont fait plus de ravages, comme Katrina et Rita desquels on commémore les dix ans aussi, mais c’était Betsy qui m’a bercé dans ses bras cruels la première. 

vendredi 29 mai 2015

Vive le Québec! Vive le Québec libre! Publié dans Acadiana Profile Juin-Juillet 2015

Vive le Québec! Vive le Québec libre!

Les influences ayant formé l’Acadiana sont multiples. L’arrivée et l’établissement des Français, des Créoles, des Acadiens et des peuples non-francophones, tels les Africains, les Allemands, les Italiens, les Irlandais, les Anglo-américains, ainsi que de nombreuses tribus amérindiennes déjà sur place, sont souvent évoqués. Un ami québécois m’a récemment fait remarquer que parmi tous ces liens, on a tendance à oublier ceux avec la Belle Province. J’ai dû admettre que malgré le soutien crucial que le Québec nous a apporté au début du mouvement pour la renaissance du français en Louisiane, on n’évoque qu’à peine leurs contributions. Il faut rectifier cette omission.

Lorsque la Louisiane a été fondée en tant que colonie en 1699, c’était sous l’égide d’Iberville, né à Ville-Marie en Nouvelle-France, aujourd’hui Montréal au Québec. La Nouvelle-France a existé depuis l’arrivée de Jacques Cartier en 1534 jusqu’à la fin de la Guerre de Sept Ans et le traité de Paris en 1763. Elle consistait du Canada, de l’Acadie et de la Louisiane. Il faut reconnaître que le vaste territoire de la Louisiane d’autrefois faisait partie de cette même zone, de ce grand rêve américain à la française, la Nouvelle-France.

Comme on était lié par la Mississipi, plusieurs de ces Canadiens-français ont suivi son cours jusqu’à chez nous. Les Ménard et les Larivière parmi d’autres sont arrivés en Louisiane par cette voie. Parmi eux étaient des coureurs des bois, célèbres pour leur traite de fourrure avec les Indiens. La différence entre eux et les Voyageurs, aussi connus comme fournisseurs de peau de bête assouvissant le grand appétit de la mode de l’époque, c’est que les coureurs des bois ne possédaient pas de permis de chasse de la part du Roi de France. Notre habitude de faire la chasse hors saison et sans permission ne date pas d’hier.

En sautant dans le temps, nous arrivons dans les années soixante. Côté Québec, comme ailleurs, ce sont des années charnières. La Révolution tranquille est une période dans l’histoire du Québec marquée par des changements sociaux et politiques rapides. L’élection de Jean Lesage comme premier ministre en juillet 1960, suivi par la création de l’Office de la langue française l’année suivante et celle du Ministre de l’éducation en 1964 sont considérées comme des étapes décisives. Presque du jour au lendemain, une nouvelle identité s’est forgée, nourrissant un mouvement séparatiste. L’Exposition universelle de 1967 met Montréal et tout le Québec sur la scène internationale. Mais l’événement cette année qui allait faire briller un feu de projecteur sur le Québec a eu lieu le 24 juillet. Le Général De Gaulle, alors président de la République française, s’est présenté sur un balcon à Montréal lors d’une visite officielle et en prononçant ces mots, a envoyé une onde de choc : « Vive le Québec! Vive le Québec libre! ». La phrase a instantanément fait le tour du monde et a mis le nom du Québec sur toutes les lèvres, à tel point que même les Chinois, selon le documentaire qui relate cette visite Le Chemin du Roy, ont dû inventer un nouvel idéogramme.


