Les
musiciennes sur scène / Festivals acadiens et créoles célèbrent les musiciennes
et les 90 ans de « Jolie Blonde ».
Jolie Blonde de George Rodrigue |
Sheryl
Cormier, la reine de l’accordéon cadien, fait figure de pont entre les deux
époques. Sa carrière – qui a commencé en jouant avec ses parents, sa mère
jouait les tambours – a traversé six décennies et a été couronnée plusieurs
fois, notamment par l’Association de la culture cadienne et le Temple de la
Renommée de la musique louisianaise. Récemment elle a reçu le Prix de
l’héritage acadien lors de la dernière journée de la culture acadienne à
Vermilionville. Les Magnolia Sisters ont aussi préservé ce lien entre le passé
et le présent.
Si
elles ont encouragé d’autres femmes à trouver leur voix, certaines attitudes néanmoins
ont persisté. Kristi Guillory, musicienne dès son jeune âge et co-fondatrice du
groupe « Bonsoir, Catin » a longtemps lutté pour qu’on la prenne au
sérieux et ne pas être un simple objet de curiosité. Christine Balfa, fille du
« parrain » de la musique cadienne Dewey Balfa, enceinte de son
premier enfant, venait juste de finir quatre heures de spectacle avec son
groupe « Balfa Toujours » quand un monsieur lui a demandé si elle
attendait un garçon ou une fille. En entendant que c’était une fille, il a
déclaré, « Tant pis. Il aurait pu être musicien. » Dix-sept ans
après, cette fille, Amelia Powell, prend sa place parmi une nouvelle génération
de musiciennes qu’on peut trouver dans des groupes comme T-Monde, les Sœurs
Babineaux, Sweet Cecilia, les Daiquiris Queens et j’en passe.
En
plus d’honorer toutes ces femmes, les Festivals acadiens et créoles marquent
les 90 ans de ce qui est considéré comme l’hymne national des Cadiens,
« Jolie Blonde ». Titrée à l’origine « Ma Blonde est
partie », les Frères Breaux étaient les premiers à l’enregistré avant qu’elle
ne se métamorphose en l’archétype féminin que l’on reconnaît dans d’autres
chansons. Là depuis le début, mais pas toujours reconnues, les femmes de la
musique cadienne, en mythe ou en réalité, ne nous ont jamais « quitté pour
s’en aller ».
Bien dit, David!
RépondreSupprimerFort passionnant article, très inspirant. Le tableau de George Rodrigue reproduit ici est-elle une simple interprétation artistique ou constitue-t-il un portrait ressemblant de la « jolie blonde » en question. George Rodrigue est-il toujours vivant? Qu'en est-il de John Bergeron, avec qui j'ai eu le plaisir de faire un peu connaissance lors de mon séjour en Louisiane, en 1975-1976?
RépondreSupprimerJe viens de découvrir ce carnet, Un bougre du bayou, et je vais en devenir un lecteur assidû. Bravo, David !
Paul RIVARD, QUÉBEC (Québec) 15.1.2020