Il y a probablement un lien solide avec cette déclaration et les débuts du CODOFIL. Plusieurs témoins de l’époque m’ont raconté l’histoire d’un Français un peu mystérieux qui était aux côtés du Général à Montréal ce jour-là et qui, peu de temps après, aurait conseillé M. Domengeaux. J’ai entendu plusieurs versions différentes. On m’a même affirmé que c’était qui aurait soufflé à De Gaulle ses paroles légendaires. Il est certain que les activistes louisianais ont entendu ce cri de cœur et, sans vouloir former un gouvernement séparé comme dans le cas du Québec, ont été encouragés à poursuivre la lutte pour la survie de la langue française en Louisiane. Le Québec, représenté par Léo Leblanc, était un des premiers partenaires, avec la France, à nous envoyer des enseignants dès 1972. Une délégation québécoise, pas tout à fait un consulat à cause de son statut de province canadienne mais presque, était présente à Lafayette jusqu’au début des années quatre-vingt-dix. Depuis lors, on entretient des liens privilégiés avec le Québec, même si on n’en parle pas autant que de ceux avec la France et l’Acadie. Le Mississipi est un long fleuve pas toujours tranquille mais il nous rappelle notre appartenance à cette grande famille nord-américaine francophone.

mercredi 13 mai 2015

Le loup est lâché loose. En honneur de la retraite du Pr. Barry Jean Ancelet

Le loup est lâché loose
Sur un samedi soir en Louisiane
C’est Jean Arceneaux
You ought to know
Qui rôde la campagne
Du Marais Bouleur
Et les alentours
De la Pointe Noire
Aux Champs-Elysées
Montréal, Moncton, Dakar et Pointe-à-Pitre
Le loup-garou de Londres, c’est lui aussi
C’est lui qui rôdaille à travers le monde bien vite
Mais c’est pas un loup solitaire
Il mène une meute de ménestrels
Qui chante les complaintes des délaissées
Des orphelins et des soûlards
Un jour de Mardi Gras tout autour
De la table ronde
Pour faire d’autres petits loups tout partout

Le loup est lâché loose
Asteur y a yienque qui le tient
Les dernières chaînes tombent
Comme la chair tendre des os
D’un cochon de lait
Il rôde à travers la campagne
À chasser les fantômes
De ces centaines et centaines
De sacrées lignes
Pour qu’on parle français à l’école
Et n’importe éyoù-ce que tu veux ailleurs

Le loup est lâché loose
Et avec un cri du bayou
Il attrape son violon
Enfin une boîte de cigares
Une branche de bois inconnu en archet
Et des fils de bère à maringouin
Qui ont tout mangé ma belle
Et joue une tune
Pour arracher les larmes de tes yeux
Oh cher bébé
Le loup est lâché loose
On connaît pas éyoù-ce qu’il va après
Mais on connaît qu’il va continuer à emmerder les Américains
Qui veulent fermer son cercueil et le mettre dans la terre
Mais il se lève toujours

Pour demander une autre bière

lundi 30 mars 2015

Dix mots en quête de Louisiane. Publié sur le site www.cousinsdepersonne.com le 20 mars 2015

Dix mots en quête de Louisiane


Amalgame

Derrière le bruit de la foreuse dentaire

Qui tourne cent fois la seconde avec

Un vrouine, vrouine, vrouine qui résonne dans la tête

Charlie Parker, Cool bird, vole autour trente-trois fois la minute

Max Roach bat avec dextérité les 340 coups qui extirpent la douleur

Miles Davis chasse le vers mais c’est l’oiseau qui l’attrape

Le Dr Leblanc comble les caries dans mes dents avec de l’amalgame

Et les carences dans ma culture avec du Scrapple from the apple


Bravo

Le cri du marchand de chars m’a réveillé sans tendresse. « On va soigner ton char comme le char à nous autres ! », hurlait le vieux M. Courvelle pour que le monde achète japonais. J’ai dû m’assoupir un bon bout de temps car la nuit était tombée. Je n’avais pas fermé les rideaux. Je hais la salle de TV avec les rideaux ouverts quand il fait nuit noire dehors. Quand j’étais petit, je m’attendais à ce que le visage du Roux-garou se presse contre la fenêtre si on ne fermait pas à temps. Je sais maintenant que le Roux-garou n’existe pas, mais je me précipite pour serrer les rideaux ensemble dès que le jour baisse. C’est comme la Tataille sous mon lit qui allait attraper ma main si je la laissais dépasser. Il n’y a pas de Tataille, mais ma main ne dépasse jamais.

Avant de me lever pour chasser l’image du Roux-garou, j’essaye d’éteindre la télé, mais je pèse sur le mauvais bouton. Je change de chaîne et tombe sur une émission qui montre deux dames habillées avec des tabliers dans une vieille cuisine. La scène change rapidement vers un extérieur qui m’a l’air vaguement familier. Des chênes couverts de barbe espagnole, des lataniers, un écore de bayou avec une pirogue amarrée au quai. Je reconnais tout de suite la nouvelle série de télé-réalité « Les Vraies Femmes de la Prairie des Femmes ». C’est sur la chaîne Bravo, plutôt destinée à une audience féminine. Une voix off parle de la légende du Roux-garou qui sortait du fond des bayous pour venir dévorer le cœur des enfants pas sages. « C’est une invention de mère pour faire peur aux petits », pensé-je en tirant les rideaux les yeux fermés.


Cibler

Un bruissement de feuillage

Le fusil en joue

Un œil se ferme

L’autre cherche la cible


Grigri

Chaque deuxième samedi du mois, si le temps le permet, un groupe de bénévoles se rassemble pour ramasser les détritus que les gens ont jetés dans les rues et qui finissent dans le bayou. Bon mois, mal mois, ils peuvent remplir quelques douzaines de sacs poubelle entre sept heures et midi. Ils trouvent les choses les plus hétéroclites : ballons de basketball, chauffe-eau, paniers de supermarché, téléviseurs écran plat, sofas, pneus. Si ça se nomme, ils le trouvent dans le bayou.

La chose la plus étrange qu’on découvre de temps en temps, ce sont des petites bouteilles en plastique qui contiennent normalement des médicaments. On les remplit de bouts de papier couverts de gribouillages à peine lisibles. Parfois, c’est seulement un ou deux mots : amour, argent, travail, santé. Des souhaits de bonheur jetés dans l’eau en espérant qu’on ne sait quel loa les exauce. Mais plus rarement, ce n’est pas son propre bonheur qu’on désire, mais le malheur des autres. Alors on écrit sur ces papiers : crise cardiaque, accident de voiture, chute fatale. Quel tort, réel ou imaginé, porte-t-on en soi pour invoquer les esprits contre ses voisins ? Parmi les rebuts de la vie matérielle, on trouve parfois la déchéance spirituelle.


Inuit

Inukshuk nous montre le chemin

Sur la toundra ou sur la prairie

Dans les bayous ou dans la rue

Beaucoup d’hommes perdent le nord

Ne retrouvant plus leur chez soi

L’Inuit sait qu’on peut facilement se perdre

Si on n’a pas de points de repère

En rentrant de la chasse ou de la taverne

Les hommes manquent souvent

Un sens de direction


Kermesse

Notre Dame de Prompt Secours avait sa kermesse chaque année autour du 15 août. La chaleur d’été ne sévissait plus autant (même si la température n’avait pas vraiment baissé) puisqu’on avait enfin une nouvelle distraction en attendant la rentrée des classes. Le Père Massé avait annoncé que cette année pour la vente à l’encan il y aurait une surprise. Les quelques hommes de la paroisse qui commençaient à faire fortune grâce aux puits d’huile faisaient monter les enchères, littéralement, chaque année, souvent pour des articles qu’ils auraient pu acheter au magasin à une fraction du prix. Tout l’argent allait à la paroisse, naturellement. L’année dernière, grâce à une lampe avec un abat-jour aux motifs de cow-boy, le prêtre avait commandé un nouvel autel en marbre d’Italie dans lequel on avait placé un morceau d’os d’un saint. On ne pouvait pas imaginer jusqu’où les prix grimperaient avec un produit de choix.

Les autres articles de la vente ne déviaient pas de la tradition. Une ceinture en cuir du magasin Dads and Lads acheté cinquante piastres, un souper chez Randolph à trente piastres et un nouveau filet de trawl pour cent cinquante piastres. Il est vrai que la pêche aux chevrettes a été particulièrement bonne cette année. Néanmoins, le Père Massé avait bien gardé le secret dans le presbytère jusqu’au moment de la vente. On le vit sortir avec un grand objet carré recouvert d’une toile et marcher jusqu’à l’estrade où M. Thériot annonçait la vente comme chaque année. La foule se pressa devant pour mieux voir ce qui se cachait dessous. Avec un flair inhabituel, le prêtre, austère avec sa coupe de cheveux militaire, retira la couverture tel un magicien pour dévoiler un petit macaque verdâtre dans une cage. Les gens lâchèrent un « ooouuu » collectif à la vue de cet animal exotique. Le prêtre ne put cacher sa satisfaction, d’autant plus qu’il savait que les hommes les plus riches étaient toujours là et qu’ils n’avaient pas encore joué bien gros. Il savait aussi qu’ils avaient passé l’après-midi à boire de la bière.


Le beau-frère de M. Thériot, un certain Valsin Falgout, au bout d’une vingtaine de minutes de lutte épique avec le richissime fils du fondateur du premier chantier naval sur le bayou, finit par remporter le petit macaque contre assez d’argent pour permettre à la paroisse de remplacer les salles de classe de catéchisme. Afin de remercier M. Falgout pour sa générosité, le macaque mourut le lendemain. La plaque sur la façade de la bâtisse avait beau porter le nom de son bienfaiteur, tout le monde l’appelait la maison du macaque.


Kitsch

Elvis en velours

Brillant dans la lumière noire


Sérendipité

Si je n’avais jamais lâché mon stylo, je ne me serais jamais penché pour le ramasser

Si je ne m’étais jamais penché pour le ramasser, je n’aurais jamais vu ton sac à dos sous la table

Si je n’avais jamais vu ton sac à dos sous la table, je n’aurais jamais remarqué tes macarons

Si je n’avais jamais remarqué tes macarons, je n’aurais jamais su que tu aimais Bowie et les Clash

Si je n’avais jamais su que tu aimais Bowie et les Clash, je ne me serais jamais redressé pour chercher ton visage

Si je ne m’étais pas redressé pour chercher ton visage, je ne me serais jamais plongé dans tes yeux

Si je ne m’étais jamais plongé dans tes yeux, je n’aurais jamais eu besoin de mon stylo

Pour écrire notre histoire d’amour


Wiki

« Wiki, wiki » me disait le guide en montant le volcan hawaïen en vitesse

« Wiki, wiki » on va chercher la définition de la beauté en cinq secs

« Wiki, wiki » nos cœurs se battent de plus en plus vite

« Wiki, wiki » la connaissance du monde est au bout des doigts de ceux qui prennent le temps


Zénitude

Printemps jour premier

Fête de la Francophonie

Fleurs du mal s’éclosent

vendredi 27 mars 2015

Pâquer les œufs de Pâques: Publié dans Acadiana Profile avril-mai 2015

Pâquer les œufs de Pâques

Selon la tradition chrétienne, la période du Carême, les quarante jours entre Mercredi des Cendres et le jour de Pâques sans compter les dimanches, est marquée par l’abstinence et l’abnégation en préparation de la Résurrection de Jésus-Christ. Chacun sait que la viande est strictement interdite le vendredi pendant ce temps, comme c’était le cas autrefois pour tous les vendredis de l’année. Au Moyen-âge, les Catholiques devaient « faire jours maigres », c’est-à-dire journée sans viande, le mercredi aussi, et ce toute l’année. De nos jours, et surtout dans l’Acadiana où les fruits de mer sont si abondants et succulents, on peut penser que ce n’est pas un grand sacrifice de remplacer un sandwich au jambon avec cinq livres d’écrevisses bouillies, à tel point que le Pape François a dû rappeler à ses ouailles l’esprit de pénitence qui doit accompagner le jeûne pascal. C’est un temps de réflexion sur le sens de notre mortalité et sur le renouvellement de l’esprit.

Mais qu’est-ce que toutes ces questions religieuses et philosophiques ont à voir avec des œufs? La prochaine fois que vous mangez un gombo de marécage avec des œufs durs dedans, sachez que jadis les œufs étaient interdits aussi pendant le Carême. Les Chrétiens ne pouvaient pas les manger, mais on ne pouvait pas empêcher les poules de les pondre. Afin de ne rien gaspiller, les fermiers les faisaient bouillir et les garder jusqu’à Pâques. En plus du symbolisme associé avec la renaissance de la vie au printemps, les œufs jouaient un rôle pratique dans l’observation de la fin du Carême. Qui n’a pas participé aux chasses aux œufs cachés dans les trèfles bourgeonnant à cette époque de l’année, d’abord comme chasseur, plus tard comme cacheur? Aussi, à la Maison Blanche, le Président et sa famille invitent d’autres familles à rouler des œufs sur le gazon. La tradition veut que ce soit Dolly Madison qui ait inauguré la pratique en 1814, non pas à la Maison Blanche bien sûr, mais devant le capitole. Cet événement était abandonné et repris plusieurs fois avant de se faire rétablir définitivement par Mamie Eisenhower.

Avec notre tendance en Louisiane de ne pas faire comme les autres, on peut aisément croire que le « pâquage » n’est qu’une autre particularité de chez nous. Il consiste d’un combat de deux adversaires, chacun muni d’un œuf dur coloré. L’un tient son œuf au-dessus de l’autre et on cogne les pointes ensemble. L’objectif est de briser la coquille de son concurrent. On le fait un peu partout en Acadiana, mais les villes de Cottonport et de Marksville, au sommet du triangle, organisent des concours le weekend de Pâques. Dans plusieurs villes, notamment à la Ville Platte, on prend cette coutume très au sérieux. Certains commencent à faire bouillir des œufs des semaines à l’avance et s’entrainent comme des athlètes de haut niveau. Ce n’est pas du jamais vu que certains essaient de tricher en mettant du vernis sur la coquille ou même en utilisant des pierres en forme d’œuf!

Et pourtant non, les batailles d’œufs ne sont pas particulières au sud de la Louisiane. Elles remontent à la nuit des temps et ne sont pas uniquement associées au christianisme. Le séder de Pessa’h peut avoir la distribution d’œufs durs qui vont finir en armement succédané à la fin du repas. Dans la ville d’Assam en Inde, elles s’appellent Koni-juj. Elles se pratiquent également à travers l’Europe. En Grèce, c’est tsougrisma et aux Pays-Bas, les enfants se battent dans un jeu de eiertikken. Dans les trois cas, on peut traduire les noms plus ou moins par « taper des œufs ». En français louisianais, l’origine de l’expression « pâquer des œufs » est plus difficile à cerner. On peut croire qu’avec son association pascale, on a simplement converti le nom de la fête religieuse en verbe. Ce n’est pas impossible, mais je crois que l’explication la plus plausible est qu’il vient du son que font les œufs quand ils se cognent. Pour les plus compétitifs, c’est le son de la victoire quand ça fait craquer l’autre. La pression de gagner est énorme; c’est presqu’une question de vie ou de mort, ce qui est quand même dans l’esprit de la célébration de la Résurrection.


lundi 2 février 2015

Un Conte de deux Mardi Gras

Un Conte de deux Mardi Gras - publié en Acadiana Profile février-mars 2015.

Si c’était un hasard que Cavelier de la Salle trouve l’embouchure du Mississipi et prenne possession des terres drainées par ce fleuve en les nommant Louisiane d’après Louis XIV, le Roi-Soleil, et qu’un jour de Mardi Gras, le 3 mars 1699, Iberville l’établisse comme colonie française, c’est que parfois le hasard fait bien les choses. Depuis lors, notre état vit sous le signe des visions de grandeur et des frasques du carnaval. Cette fête ancienne qui remonte au Moyen-Âge est sans doute la première image qui vient à l’esprit des gens d’extérieur quand on évoque notre nom. Le faste associé avec les derniers jours avant la saison solennelle du Carême attire le monde entier vers la Louisiane dans l’espoir de vivre des émotions insolites et peut-être attraper un collier Made in China ou deux, voire, pour les plus chanceux, une noix de coco. Masqué ou pas, chacun prend une nouvelle identité avant de reprendre le train-train quotidien. Mais ce n’est pas qu’un aspect d’une fête qui joue sur l’ambiguïté.

Jean de La Fontaine, un poète français du XVIIe siècle, est connu pour ses Fables. Une des plus connues, Le Rat de ville et le Rat des champs, joue sur un thème fort connu; la morale de cette histoire de la rencontre d’un campagnard et d’un citadin est que la vie rustique est préférable à la vie urbaine. On retrouve ce motif un peu partout en littérature, mais en Louisiane, nous avons une version qu’on peut voir, toucher, sentir et même y participer chaque année. Mais dans ce cas, la morale est un peu différente car il n’est pas certain, selon les goûts, laquelle des deux versions est la meilleure. On a le choix.

Le Carnaval de la Nouvelle-Orléans, la Ville en français louisianais, avec ses flottes, ses fanfares et ses costumes extravagants, sert d’exemple à plusieurs municipalités à travers l’état. Les Krewes, ces groupes qui organisent non seulement les parades, mais les bals somptueux qui les accompagnent, n’épargnent aucune dépense dans la poursuite de cette folie annuelle. Même dans le grand nord à Shreveport, on a des défilés où la foule se presse pour attraper les bébelles jetées du haut des chars allégoriques en saluant leur roi d’un jour. Dans le lointain passé, comme on le voit dans Notre Dame de Paris, où Victor Hugo couronne Quasimodo, le roi était celui qui venait des plus bas rangs de la société, inversant l’ordre social en soupape de secours du peuple. De nos jours, la royauté carnavalesque vient des couches supérieures, inversant l’inversion.

Dans les prairies du sud-ouest, le courir du Mardi Gras, une tradition qui était presque perdue et ramenée de l’oubli par Revon Reed, Fred et Paul Tate à Mamou, le spectacle est inversé. Au lieu d’un défilé qui passe devant une foule agitée mais immobile, les « coureurs » -- en réalité à cheval et suivis par des musiciens dans un wagon tiré par des tracteurs -- avec leur célèbre capuchon, leurs cris de « cinq sous » et menés par le capitaine, vont de maison en maison pour quémander les ingrédients d’un gombo communal, tout en chantant « La Chanson des Mardi Gras ». Les spectateurs qui essayent de rester en marge sont vite absorbés dans la fête; soit appelés à contribuer financièrement soit obligés d’improviser un pas de danse, ils se joignent à la célébration. Si c’est un matin brumeux, on peut facilement se croire transporté aux temps des cathédrales.


Un jour j’ai vu Mardi Gras en Haïti qui, de mon point de vue louisianais, était un mélange de nos deux célébrations. J’étais dans la capitale de Port-au-Prince quand j’entends arriver de loin une joyeuse musique et les cris et chants d’une foule en liesse. Bientôt je vois une flotte comme chez nous, transportant des musiciens en train de jouer des chansons aux rythmes endiablés des îles. Au lieu de passer devant des spectateurs rangés au bord du chemin, la flotte était entourée des centaines de danseurs et d’autres fêtards qui suivaient à travers la ville. Quelle que soit votre préférence, la ville, la campagne ou une combinaison des deux, nous sommes tous invités au bal de Mardi Gras.